» Mouscron, Lille aux trésors « 

Pierre Bilic

 » Après une période de deuil, le football hennuyer retrouve le sourire. Mons réussit un bon retour parmi l’élite, Charleroi domine son sujet en D2 et Mouscron en fait de même un étage plus bas. La réussite du RMP me fait penser à trois personnages. Même s’il y a eu des erreurs flagrantes, il ne faut pas oublier tout ce que Jean-Pierre Detremmerie a apporté au foot de cette région. Sans lui, le Canonnier n’existerait pas, le Futurosport non plus. Or, c’est parce qu’il y avait cet outil de qualité que Mouscron et Peruwelz ont uni leurs destinées. Et quand on a évolue dans un tel univers de travail, cela impressionne en Promotion ou en D3 : les joueurs veulent en être dignes. C’est aussi pour cela que Lille – dont je suis scout depuis quelques mois – soutient le RMP où ses joueurs sont certains de progresser. Mais mes amis lillois ne transformeront jamais le RMP en succursale du LOSC. Si Mouscron a longtemps été aidé politiquement ; cette fois, on peut parler d’une compréhension régionale entre un club de L1 et un de chez nous.

Le rôle assumé par PhilippeSaint-Jean est important. Au-delà des remontées si importantes, il vit le football comme c’est le cas en France. Saint-Jean est un homme de projets, un éducateur, un formateur qui parle de football comme on le fait en France. C’est l’homme indiqué pour que cette aventure soit couronnée de succès. Le public suit et je pense à un supporter qui a longtemps symbolisé le football chez les Hurlus : Gilbert Libon. En 1969, cet attaquant très dynamique formé au… Stade Mouscronnois (devenu Excelsior en 1964 après la fusion avec l’Association royale athlétique mouscronnoise) signa au Daring de Bruxelles. Libon fut un des grands héros d’une brillante campagne en Coupe de Belgique. Avant la finale perdue contre le Club Bruges (6-1), il marqua le but de la qualification pour les demi-finales en fin de deuxième prolongation à Anderlecht (0-1). Au tour suivant, à Berchem, le même arbitre dirigea les débats après avoir dit à Libon avec un sourire : – Cette fois, marque plus vite qu’à Anderlecht pour que je ne rate plus le train de Welkenraedt. Libon scora à la 84e…

Plus tard, Libon évolua au CS Bruges et à Menin avant de revenir chez lui, à Mouscron. Solide, il y fut président des jeunes de l’Excel et cheville ouvrière des clubs de supporters. Mouscron était son club, un des soleils de sa vie. Libon est décédé en 2010, à 64 ans. Il aurait apprécié ce qu’il se passe pour le moment au Canonnier : son Mouscron, c’est Lille aux trésors de la D3 en attendant le retour en D1 : qui aurait pu imaginer cela il y a deux ans ? »

PIERRE BILIC

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