Milicevic se découvre

Un des piliers de la montée, le médian offensif suisse (26 ans) retrouve la D1 un an après l’avoir quittée avec Eupen. Il espère faire mieux…

Dans quel état d’esprit Charleroi aborde-t-il son retour ?

Danijel Milicevic : L’euphorie est retombée. On a vécu une situation un peu spéciale, sans T1 ni renforts. On a dû être la seule équipe en Europe à ne pas avoir d’entraîneur après quatre semaines de préparation.

Comment s’est passée la reprise ?

Avec un peu d’incertitude dans le groupe car le président veut vendre. Mehdi Bayat nous a dit que nous recevrions des nouvelles dans les dix jours. Elles ne sont jamais arrivées !

Que vous a dit le président au début ?

On l’a juste vu une fois. Il nous a dit bonjour et au revoir. Pour le reste, seul Mehdi a pris la parole en nous disant de ne pas nous inquiéter et de rester professionnels.

Vous avez parlé entre joueurs des rumeurs de reprise ?

Oui. C’est normal. Ce sujet est présent dans les journaux, dans les conversations des gens. Il y a toujours des points d’interrogation dans nos têtes.

Et à cela s’ajoute un début de championnat corsé…

J’ai tout de suite remarqué les dix premiers matches difficiles. Mais, après, j’ai relativisé. On va devoir rencontrer chaque équipe…

Serez-vous prêt physiquement ?

On a pris du retard mais depuis l’arrivée de Michel Bertinchamps, on travaille beaucoup. On sait que la D1 n’a rien à voir avec la D2. Il faut courir deux fois plus. Avec tout le respect que j’ai pour Heist et Wetteren, ce n’est pas la même chose qu’Anderlecht évidemment ou même le Lierse. On ne pourra pas gagner nos matches en passant au travers comme il nous est arrivé de le faire la saison passée. Il faudra se donner à 200 %.

Le groupe est-il suffisamment armé ?

Je ne pense pas. Il faut des renforts et de la concurrence dans le groupe.

Est-ce que le titre a occulté la faiblesse du noyau ?

Avec Eupen, nous avons été les meilleurs. Puis, Waasland-Beveren est revenu à notre niveau grâce à ses renforts de janvier. Par contre, c’est notre grand état d’esprit qui nous a permis d’aligner une série de 14 rencontres sans défaite. Tout le monde a fait la fête et on n’a pas pensé au futur en D1.

Qu’est-ce qui peut vous sauver en D1 ?

Notre état d’esprit ! L’année passée, notre jeu a reposé sur les passes au sol et on a pu compter sur les exploits individuels de nos attaquants. On sait jouer en bloc et quand on défend, on arrive à gérer la rencontre. A nous d’agir de la sorte en D1 ! Dans ce groupe, beaucoup de joueurs ne rechignent pas à la tâche. Et puis, il y a quelques belles individualités, comme Hervé Kage, Bison, Elvedin Dzinic, Bojovic ou Onur Kaya.

Et toi ?

Si tu veux, tu peux me rajouter à la liste ( Il rit).

N’as-tu pas perdu un an en D2 ?

Au contraire, j’ai gagné un an. Je me suis retrouvé dans une impasse à Eupen. Le club a reçu des offres mais Imborgia les a trouvées à chaque fois trop peu élevées. J’ai donc résilié mon contrat et signé à Charleroi, fin août. Aujourd’hui, je joue dans un club historique et j’ai hâte de retrouver la D1.

As-tu douté de tes qualités ?

Non, jamais. Avec Eupen, on a raté le maintien pour un point. Alors, après, je me suis posé des questions, j’ai refait les matches dans ma tête et je me suis dit qu’en marquant sur telle ou telle occasion, je serais toujours en D1. Mais je n’ai jamais douté de mon niveau. Je suis simplement un peu revanchard. Tous les jours, je veux me prouver que j’ai choisi la bonne profession. Aujourd’hui, j’ai hâte que le championnat débute. Je pense à notre première rencontre à Malines depuis quelques semaines. Je veux savoir où on se situe, surtout qu’à part Trabzonspor, nous n’avons pas rencontré de gros calibres en matches amicaux.

Tu n’as pas peur de revivre la même saison qu’avec Eupen ?

On va essayer de ne pas répéter les mêmes erreurs. Aujourd’hui, j’ai un peu plus d’expérience.

PAR STÉPHANE VANDE VELDE

 » On a dû être la seule équipe en Europe à ne pas avoir d’entraîneur après quatre semaines de préparation. « 

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