Nadal à Charleroi

Le week-end prochain, la Belgique affronte l’Espagne en huitièmes de finale.

F ilip Dewulf a toujours aimé jouer la Coupe Davis et il a d’ailleurs participé au plus grand succès des 50 dernières années en 1999, en se qualifiant pour les demi-finales contre la France.  » Jouer en équipe est agréable. J’étais souvent plus motivé que quand je jouais pour moi seul. J’ai toujours aimé les sports d’équipe. En plus, les jeunes voyagent souvent ensemble et des liens se créent.  » La Belgique a réalisé un exploit en battant l’Australie 2-3, assurant sa place dans le groupe mondial, rassemblant les seize meilleures nations. Pour atteindre les quarts de finale, le week-end prochain, à Charleroi, la Belgique devra venir à bout de l’Espagne, première tête de série. La mission est ardue, voire impossible, selon Dewulf :  » Le fait que Rafael Nadal ait rejoint la sélection ne change pas grand-chose. Même les seconds rangs ibériques nous sont supérieurs, malgré l’avantage d’une surface rapide et d’un stade acquis à notre cause. Même si Nadal manque de rythme à cause de sa blessure, nous n’avons pas de perspectives.  »

Chances de qualification ou pas, Dewulf conseille aux amateurs de rallier le Spiroudôme :  » Ils y verront le meilleur joueur du monde. La capacité de Nadal à se livrer à fond sur chaque balle, pendant plusieurs heures, est impressionnante. Il ne perd pas de point. Ensuite, il y a toujours des surprises en Coupe Davis. Une fois, contre la France, Cédric Pioline s’est blessé dès son premier match et nous avons gagné 3-2.  »

D’où l’Espagne tire-t-elle sa force ?  » Là, on peut s’entraîner et jouer dehors toute l’année. En plus, on apprend à jouer sur terre battue, ce qui apprend à construire les points. Ce n’est pas pour rien que l’Australie et l’Amérique aménagent tant de courts en terre battue. Il y a aussi plusieurs grands clubs et énormément de tournois. Un talent espagnol ne doit pas voyager, contrairement à un belge. « 

Dick Norman, numéro 16 en double, n’est pas sélectionné.  » C’est le choix du capitaine, Réginald Willems. Moi, je l’aurais repris car le double est le seul point faible des Espagnols. Dick, déçu de n’avoir pas été repris contre la Tchéquie, ne s’est pas mis à la disposition de l’équipe contre l’Australie. Or, Réginald ne veut pas de joueurs à la carte. Je pense que le capitaine et Dick devraient avoir une bonne discussion.  »

Willems, numéro 145 en 2000, est un fin tacticien.  » Nous n’avons pas les moyens d’embaucher un coach indépendant qui arpente le monde comme la France avec Guy Forget. De mon temps, nous avons demandé à Eduardo Masso d’effectuer un pas de côté car il n’entraînait aucun de nous et ne nous voyait jamais à l’étranger. Réginald suscite la controverse pour le moment en préférant Steve Darcis à Norman mais en général, le fait que le capitaine entraîne un joueur ne pose pas problème.  »

Que valent les joueurs actuels pour l’avenir ?  » Niels Dessein, redescendu au 351e rang après une blessure à l’épaule, doit se ressaisir. Il a 23 ans mais manque de régularité. Ruben Bemelmans doit évoluer vers le top 100. Je crois en lui. Il joue un excellent tennis et se sentira plus à l’aise dans le top 100, où ce n’est plus le règne de la jungle. David Goffin et Arthur De Greef, le petit-fils de Guy Thys, sont aussi des talents.  »

Belgique : Xavier Malisse (ATP 49), Olivier Rochus (ATP 113), Steve Darcis (ATP 128), Ruben Bemelmans (ATP 180) – Capitaine : Réginald Willems.

Espagne : Rafael Nadal (ATP 1), David Ferrer (ATP 6), Fernando Verdasco (ATP 9), Feliciano Lopez (ATP 41) – Capitaine : Albert Costa.

Le programme : du 4 au 6 mars, dès 14 h 30 h chaque jour, au Spiroudôme de Charleroi.

PAR GEERT FOUTRÉ – PHOTOS: IMAGEGLOBE

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