Mondial de basket : même avec une équipe B, les USA sont favoris

Le championnat du monde de basket, qui a lieu tous les quatre ans, débute le week-end prochain en Espagne. Les Etats-Unis y défendront leur titre mais seront privés des plus grandes stars de NBA. Après une longue saison, LeBron James, Kevin Durant, Kobe Bryant, Carmelo Anthony, Dwight Howard, Chris Paul, Blake Griffin ou Kevin Love ont fini par abdiquer tôt ou tard (Durant s’est même entraîné pendant deux semaines avec l’équipe) parce qu’ils étaient trop fatigués ou, dans les cas de Bryant et Griffin, pas encore remis de leurs blessures.

Paul George, la star des Indiana Pacers, aurait dû faire partie des 12 joueurs mais il s’est fracturé la jambe début août en se fracassant contre un pilier du marquoir au cours d’un match amical. Aux Etats-Unis, les images impressionnantes de cet accident ont relancé le débat : les clubs de NBA doivent-ils céder les stars qu’elles payent grassement pour participer aux compétitions internationales ? Lors du prochain Championnat du monde, une cinquantaine de joueurs sont concernés. Cela fait des années que Mark Cuban, propriétaire des Dallas Mavericks, plaide pour l’organisation d’une Coupe du monde organisée par la NBA et pas par la FIBA, ce qui permettrait aux clubs de récupérer un peu d’argent lorsqu’ils prêtent des joueurs à l’équipe nationale, ce qui n’est pas le cas lors des Championnats du monde ou des Jeux olympiques.

Avant Londres 2012, David Stern, l’ex-patron de la NBA, avait même lancé l’idée de réserver, comme en football, le tournoi olympique aux joueurs âgés de moins de 23 ans. Mais tout comme dans le cas de Cuban, personne ne s’est associé au projet. Pourtant, suite à la fracture de la jambe de Paul George, la blessure la plus grave d’un membre de l’équipe américaine depuis la création de la Dream Team en 1992, la direction de la NBA remettra le dossier sur la table en septembre. Et, cette fois, il est probable que Cuban trouvera quelques alliés, même si Adam Silver, le nouveau commissaire de la NBA, a déjà dit qu’il ne s’attendait pas à de grands changements concernant la participation des stars américaines aux tournois internationaux.

Actuellement, en fonction de l’accord établi entre la NBA et la FIBA, les clubs ne peuvent interdire à leurs joueurs de disputer les matches internationaux qu’en cas de blessure. Et à moins d’une révolte des propriétaires, cela ne changera sans doute pas. Silver veut en effet faire du basket le sport numéro un au monde et l’absence des meilleurs joueurs au Championnat du monde ou aux Jeux olympiques lui mettrait des bâtons dans les roues. Sans parler des équipementiers, qui versent des sommes énormes aux joueurs et ne demandent pas mieux que de les voir sur les plus grandes scènes internationales. Plus important encore : les joueurs eux-mêmes veulent faire partie de l’équipe nationale. Peut-être pas tellement lors du Championnat du monde — comme on peut s’en apercevoir maintenant – mais certainement lors des Jeux olympiques, où les plus grandes stars deviennent patriotes.

A partir de samedi, en Espagne, DerrickRose, JamesHarden, StephenCurry, KlayThompson, KyrieIrving, AnthonyDavis, KennethFaried, AndreDrummond, DeMarDeRozan, DeMarcusCousins, RudyGay et Mason Plumlee seront chargés de propulser, une nouvelles fois, les Etats-Unis à la première place. Après la blessure de Paul George, chaque joueur a réaffirmé sa volonté de lui dédier un nouveau titre. Avec une équipe talentueuse mais inexpérimentée, ce ne sera pas une promenade de santé. L’Espagne, surtout, se pose en concurrente numéro un. Elle joue à domicile et les frères Pau et MarcGasol ainsi que JuanCarlosNavarro rêvent de reconquérir un titre qui leur échappe depuis 2006. ?

PAR JONAS CRETEUR

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