Mission remplie

Alost (par le tour final), Ostende (parce que Berchem n’a pas eu de licence) et Tubize (champion) sont sortis de D3.

Tubize sans pression

Rappel : l’Association des Football Clubs de Tubize est née en 1990. Raymond Langendries, ancien président du parlement, bourgmestre et ancien joueur, a accepté la présidence à condition que les trois clubs locaux fusionnent, épongent leurs dettes en deux ans et se produisent en 1re Provinciale dans les cinq ans. En 12 ans, avec l’entraîneur Theo Buelinckx, maintenant à l’US Centre, les Jaune et Rouge sont passés de P3 en D3. Philippe Saint-Jean les entraîne maintenant.

La promotion dépasse-t-elle vos espoirs ?

Raymond Langendries : Non. Il y a cinq ans, quand nous sommes redescendus directement, après notre promotion en D3, j’ai fixé un nouvel objectif : la D1 dans les dix ans. Je conserve cet objectif : si on forme un championnat belgo-néerlandais, nous aurons une place dans la nouvelle D1 belge. La saison dernière, nous visions le top-trois et une qualification pour le tour final. Je dois avouer que tout nous a souri : peu de blessés et de suspendus, un noyau bien homogène. Maintenant, nous allons combler le gouffre qui sépare la D3 de la D2 en matière d’installations et de sécurité, sans nous endetter. Nous n’avons pas de noms ronflants. Ce ne sont pas eux qui garantissent une équipe solide.

Que peut vous apporter la D2 ?

Langendries : Avant tout, de l’expérience. Nous ne visons pas les places d’honneur, tout en voulant éviter la zone rouge. Eupen, Zulte-Waregem et Heusden-Zolder prouvent que des clubs de D3 peuvent pratiquer un football attractif en D2. Ça devrait accroître l’assistance. Une moyenne de 900 ne suffit pas. Grâce à l’arrivée d’Yves Buelinckx, nous espérons attirer nos voisins flamands de Halle et Lembeek.

Yves Buelinckx, vous avez quitté le club après sa montée en Promotion. Vous revenez alors que vous auriez pu évoluer en D1 avec le Cercle. Pourquoi ?

Yves Buelinckx : Pour le président. Evidemment, je conserve un lien particulier avec ce club : mon père l’a mené de Provinciale en D3. Le Cercle est remonté en D1 mais faire la navette de Lembeek à Bruges tous les jours, c’est pesant. Tubize reste un club familial, avec un énorme bagage footballistique.

Que peut-on attendre de Tubize ?

Buelinckx : Je nous compare à Eupen. Il n’avait pas non plus de grands noms mais s’est appuyé sur un solide collectif, qui a poursuivi sur son élan après sa montée. Tubize jouera bien la saison prochaine. Philippe est comme Ariel Jacobs. L’homme idéal pour nous protéger de la pression.

A Ostende, Bodart retrouve Missé Missé

Après deux saisons, Ostende quitte la D3. Il est promu grâce à d’anciens joueurs de D1, comme Edin Ramcic (Gand et le RWDM) et Jean-Jacques Missé Missé (Charleroi et La Louvière). Il y a deux ans, Eddy Vergeylen était las du football mais le voilà toujours président. Un poste qu’il occupe depuis 16 ans.

Vous ne parvenez pas à le quitter ?

Eddy Vergeylen : On soigne du mieux qu’on le peut ce qu’on aime. Mon départ aurait compliqué la vie d’Ostende. Tout le monde m’a dit : – Si tu pars, c’est fini. Je suis resté. En revanche, j’ai quitté le monde politique, ce qui me laisse plus de temps. Nous avons réorganisé le club et je suis moins souvent au front. Avant tout, nous devons assainir le club. C’est pour ça que nous avons préféré descendre en D3, volontairement, pour ne pas connaître le même sort que Lommel et Harelbeke. Nous avons pratiquement apuré le trou d’un million d’euros laissé par la descente de D1. Le budget va augmenter de 20 % pour atteindre un million. Une clause du contrat des joueurs leur donne droit à 20 % d’augmentation en cas de montée. Ceux qui ne jugent pas ça suffisant, comme Frank Magerman, qui a rejoint Alost, peuvent s’en aller.

Rejoignez-vous la D2 par hasard ?

Vergeylen : Non, c’était notre objectif. Nous avions trois points d’avance au Nouvel An. Kenneth Brylle, l’entraîneur, m’a assuré que nous monterions avec un joueur de plus, mais ensuite, nous avons pris trois points sur 18. Je l’ai remplacé par Raoul Peeters.

Pourquoi Gilbert Bodart devient-il le nouvel entraîneur ?

Vergeylen : Parce qu’il m’a convaincu pendant notre entretien alors qu’un coup de fil à Filip De Wilde et des discussions avec Wim De Coninck n’avaient rien donné. Bodart s’est lui-même informé. Il a une vision et il connaît la D2. Comme notre équipe, d’ailleurs. Je sais que beaucoup se posent la question : Avons-nous vraiment besoin d’un Wallon ? Pour moi, ça ne joue aucun rôle. Je préfère Gilbert Bodart, qui est médiatique, à un Van Pimperzeele. Il aura un appartement à la mer. Lors des adieux de l’entraîneur précédent, il s’est adressé à une salle de 200 invités en néerlandais et c’était certainement aussi bien que la princesse Mathilde. Il reçoit un contrat d’un an. J’ai confiance en lui.

Pourquoi un joueur de D1 a-t-il choisi un club de D3, Edin ?

Edin Ramcic : Parce qu’Ostende était ambitieux. Il a été le meilleur, avec Berchem. Nous méritons donc notre promotion. Nous n’avons pas manqué d’occasions mais nous avons trop dépendu de Missé Missé pour marquer. Si nous avions eu un deuxième bon avant, nous aurions assuré la montée en mars.

Que peut-on attendre d’Ostende en D2 ?

Ramcic : Nous ne jouerons pas pour le maintien. Nous pouvons nous classer dans le milieu du peloton.

Vergeylen : Nous voulons être un bon pensionnaire du ventre mou. Ceux qui me connaissent savent que je vise plus haut mais je ne peux pas le crier trop fort.

Souhaitez-vous qu’Ostende rejoigne la D1 une troisième fois ?

Vergeylen : Soyons clairs. Ostende n’est pas viable en D1, pas plus que je ne puis me permettre de m’installer définitivement à Paris. Mais y aller de temps en temps est agréable, sans que je doive y passer ma vie. Et puis, le yo-yo est un jeu spectaculaire. Ça apporte des émotions.

Alost a fait oublier sa faillite

En faillite l’année dernière, l’Eendracht Alost, repris par deux membres de l’ancienne ASBL (Peter Garrez et John Jans), revient en D2 grâce au tour final. La gestion sportive du club est aux mains de Denis Asselman, qui a entraîné Denderleeuw, le club voisin, pendant 12 ans. Asselman est flanqué d’Alain Merckx, qui vient du TK Meldert, un club de la même série. Des joueurs connus ont disparu, d’autres sont restés, comme Chris Van Geem, qui a été prêté par le RC Genk à la mi-championnat et qui a signé pour deux ans, puisqu’il était en fin de contrat à Genk.

Avez-vous fait le bon choix ?

Chris Van Geem : Oui. Je m’étais fait une fausse idée de la D3. Le niveau n’était pas mal. Beaucoup d’adversaires étaient forts. Seuls les terrains sont mauvais. Berchem était la meilleure équipe, mais même si nous n’avions pas été promu, j’aurais signé. Alost est un club sain et ambitieux, qui a beaucoup de supporters. Souvent, en déplacement, nous emmenions 2.000 fans.

Ce succès ne vient-il pas trop tôt, un an après la faillite ?

Denis Asselman : Le succès est-il jamais prématuré ? C’est formidable, nous réalisons ce que nous voulions en un an au lieu de trois. Un échec n’aurait donc pas causé préjudice à Alost mais la montée nous ôte quand même un peu de pression. Elle était inattendue.

Que peut espérer Alost en D2 ?

Van Geem : Tout dépend du départ que nous prendrons. Cette équipe est capable de tout dans les bons moments. Sinon, elle doute vite, parce que peu de joueurs ont de l’expérience au plus haut niveau.

Asselman : A Alost, c’est le carnaval ou les sarcasmes sans pitié. Il n’y a pas de milieu. Il faut être bon, surtout à domicile. Nous avons l’avantage d’être au moins un an en avance sur notre schéma. Il serait fou de viser maintenant le tour final. Une saison sans souci dans la colonne de gauche nous suffirait.

La faillite a-t-elle laissé des traces ?

Asselman : Non et sûrement pas auprès des supporters. Nous avons joué les derniers matches devant plus de 3.000 personnes. Ceux qui ont dû chercher des sponsors ont parfois été confrontés à la méfiance mais elle s’estompe vite. Nous voulons rester financièrement sains.

 » Bodart parle aussi bien flamand que la Princesse Mathilde  » (Eddy Vergeylen)

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