Mouscron en plein brouillard

Il y a des erreurs qui coûtent cher, et au Canonnier, on connaît la chanson. En cours de saison dernière, le club pensait avoir levé l’option sur des joueurs-clés, avant de se rendre compte que la clause n’était pas valable. Ces joueurs sont donc devenus libres comme l’air.

Plus récemment, la direction était sur le point de finaliser un accord avec le Malaisien Vincent Tan, qui avait exigé que rien ne fuite sur la transaction. Un administrateur n’a pas su tenir sa langue avant la signature, la presse a parlé de l’affaire et Tan a alors expédié Mouscron. Mogi Bayat l’a appris et a mis Tan en contact avec Courtrai. Le Malaisien en est aujourd’hui le propriétaire.

Et puis il y a la toute récente  » affaire Johan Walem « , pour reprendre les termes de la direction mouscronnoise. En début de semaine passée, le président Edward Van Daele affirmait qu’il avait un accord avec l’ex-coach des Espoirs, qui devait signer avant le week-end, une fois rentré de voyage.

Mogi Bayat s’est empressé d’aiguiller Walem vers Courtrai, où il va faire ses débuts de T1 en D1. Ce duel à distance entre Bayat et le directeur général mouscronnois Roland Louf rappelle les prises de bec de l’époque où ils travaillaient à Charleroi et La Louvière.

Dans le cas des joueurs non prolongés, on peut se demander comment il est possible qu’une direction (emmenée par un juriste) soit incapable de déchiffrer des contrats. Dans le cas de la reprise par Tan, on ne comprend pas qu’un administrateur soit incapable de se taire. Et dans le cas de Walem, on a du mal à saisir le manque de réactivité de la direction.

Si vous trouvez la villa de vos rêves à un prix qui vous convient, vous allez à pied chez le notaire pour vous protéger au plus vite via la signature d’un compromis de vente. Si Walem était en Italie, il fallait aller là-bas pour lui faire signer son contrat, pas se contenter d’un  » accord par mail « , comme le dit le président.

C’est ainsi qu’à deux semaines de la reprise des entraînements, Mouscron navigue en plein brouillard. On sait déjà que le noyau sera loin d’être complet à ce moment-là, et puis il y a le dossier de la reprise des parts lilloises, toujours pas ficelé. Avec quels fonds le club tournera-t-il ? Mystère.

Le LOSC ne voulait plus du bébé, les gens d’Oman ont décliné, on ne croit pas à la piste de Chelsea toujours citée, il est maintenant question d’une solution dans les Balkans (niée par le président) et aussi d’approches géorgienne et ukrainienne. La direction maintient qu’elle privilégie le scénario d’investisseurs locaux. Mais personne, dans la région, ne semble intéressé.

PAR PIERRE DANVOYE

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