MOGI BAYAT

Je tiens à vous féliciter pour la manière dont vous relatez les incidents qui vous opposent au petitBayat. Ce type ne mérite rien de plus que le traitement professionnel que vous lui appliquez : les faits sont juste bien relatés, sans publicité démesurée pour le personnage (parce que je crois que, quelque part, il n’attendait que ça pour hurler à je ne sais quel lynchage médiatique).

J’ai juste la particularité d’avoir exercé deux professions : éducateur social d’abord, journaliste ensuite. C’est sans doute pourquoi je me sens doublement interpellé par les dérapages de ce garnement. Comme éducateur (je me suis quand même occupé de jeunes dits difficiles pendant 15 ans), je suis dégoûté par le deux poids deux mesures appliqué aux jeunes immigrés par la Justice belge. J’ai connu bien des gars qui, caractériels reconnus, ont été enfermés puis renvoyés vers leur pays d’origine sans avoir jamais commis la moindre violence ou proféré la plus petite menace physique à l’égard des travailleurs sociaux. Simplement, ils faisaient – de manière parfois répétitive, c’est vrai – ce qu’on appelle de la petite délinquance (le plus souvent des vols, assortis de décrochages scolaires). Tous ceux-là n’ont pas eu la chance de s’appeler Bayat

Ensuite, comme journaliste, j’ai connu les pressions (surtout politiques, quand j’étais dans l’équipe du Journal parlé de la RTBF). J’ai vu des grands noms de la presse belge s’aplatir comme des jeunots devant l’une ou l’autre soi-disant éminence. Au point d’être moi-même gêné pour les protagonistes. Les menaces physiques existaient seulement lors de la couverture de manifestations ou autres mouvements sociaux, mais elles avaient un sens : quand on a devant son micro des gars qui viennent d’apprendre la perte brutale de leur travail par exemple, on peut comprendre de légers débordements. Mais je ne sais vraiment pas ce que j’aurais fait à votre place, au Mambourg, sinon entrer moi-même dans le cycle de la violence. Quand c’est aussi gratuit, je ne supporte pas… C’est pourquoi j’admire votre sang-froid, qui dénote une belle application déontologique.

Toutes ces histoires sont tristes pour les supporters, dont la grande majorité ignore tout des guignols qui tirent les ficelles de deux clubs wallons au passé plus glorieux que le présent. A Liège comme à Charleroi, les gens n’ont ni les dirigeants ni les leaders qu’ils méritent. Sportivement, politiquement ou syndicalement parlant, je dresse le même constat. Pour les directions du Standard comme du Sporting, les résultats des demi-finales de la Coupe rendent juste la monnaie de leurs piécettes…

Michel Lefèvre, Purnode

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