Musiques et jeunes passions

Vous vous êtes mariés à un âge encore tendre.

Sambegou Bangoura (20 ans): En effet! Mais nous nous connaissons depuis longtemps aussi. En Guinée, un mariage n’est pas du tout comparable à ce qui se passe ici. En Belgique, il n’est même pas nécessaire de se marier à l’église alors que notre cérémonie se déroule systématiquement à la mosquée. En plus, un mariage africain dure facilement quatre ou cinq jours. Aminata et moi sommes unis depuis deux ans et demi, déjà.

Qu’appréciez-vous le plus chez votre femme?

Elle est très aimante et incroyablement belle. Elle s’occupe si bien de moi… En revanche, elle s’énerve beaucoup trop vite. C’est son gros défaut.

A quoi occupez-vous vos loisirs?

Je dois avouer que je suis souvent parti. Je sors avec des amis, à moins que ceux-ci ne me rendent visite. J’adore aussi jouer à la Playstation. Le football et le basket sont mes jeux favoris.

Appréciez-vous la musique?

J’ose affirmer que je suis un vrai amateur de musique. TMF et MTV sont souvent allumés, à la maison. Nous n’avons pas d’antenne-satellite mais nous avons quand même un abonnement à Canal +. J’apprécie surtout cette chaîne pour les matches de football. Nous en regardons beaucoup.

Un objet en particulier revêt-il une signification particulière pour vous?

La photo de ma mère. Quitter ma famille et mes amis a été et reste très pénible. C’est l’aspect le plus douloureux de mon déménagement à Lokeren. Nous nous téléphonons régulièrement mais ça ne remplace pas un vrai contact. Mes proches me manquent beaucoup. Par-dessus le marché, ces communications ne sont pas données! Je peux vous assurer que mes notes de téléphone sont astronomiques.

Pour qui éprouvez-vous de l’admiration?

J’aimerais rencontrer Michael Jordan. Il est vraiment un joueur d’exception. Moi-même, j’ai pratiqué le basket mais en Guinée, un footballleur a davantage de perspectives de carrière. Mais qui sait: je serais peut-être basketteur maintenant si ce sport offrait autant de débouchés.

Vous y connaissez-vous en ordinateurs et surfez-vous?

Pas vraiment. Je n’ai même pas encore de connexion internet, même si j’y songe.

Les belles voitures sont-elles importantes à vos yeux?

Je n’oserais affirmer qu’elles me laissent de glace. Sûrement pas! Mais je préfère une belle maison à une grosse voiture. C’est plus important. D’ailleurs, je suis en train de faire construire une maison en Guinée.

Quelle a été la décision la plus difficile de votre vie, jusqu’à présent?

Lorsque j’ai décidé de quitter la maison familiale pour tenter de voler de mes propres ailes. Au début, j’ai souffert. Je n’imaginais pas qu’il serait aussi pénible d’être loin des miens. En plus, Aminata a dû patienter un certain temps avant que tous ses papiers ne soient en ordre et qu’elle puisse me rejoindre en Belgique.

Avez-vous des rêves?

Je voulais quitter la Guinée pour m’épanouir et réussir ma carrière sportive. A ce moment, qu’importait si c’était en Belgique, aux Pays-Bas ou ailleurs en Europe. Ça m’était indifférent. Pour le moment, je suis heureux à Lokeren mais je continue à rêver d’évoluer dans un grand club européen. Si j’ai le choix, je préfère la France, l’Espagne ou l’Angleterre. Ces championnats m’attirent beaucoup.

Comment avez-vous fait la connaissance de Sambegou?

Aminata Soumah (21 ans): Il était déjà footballeur. Il s’intéressait à moi depuis longtemps mais au début, ce n’était pas vraiment réciproque. Je ne lui montrais aucun sentiment. Je préférais attendre, reculer l’échéance. J’étais encore très jeune et je n’avais pas envie de vivre avec un footballeur. D’ailleurs, au début de notre union, les sacrifices que j’ai dû consentir pour sa carrière m’ont pesé. Emigrer en Belgique n’a pas été évident. J’ai attendu neuf mois avant que mon visa soit en ordre.

Aimez-vous le football?

Maintenant, j’ai appris à l’aimer. Ça n’a pas toujours été le cas. Depuis que je connais Sambegou, j’apprends. Ça a marché car maintenant, même quand il n’est pas à la maison, je suis les matches à la télévision!

Aimez-vous la mode?

Un peu, quand même. J’aime les beaux vêtements. Pour les fêtes et cérémonies, nous portons des vêtements traditionnels. Sinon, la mode africaine n’est guère différente des tendance européennes, vous savez.

Quelle est la différence la plus frappante entre le mode de vie en Belgique et en Guinée?

Sur le plan personnel, je regrette de ne pas pouvoir rencontrer souvent des amies et entreprendre des choses avec elles. Les contacts sociaux sont plus importants en Guinée. Là-bas, nous entreprenons à peu près tout avec des amis. Ici, en Belgique, c’est plutôt chacun pour soi.

Etes-vous sportive?

Oui, j’ai toujours été sportive. En Guinée, je pratiquais le volley. J’adorais ce sport. Ici, je consacre l’essentiel de mon temps aux tâches ménagères. J’aime également lire un livre et je suis quelques feuilletons télévisés. RTL et France 2 sont mes chaînes favorites.

Quels sont les principaux défauts et qualités de votre époux?

Parfois, il est vraiment adorable.

Parfois?

(Elle éclate de rire) Oui, pas tout le temps, vous savez! Non, sérieusement, il est vraiment charmant. Ce que j’apprécie aussi, c’est qu’il n’est pas d’un naturel jaloux. Son gros défaut, c’est de trop souvent sortir seul le soir. Il n’a pas beaucoup de manquements mais c’en est un.

Aimez-vous cuisiner?

Oh oui! Ma spécialité, c’est un plat de riz avec une sauce tomate spéciale. C’est un plat typiquement africain. C’est toujours moi qui cuisine, ici, mais je le fais avec un plaisir réel.

Qu’aimeriez-vous entreprendre au terme de la carrière footballistique de votre mari?

Avant toute chose, m’occuper de mes enfants, si j’en ai d’ici là. J’aimerais également travailler, mais je ne sais pas encore ce que je ferai. Ici, nous essayons de me trouver une occupation malheureusement ce n’est pas évident. Il y a déjà un obstacle linguistique.

Maîtrisez-vous le néerlandais?

Pas très bien. Nous parlons français à la maison. Sambegou comprend assez bien le néerlandais courant mais même au club, il n’a pas vraiment besoin de le parler. Les entraînements sont dispensés dans trois langues: le français, l’anglais et le néerlandais.

Ilse Peleman, , ,

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