MIKAEL SILVESTRE

Voilà une décennie (24 ans) déjà que vous trimballez votre carcasse (1,84m pour 83 kg) sur le gazon. Vous donnez l’air d’avoir programmé votre réussite, sans la précipiter.

Mikaël Silvestre : J’étais inspiré, forcément, par la destinée de Franck Silvestre, mon cousin germain, ex-international, toujours vert à trente-quatre ans et dont je jalouse le sens du but. Inconsciemment, il m’a influencé. A cause de lui, pendant les matches de la Ligue des Champions, sur TF1, ils m’appellent encore Franck. Ça m’amuse. Mais le football, chez les Silvestre, se résume à une histoire de famille. Mes oncles jouent à Bordeaux. Et mon père, à quarante-sept ans, continue de courir. Il ne peut pas s’arrêter. Plus jeune, il a failli passer professionnel à Tours. Un désir contrarié par une blessure au genou. Cependant, il ne m’a jamais forcé à me lancer dans la carrière.

Vous avez quitté Rennes pour l’Inter en 1998: changement radical d’univers. Vos partenaires d’entraînement sont Ronaldo, Roberto Baggio, Zamorano, Djorkaeff et Zanetti.

C’était vraiment impressionnant de débarquer là-dedans. Je n’en croyais pas mes yeux! Je me suis fait tout petit pour apprendre. D’un autre côté, j’ai pris conscience que, finalement, la différence avec le sommet n’était pas aussi grande que ça.

Cette saison-là, vous disputez dix-huit rencontres de Serie A. Vous avez également goûté à l’Europe, face à votre future équipe, Manchester.

En Italie, je me suis familiarisé avec la pression. Qui, parfois, louvoie avec la violence. Au lendemain d’un nul à San Siro, nos supporters ont attaqué nos voitures. La mienne à reçu des pierres et des coups de pied. Je n’en revenais pas.

Vous étiez en déplacement en Ukraine, à Kiev, avec l’équipe de France Espoirs quand vous avez reçu un coup de téléphone salvateur.

Dans ma chambre, mon portable grésille. Au bout du fil, un Ecossais à l’accent improbable, sir Alex Ferguson, l’entraîneur de Manchester, qui baragouine le français et qui m’observe depuis plusieurs saisons, depuis en réalité mon passage en équipe de France Juniors. Je parlais déjà un peu anglais et il m’a dit qu’il avait besoin de moi. Un court moment d’hésitation : Bologne me réclamait. Liverpool aussi. Je signe le 10 septembre 1999 et ce qui m’a le plus sidéré, c’est qu’à ma descente d’avion, Ferguson lui-même m’attendait. (ESM)

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