» Mon attaquant Kabongo est devenu député « 

 » L’Afrique a dit au revoir à sa Coupe du Monde. Avec le recul, je regrette que le Congo ne se soit pas qualifié pour cette fête. Tout le monde parle beaucoup, et je peux le comprendre, du talent ivoirien, camerounais ou algérien, mais le Congo détient aussi de très grands joueurs. Son équipe nationale devrait trôner régulièrement dans les hautes sphères du football africain. Il y a longtemps déjà, j’avais offert des places pour un choc Anderlecht-Standard à un étudiant congolais désargenté qui était venu frapper à la porte de mon magasin d’articles de sports. Umba Di Lutete est venu me remercier quelques années plus tard. Il était devenu un des ministres du Maréchal Mobutu

En guise de gratitude, Umba m’a invité dans son pays où il avait ses entrées dans pas mal de clubs, dont l’AS Mabuilu où j’ai découvert Jacques Kingambo. C’était un magnifique milieu de terrain. Maître Jacques respirait la simplicité et la sympathie. Je l’ai d’abord amené gratuitement à Alost puis il m’a rejoint pour rien à Seraing. Après un an d’adaptation, il a profité du départ des stars suite à la faillite de 1984 pour s’installer confortablement en D1. Si le Seraing du président Léon Van Rymenam a alors surnagé durant trois saisons en D1, c’est en grande partie grâce à Kingambo qui brilla ensuite à Saint-Trond et à Liège (230 matches de D1 en tout). Devenu ensuite, coach de l’AS Dragons à Kinshasa, Jacques était discret. Eugène Kabongo, lui, ne passait pas inaperçu et exigeait le respect. C’était un attaquant imposant, costaud et rapide, qui allait droit au but. Il évoluait à l’AC Matongé quand ses atouts me tapèrent dans l’£il. Eugène tenta d’abord sa chance à Liège car Robert Waseige le voulait absolument. Mais la direction des Sang et Marine ne croyait pas du tout en lui et il m’a rejoint au Pairay. Après une saison de transition, alors que j’étais parti à Lille, il a trouvé sa voie à partir de 1984 sous la direction de René Taelman, tout comme Kingambo. Eugène a aussi marqué des buts à la pelle au RC Paris, à Lyon et à Bastia mais il échoua à Anderlecht (1986-1987) où Arie Haan préférait jouer avec Edi Krncevic en pointe. Or, avec un peu de patience et de soutien il y aurait cassé la baraque. La fin de sa carrière a été marquée par une blessure à la tête. Quand il est de passage à Bruxelles, Eugène me rend visite. D’abord homme d’affaires, mon ancien attaquant est devenu député d’un parti d’opposition. Avec le recul, cette ascension ne m’étonne pas. Kabongo était déjà une belle tête de liste à Seraing. « né en 1941, heylens fut un excellent back droit (67x diable rouge, équipe d’europe 65, mondial 70 au mexique, 7 titres et 3 coupes de belgique avec anderlecht). coacha une douzaine de clubs (passa 5 ans au losc et fut coach belge 1984 à seraing)

propos recueillis par pierre bilic

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