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Missipo entre rééducation et avenir incertain

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

La milieu de terrain ne prolongera pas l’aventure avec le Sporting d’Anderlecht et est libre de s’engager où elle le souhaite. Sauf que…

On prend les mêmes et on recommence. Cette saison, ce sont à nouveau OHL, le Club YLA, le Standard, les Gent Ladies (surtout), Zulte Waregem, Alost, le White Star, les Genk Ladies et Charleroi (un peu) qui tenteront de détrôner les joueuses d’Anderlecht, quadruples championnes de Belgique en titre (voir notre dossier page 38). Un squad déforcé par les départs de l’attaquante et Soulier d’Or Tine De Caigny (partie regoûter aux joies du professionnalisme à Hoffenheim) et la talentueuse médiane Jarne Teulings (qui a elle aussi opté pour un passage à la vitesse supérieure en signant pour deux ans à Twente), notamment.

Outre ces deux joueuses, le Sporting ne pourra plus compter cette saison sur Kassandra Missipo, 23 ans. La milieu défensive, cadre des Red Flames (37 caps), n’a, en effet, pas trouvé de terrain d’entente avec son désormais ex-club. Le 28 avril dernier, celui-ci communiquait sa joie de voir bon nombre de ses éléments prolonger l’aventure d’un an (soit la durée de la grande majorité des contrats alloués aux joueuses, qui ne sont pour la plupart pas professionnelles à 100%), mais sans mentionner sa numéro 12. Laquelle allait se blesser gravement… dix jours plus tard, sur le terrain synthétique du Crossing de Schaerbeek, une « pelouse » indigne d’accueillir le choc féminin que constituait cet Anderlecht-Gand de sinistre mémoire. « Elle a reçu une proposition de contrat de deux ans avant sa blessure », explique-t-on du côté du RSCA. « Elle n’a pas donné suite et malheureusement pour elle, elle s’est blessée. De notre côté, on n’était pas d’accord avec sa contre-proposition. »

Sollicitée, la joueuse a préféré ne pas répondre à notre demande de réaction. « C’est très dommage pour elle comme pour nous, mais il y a des choses à respecter dans un club et malheureusement, on n’a pas trouvé de solution. À partir du moment où elle a des ambitions démesurées et ne respecte pas le point de vue du club, ça devient difficile… » Et regrettable, donc, tant on sait ce que Kassie est capable d’apporter à n’importe quelle équipe du Royaume en termes de récupération, de pressing et de grinta au milieu. De son côté, en juin, la joueuse expliquait à nos confrères de Sporza qu’elle ne « paniquait pas », car elle avait déjà « prouvé ce dont [elle] était capable ».

À moins d’un an de l’EURO, Kassandra Missipo est aujourd’hui engagée dans une véritable course contre le chrono pour retrouver la forme.

Ce sera par conséquent sans elle que la saison des Anderlechtoises débutera ce mercredi 18 août à 15 heures face aux Arméniennes du FC Hayasa, dans le cadre des tours préliminaires de la Ligue des Championnes.

Voilà l’une des figures du football féminin belge (et même au-delà, quand on connaît l’implication de Kassandra dans la lutte contre toutes formes de discrimination) libre de s’engager où elle le souhaite.

Seul souci, cette rupture des ligaments croisés du genou gauche subie le 8 mai dernier, qui va priver la native d’Asse de football durant plusieurs mois encore. Pour le moment, celle-ci poursuit sa rééducation en salle et a pu légèrement retâter le ballon, mais la route est encore longue avant un retour sur le pré en bonne et due forme. Dans la foulée de son opération, les médecins d’Anderlecht, à qui elle était toujours liée à l’époque, tablait sur une absence de « six à neuf mois ».

Sacrée tuile à un moment où les négociations vont bon train en vue de la saison suivante. Surtout quand on sait que l’EURO 2022, lui aussi reporté d’un an à cause de « vous savez quoi », aura lieu du 6 au 31 juillet 2022 en Angleterre. Autant dire que c’est dans une véritable course contre le chrono que Missipo est aujourd’hui engagée, elle qui avait déjà loupé la précédente édition du championnat d’Europe en 2017 pour raisons disciplinaires. Un contre-la-montre suivi avec attention par le sélectionneur Ives Serneels, qui sait que l’absence de sa numéro 6 pourrait lui coûter cher outre-Manche.

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