Monsieur Select

Aîné de la plus célèbre famille footballistique belge des temps modernes, FranciscoFerrera (né le 29 janvier 1955) est aussi le seul, comparativement à ses frangins Manu et Emilio, ainsi qu’à son fils, Yannick, à avoir tâté de la D1 comme joueur. C’était en 1972-73 sous les couleurs du Crossing Schaerbeek.

 » En ma qualité d’extérieur droit, il m’incombait d’alimenter un certain RogerClaessen, qu’on ne présente évidemment plus « , dit-il.  » L’ancien enfant terrible du Standard était en fin de carrière à cette époque mais il n’en avait pas moins conservé de beaux restes. Lors des mises au vert, nous faisions chambre commune. En retraite, il emportait toujours de la lecture.

Il avait notamment un faible pour la revue Détective. Et, sitôt le match terminé, il n’avait pas son pareil pour faire la fête à la buvette. Quand il criait Rafale, le tenancier savait qu’il devait mettre une tournée générale. On ne s’est peut-être pas maintenus cette année-là, mais qu’est-ce qu’on s’est amusés…  »

Pour Cisco, le foot est d’ailleurs toujours resté un divertissement.  » Jouer au Japon, comme l’a fait Manu, entraîner en Grèce à l’image d’Emilio ou faire du scouting en Arabie Saoudite, la tâche de Yannick sous les ordres de MichelPreud’homme, à Al Shabab, très peu pour moi « , dit-il.

 » Je ne sais pas si c’est dû à l’âge mais j’ai toujours eu l’âme moins aventureuse que les autres. Pour moi, un job stable, près du terroir, en rapport avec mon passe-temps favori, a toujours suffi amplement à mon bonheur.  »

Ce travail-là, il l’a trouvé, dans le domaine qui lui est cher, en devenant représentant pour la firme d’équipements sportifs Select après avoir mis un terme à sa carrière au FC Ganshoren, au tout début des nineties.

 » J’ai toutes les raisons de me féliciter de ce choix car cette marque est devenue, au fil du temps, la référence absolue en matière de ballons. A l’exception d’Anderlecht, du Club Bruges et de Genk, fidèles dans ce domaine à leur sponsor, nous fournissons tous les autres pensionnaires de l’élite sans exception, à raison de 125 unités pour la 1re et 350 exemplaires pour les formations de jeunes. Des chiffres qui peuvent compter, évidemment.  »

Deux jours par semaine, notre homme sillonne la capitale et la partie francophone du pays, la région néerlandophone étant réservée à un autre ancien footeux de notre élite, l’ex-Beverenois JohanConinx. Le reste du temps, Cisco se trempe dans sa 2e activité, liée de près au terrain aussi, puisqu’il est depuis une dizaine d’années Directeur sportif de la jeune classe au White Star. D’abord à Woluwé et, à présent, à Bruxelles. Ou plutôt à Molenbeek.

 » En tout, cela représente près de 500 gamins et adolescents « , dit-il.  » D’un endroit à l’autre, le même contingent a été conservé, dans la mesure où ceux qui ont décroché en raison du déménagement du stade Fallon au stade Edmond Machtens, d’un côté de Bruxelles à l’autre, ont été remplacés par ceux qui évoluaient en catégories de jeunes au FC Brussels. Inutile de dire que mon emploi du temps est chargé. Mais quel bonheur de pouvoir travailler avec le blé en herbe !  »

La pression liée au ballon rond, Cisco la vit quand même, fût-ce par personne interposée, vu que son fiston, Yannick, est aux portes de la D1 avec Saint-Trond.  » A ses débuts comme coach, au Sporting Charleroi, j’avais déjà fait un malaise le soir d’un match au Mambour où les Zèbres avaient perdu 0-4 face à OHL. Depuis lors, j’en suis réduit à devoir prendre des médocs pour régulariser ma tension et mon rythme cardiaque.

J’ai toujours cru que le stress ne me serait pas réservé, étant donné l’orientation donnée à ma propre carrière. Mais c’est encore plus dur à vivre comme père. Dès lors, je croise les doigts pour que les Canaris tiennent le bon bout en cette fin de campagne.  »

PAR BRUNO GOVERS

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