Minimum SYNDICAL

Un portrait de Marc Licata, le buteur aguerri qui a propulsé les Liégeois à travers le tour final.

A Montegnée, l’objectif du début de saison était de monter immédiatement en D3. Mais après une lutte acharnée avec le CS Verviers pour le titre, les Rats ont dû se contenter d’une deuxième place, synonyme de tour final. La déception était perceptible. Cependant, il fallait oublier et se concentrer au maximum sur ces quatre rencontres capitales.

Si Montegnée s’en est finalement tiré avec les honneurs, il le doit sans aucun doute comme dans pas mal de situations à son inépuisable buteur : Marc Licata (33 ans et… bientôt 34). Il nous raconte l’odyssée de son club et nous renseigne sur sa carrière.

Marc Licata : La montée en D3 était l’objectif principal pour le club. La direction avait consenti d’énormes efforts afin d’y parvenir. Jouer le tour final constituait donc le minimum syndical. Il est évident que l’on a manqué le titre de peu. On finit à trois points de Verviers. Mais il faut faire preuve de relativisme. On est promu en D3 sans devoir compter sur une quelconque fusion ou la rétrogradation de Maasmechelen.

Quel sentiment a envahi le groupe à la fin du championnat ?

Il serait ridicule de nier qu’à l’abord du tour final, on éprouvait une légère peur. La déception avait affecté le groupe et il a fallu éviter de sombrer dans le pessimisme. En championnat, nous avions aligné quelques bonnes rencontres et cela nous a permis de conserver notre motivation. Le groupe se sentait bien et est resté soudé. Dès le premier entraînement, on est mentalement entrés dans le tour final. Nous n’avions pas un tirage très facile car notre premier match devait se dérouler à l’extérieur. Plus particulièrement à Millen, formation que nous ne connaissions absolument pas. Malgré le désavantage du terrain, nous l’avons emporté 2-3. Le temps réglementaire était presque écoulé mais on a renversé la vapeur. La bonne série a continué et l’équipe a vraiment fait preuve d’abnégation. A Couillet, nous étions menés à la marque mais on est parvenus à égaliser. Durant l’épreuve des tirs au but, Pedro Gomez a presque tout arrêté. On n’a dû shooter que quatre fois. Finalement, tout se termine bien.

Quelles ont été les répercussions immédiates de la montée au sein du club ?

Il n’y a rien eu de spécial… Les joueurs ont pu prendre des vacances. Vendredi dernier s’est déroulée la soirée de montée. Il n’y a pas de grands changements prévus. Au niveau du noyau, la plupart des joueurs restent. Mais l’entraîneur Alex Chteline est remplacé par Claudy Chauveheid. Il va nous faire profiter de son immense expérience. Pour le moment, il ne nous a pas encore vraiment parlé, mis à part une petite allocution d’une dizaine de minutes. Il a l’air extrêmement motivé et confiant vis-à-vis de son nouveau noyau. On compte vraiment sur lui pour nous permettre de prester au mieux l’an prochain. La promotion est véritablement une aubaine pour Montegnée. Beaucoup de supporters l’attendaient depuis quelques saisons. Henri Fréson, notre président, a enfin concrétisé les objectifs qui l’animaient quand il a repris le club. C’est une véritable réussite pour lui.

Une entente parfaite avec Serchia et ça donne 33 buts !

Votre apport sur le plan offensif a assurément contribué à cette réussite. Avez-vous un secret pour marquer si aisément ?

J’ai marqué 28 fois durant le championnat et 5 fois durant le tour final. En fait, je suis un joueur qui dépend beaucoup de ceux qui m’entourent. Fio Serchia m’a éminemment soutenu cette saison. C’est un des meilleurs joueurs à sa place dans toutes les séries de Promotion. Je n’ai pas vraiment de secret. C’est toute l’équipe qui m’aide à inscrire autant de buts. Les dirigeants m’ont permis de me sentir en confiance dès les premiers matches. Je suis un attaquant assez polyvalent. J’ai totalisé la moitié de mes buts de la tête et les autres des deux pieds. Je ne suis pas très grand (1m76) mais j’ai une bonne détente et un bon timing. Je suis un pur avant-centre mais je peux également jouer pivot. Serchia tourne autour de moi. Nous sommes très complémentaires. Dès que j’en ai l’occasion, je tente aussi de délivrer des passes décisives. Ça fait partie de mon jeu. Je ne suis pas un attaquant égoïste et personnel. Dans les 16 mètres, je donne le ballon à celui qui se trouve dans la meilleure position sinon je shoote.

Avez-vous eu des contacts avec des clubs évoluant plus haut qu’en Division 3 ?

Je n’ai jamais été contacté par un club de l’élite. Par contre, le FC Liège s’est intéressé à moi lorsqu’il était encore en D2. Eupen et Visé m’ont aussi convoité mais rien ne s’est réalisé. Ce n’était pas non plus très concret. J’estime avoir toujours fait les bons choix. Je n’éprouve aucun regret. On n’a que ce que l’on mérite. Je n’avais sans doute pas le niveau pour viser plus haut. Et si j’avais obtenu un transfert parmi l’élite, je n’aurais peut-être fait qu’un aller-retour. Je suis très fier de ma petite carrière !

La Division 1 n’a-t-elle jamais constitué un rêve pour vous ?

Comme tout gosse, oui évidemment. Etre professionnel n’est pas une fin en soi mais j’aurais voulu vivre pour le foot du matin au soir. Actuellement, je suis chauffeur-livreur. Je n’ai pas réellement éprouvé de difficultés à associer les deux activités. Tout a toujours été basé sur l’organisation. J’ai dû logiquement faire des sacrifices car j’ai toujours voulu privilégier ma vie de famille. J’ai une femme et une fille d’un an et demi et j’essaie d’être présent au maximum. Même si la saison prochaine, on va vraisemblablement s’entraîner trois fois par semaine.

Comment envisagez-vous votre avenir ?

J’ai 33 ans et je suis sous contrat pour une saison. Je suis encore capable de jouer quelques années. Je n’ai pas de douleur spécifique et récurrente. Ma bonne condition physique est due au fait que je n’ai jamais été la proie d’une grave blessure et même d’opérations. Touchons bu bois ! L’envie ne me fait absolument pas défaut. Après ma carrière, je ne couperai pas les ponts avec le foot. Je n’ai jamais pensé à devenir entraîneur. Pour être honnête, je veux jouer le plus tard possible.

Autre chose à signaler ?

Oui. Lorsque vous m’avez demandé si je détenais un secret pour marquer facilement, je n’ai pas réagi immédiatement. Mais je crois que chaque fois que mes proches viennent me voir jouer, je marque. Ça me motive immensément ! Ma fille n’est pas venue face à Couillet et je n’ai pas marqué ! J’accorde beaucoup d’importance à ma famille. Je vais d’ailleurs immédiatement prévenir ma mère que Sport/Foot Magazine me consacre un article…

Tim Baete

 » La direction avait fait des efforts énormes. ON DEVAIT MONTER  »

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