Mons-Hainaut peut-il devenir le premier club wallon ?

Lors de sa conférence de presse d’avant-saison, le club de Mons-Hainaut – traditionnellement très prudent lorsqu’il s’agit d’afficher ses ambitions – avait annoncé la couleur :  » Nous voulons devenir le premier concurrent d’Ostende « , avait clamé le coach Yves Defraigne.

En début de saison, on fut loin du compte : l’Union développait un basket poussif et avait du mal à enchaîner les victoires. Il y a tout juste un mois, Mons a même touché le fond en étant le premier à s’incliner au Brussels. On s’était dit, alors, qu’atteindre simplement le Top 6 serait déjà compliqué. Mais, depuis peu, tout semble rentrer dans l’ordre. Les victoires convaincantes se succèdent : 102-65 contre Pepinster, 59-102 à Louvain, et 92-63 la semaine dernière contre Benfica en Coupe d’Europe. Et on commence à se dire qu’en cette saison où Charleroi est en pleine reconstruction, Mons pourrait bien devenir le premier club wallon.

Les soucis apparus en début de saison se résolvent petit à petit.  » Notre maître à jouer, Talor Battle, s’est cassé le pied durant l’été en se préparant aux Etats-Unis, une semaine avant de prendre l’avion pour rentrer en Belgique « , rappelle Defraigne.  » On aurait pu mettre fin à son contrat, mais on avait construit l’équipe autour de lui et on a pris le pari d’attendre sa guérison. Il est aujourd’hui de retour, et cela se sent. Notre capitaine Justin Cage, blessé durant toute la saison dernière, a eu du mal à se remettre en jambes. J’ai été obligé de le faire jouer 25 ou 30 minutes à chaque match, pour qu’il retrouve le rythme, mais il shootait parfois à du 20 ou 30 %. Progressivement, il retrouve ses sensations et cela se sent également. Il y a aussi eu le cas de Mike Smith, dont l’épouse enceinte était restée aux Etats-Unis. Il avait l’esprit ailleurs, c’est humain. Entre-temps, son enfant est né et je l’ai autorisé à aller le voir durant quelques jours. Il en est revenu revigoré.  »

Du coup, le jeune Espoir belge Amaury Gorgemans, 2m12, se sent également pousser des ailes. Cet été, il avait pris l’initiative de participer à deux stages de trois semaines, à Los Angeles et à Belgrade, mais ses bienfaits ne sont pas apparus directement.  » Il n’a que 22 ans « , relativise Defraigne.  » On ne peut pas demander à un jeune de tirer l’équipe, surtout lorsqu’elle ne tourne pas. A Ostende, c’est pareil avec Pierre-AntoineGillet : il est bon lorsque Dusan Djordjevic et J.P. Prince sont bons.  »

Mons-Hainaut est l’un des rares clubs qui ne souffrent pas trop financièrement.  » Le mérite en revient à notre manager ThierryWilquin « , estime Defraigne.  » Il n’a jamais voulu dépenser un euro qu’il n’avait pas en caisse. D’aucuns lui ont reproché sa frilosité, mais il n’a pas voulu suivre le (mauvais) exemple de Bree, qui a été champion en 2005 et a été déclaré en faillite quelques années plus tard.  »

Souvent placé, jamais gagnant (sauf en Coupe de Belgique 2006 et 2011), Mons-Hainaut peut-il vraiment incarner le rival n°1 d’Ostende ?  » Je sais pertinemment que, pour être champion ou même pour atteindre la finale des play-offs, il faut bénéficier d’un concours de circonstances favorables. Charleroi a beau parler de saison de transition, son budget reste deux fois supérieur au nôtre.  »

PAR DANIEL DEVOS

Pas question de suivre l’exemple de Bree, champion en 2005 mais en faillite quelques années plus tard.

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