Mini Grand Chelem anversois

La troisième édition du tournoi d’Anvers aura lieu du 11 au 17 mai, dans les installations du Beerschot.

Coup de projecteur avec Serge Haubourdin, mari de Sabine Appelmans et organisateur de la compétition depuis sa troisième édition.

« On a commencé en mai 1999 à Anvers par un 100.000 dollars au Beerschot et avec la Ville d’Anvers. C’était le Flanders Women’s Open parce que la Ville d’Anvers voulait avoir une bonne image au niveau du sport international et faire du sport marketing », dit Haubourdin. « A ce moment-là, il y avait en Belgique deux belles générations de joueuses avec d’une part Dominique Monami-Van Roost et Sabine Appelmans et d’autre part Kim Clijsters et Justine Henin, qui étaient encore loin au classement WTA à l’époque. C’était donc une bonne occasion d’organiser un tournoi international dans notre pays. C’est d’ailleurs Justine qui a remporté le tournoi, en ayant reçu une wild card. Pour la deuxième édition l’an passé, le tournoi est devenu le Mexx Sport Open. Mexx, le sponsor principal, voulait pousser le niveau du tournoi et nous avons pu passer à un prize-money de 140.000 dollars. Nous avons vu la victoire d’Amanda Coetzer, qui était 11e mondiale à ce moment. De plus, il y avait tout un show, autour des matches, et le tournoi se déroulait sur le prestigieux site des quais d’Anvers. C’était un peu dommage que Coetzer n’a pas eu plus d’opposition, surtout de la part des Belges, comme Sabine Appelmans ou Laurence Courtois. Mais elle était trop forte, surtout sur terre battue. Cette année-ci, vu que Justine Henin et Kim Clijsters ont choisi de jouer à Rome la même semaine (ce que je comprends très bien étant donné leur classement), on a organisé un tournoi ATP et WTA.

Pourquoi?

Je voulais quand même avoir un peu de manoeuvre pour le tennis belge et pour les spectateurs. L’idée, c’est de faire quelque chose pour les Belges, pour les aider à faire leur démarche sur le circuit international. Et comme actuellement, chez les hommes, nous avons des joueurs comme Christophe Van Garsse ou Dick Norman qui veulent faire un comeback, ainsi que des jeunes comme Arnaud Fontaine et Stefan Wauters, il est très important pour eux qu’il existe un tournoi en Belgique pour bénéficier de wild cards. -NDLA: d’autant que le tournoi d’Ostende a disparu, ce dont bénéficie indirectement le tournoi d’Anvers. C’est pour cela que nous avons décidé d’avoir les hommes et les femmes ensemble.

Malheureusement, Johan Van Herck vient d’annoncer sa retraite… Cela est-il gênant?

Non, pas vraiment, parce que nous avons déjà deux joueurs assez attractifs avec Dick et Christophe. Un troisième aurait été bien, c’est sûr, mais ce n’est pas grave. On aurait aussi pu demander à Filip Dewulf d’arrêter sa carrière à Anvers, mais bon, c’est comme ça. Quand tu décides d’arrêter, il n’y a rien à faire.

Les deux premières éditions n’ont pas vraiment été des succès populaires.

En fait, nous avons eu une moyenne de 3.500 personnes par jour, mais si l’on dispose de 5.000 places et que les gens ne viennent pas tous à la fois, cela fait un peu vide. La cause en était sans doute en partie le mauvais temps, mais aussi une certaine mauvaise gestion des clubs. Au niveau de la VTV, au niveau de l’organisation, qui est totalement bénévole -les gens reçoivent juste quelques vêtements et de la nourriture- les personnes sont très motivées. Mais les gens des clubs ne sont pas toujours très présents. Cela commence avec une personne qui ne vient pas, cela s’enchaîne et puis personne ne bouge. Même avec un tableau comme on a eu l’année passée… Et pourtant, c’est très important que les gens viennent. Il ne suffit pas d’avoir des reportages qui passent à la TV, où même des directs. Si les gens ne viennent pas, il y a moins d’ambiance et ce n’est pas bon pour les sponsors. D’ailleurs, nous allons faire une exhibition avec Sabine Appelmans et Filip Dewulf, ainsi que des chanteurs. Ce sera pour le jeudi. De plus, nous programmerons des matches en soirée, pour qu’il y ait plus de spectateurs. Car, en Belgique, les gens ne prennent pas congé pour aller voir un tournoi, ce qui se fait pourtant aux Pays-Bas, en France ou en Allemagne. Après les heures de boulot, j’espère attirer du public.

Comment envisagez-vous l’avenir du tournoi?

J’ai deux pistes à l’heure actuelle. Premièrement, j’ai fait une demande à la WTA pour augmenter le prize-money et passer au mois de septembre ou octobre. Ce serait alors un tournoi indoor, mais j’aurais plus de chances d’avoir Justine et Kim. Mais, pour le moment, la WTA préférerait que l’on se maintienne à cette date, même s’ils sont embêtés que Kim et Justine ne jouent pas, mais il ne peuvent pas les obliger, non plus. J’en saurai sans doute un peu plus entre Roland Garros et Wimbledon. La deuxième piste, c’est de rester comme maintenant, avec un tournoi mixte. Au niveau du tennis belge, c’est beaucoup plus intéressant car on peut donner des chances aux hommes et aux femmes, en leur distribuant des wild cards. Mais tout dépend du public. S’il vient, s’il aime, on maintient. Sinon, on essaiera de se concentrer sur les femmes.

Quand aurait lieu exactement le tournoi indoor?

Ce n’est pas encore finalisé, mais cela pourrait être en même temps que le tournoi de Filderstadt, début octobre.

Quelle piste privilégiez-vous?

Aucune. Il faut attendre les réactions. Ce n’est pas moi qui décide. Il faut suivre le marché. C’est très important pour le tennis et c’est pour cela que je le fais, car, moi non plus, je ne gagne pas un franc. Pour le tennis, c’est mieux d’avoir les deux, pour donner plus de wild cards, mais il faut quand même des stars, parce que c’est cela que recherche le public. Il faut trouver un bon mix entre les deux. Mais on a vu l’année passée que, malgré l’affiche, le public n’était pas là, même si les sponsors et la TV étaient bien présents… Ce n’est pas facile. Et je dois encore discuter avec la WTA. Ils ont dit qu’ils allaient me réserver une semaine en hiver.

Que pensez-vous des vainqueurs des deux premières éditions, Justine Henin et Amanda Coetzer?

Justine, je la connais depuis qu’elle a onze ans. J’ai voulu lui donner une wild card, parce qu’elle était très professionnelle, hyper-douée et très sympathique. Et en plus, elle a gagné le tournoi, ce qui était une bonne chose, parce l’image d’un tournoi, ce n’est pas seulement les sponsors, c’est aussi et surtout le vainqueur. Et à ce niveau, c’était une bonne chose d’avoir une jeune, qui avait reçu une wild card et qui remportait le premier tournoi WTA auquel elle participait. Quant à Amanda Coetzer, c’est l’une des filles les plus charmantes de tout le circuit. J’ai toujours invité des gens que je connaissais bien et avec elle, via Sabine, j’ai toujours eu une très bonne relation. Donc, c’était sympa de l’avoir à Anvers, même si j’aurais bien voulu que les Belges lui donnent plus de fil à retordre. Mais c’était quand même pas mal, pour la seconde édition d’un tournoi de 140.000 dollars d’avoir comme vainqueur une fille du Top 15.

Aviez-vous donné des garanties financières à Amanda Coetzer pour qu’elle vienne l’an passé?

Non. Au niveau de l’ATP, c’est permis, mais pas pour les femmes. Mais tout le monde sait bien que, par exemple, si on fait partie du Top 10 et qu’on dispute le tournoi de Filderstadt, on reçois une Porsche, qui est le principal sponsor du tournoi. D’autres tournois font aussi pression par des sponsors communs.

Laurent Gérard

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