Mouillés, les Belges de Manchester !

Le monde devient fou. Y a comme des dérèglements partout : climatiques, économiques, spirituels et humains. Donc footballistiques aussi. Tout part en couille. C’est le chaos. La genèse n’est donc jamais très loin. Bon signe. L’irréel aussi, y a donc du divin. Ce qui s’est passé cette saison est incroyable mais racontable. On y était. Y a ceux qui l’on vu et ceux qui l’ont vécu. De l’intérieur et avec le leur. Avec les tripes. Quel trip !

Imaginez ! Une équipe finit sa saison en étant championne. Avec deux points d’avance sur son concurrent alors qu’elle a deux buts à inscrire quand il reste trois minutes à jouer. L’inouï va se produire. La ville de Manchester va changer de couleur. Elle vire du rouge au bleu. Un final de fou rendu flou par l’avant-match parfaitement clair du démoniaque Alex Ferguson.

Il est peut-être le seul à croire encore en ses chances. Via la presse, il donne la foi et l’espérance aux Queens Park Rangers, les adversaires de City :  » En 1983, avec Aberdeen, on a battu le grand Real Madrid en finale de la Coupe des Coupes. Tout ça avec que des Écossais, des mecs du cru. Pas de stars. Pas trop de talents mais une foi. Et moi qui leur dis avant le match, qu’on va gagner. « 

Ça se joue au mental. Au bluff. Pour mieux faire comprendre, il prend l’exemple du Newcastle de Kevin Keegan :  » Kevin était un romantique. C’est pour cela que je l’ai fait craquer en 1996 et qu’on a été champion. Pourtant, il avait de sacrés joueurs.  » Et là, première fierté de Belge. Ferguson cite : Asprilla, Ginola et Albert. Wouah !, Ferguson salue notre Philippe. On est content. Au passé comme au présent, l’Angleterre parle beaucoup des Belges. Finalement, on commence à douter, City ne va peut-être pas écraser QPR. Le lendemain, les deux équipes vont nous confirmer que Ferguson avait (presque) raison.

Avec BeTv, on avait sorti les grandes demandes, on a été exaucé. Stand up avant le match (présentation face caméra en bord terrain), interviews après. Pour le stand up, j’ai cinq minutes, pas une seconde de plus, pour mettre en boîte. Bord terrain veut dire bord pelouse. Et une pelouse a besoin d’eau. Le jeu rapide de City aussi. J’ai commencé depuis trois secondes que l’arrosage automatique se met en marche à trois mètres de moi. Je suis trempé et pourtant je commence à peine à transpirer. La caméra aussi. Le temps de sécher, il me reste une minute pour en faire deux. Les 12 collègues qui attendent leur tour ont bien ri mais ne rient plus. Ils comprennent à mon regard que le premier qui s’approche commentera le match en braille.

C’est dans la boîte. Il est temps d’aller à son poste de commentateur. On demande. On nous montre. Là ! Non ? Si ! Dans le toit. On appelle ça le pigeonnier. Nous sommes dans le toit de la superbe tribune du club le plus riche du monde mais qui n’a pas les moyens de fermer sa tribune. Résultat, on a commenté le match du siècle avec un vent de dos de 50 km/heure. L’impression d’être un radeau au milieu de la Manche en pleine tempête. Un peu comme l’équipe de City. Qui prend l’eau mais évite le naufrage de justesse. City sauvé des eaux. Y a du divin, on vous le disait.

Les interviews de fin de match peuvent commencer. La cible ? Les Citoyens de City. Des mecs qui parlent de Vincent Kompany dans notre langue. Gaël Clichy, sympa. Yaya Touré, grand seigneur. Un -Salut mon frère ! en guise de bonjour. Des réponses classieuses en guise de cadeaux. Samir Nasri. Génial le mec. Il accepte avec un joli sourire. Mais arrive un des attachés de presse de City.  » Laisse tomber le Belge, y a ESPN America qui te veut tout de suite « . Nasri :  » Pas question !, j’ai promis au Belge, je reste avec lui « . Il est resté, et après il a envoyé l’Américain se faire f…. Merci Samir. Et merci VinceThe King. Tout ça, c’est grâce à toi. Je raconte même pas ton interview. Tout le monde sait que c’était la Klasse.

Nasri a envoyé ESPN se faire f…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire