Mieux qu’un bras-cassé

L’arrière droit de Gand a passé six ans en Finlande et a failli jouer pour l’équipe nationale de ce pays nordique.

Il porte le même nom et joue à la même place que son homonyme du Bayern Munich. Rafinha, l’arrière droit de Gand, était censé être le titulaire du poste cette saison mais le Brésilien s’est cassé le bras lors d’un duel anodin, en novembre. Il revient seulement maintenant dans le parcours. Sa blessure a perturbé les plans de TrondSollied.  » En tant que nouveau venu, le Brésilien s’était rapidement imposé « , souligne l’entraîneur norvégien.  » Il a fallu trouver des alternatives et cela n’a pas été évident.  »

Rafinha, de son vrai nom RafaelScapinideAlmeida, a été découvert en… Finlande, où il a passé six ans ! D’abord à Oulu, puis à Tampere et enfin au HJK Helsinki.  » On doit se montrer inventif « , explique le manager MichelLouwagie.  » Et explorer des territoires où les joueurs de talent ne sont pas encore trop exposés et restent abordables financièrement. Nos scouts ont visionné Rafinha et je suis allé l’observer lors d’un préliminaire de l’Europa League que le HJK Helsinki a remporté 2-0 contre Schalke 04.  »

Quatre fois moins cher que le Brugeois Högli

L’un des scouts qui a suivi l’arrière droit est GilbertDeGroote :  » Rafinha était dans notre collimateur depuis deux ou trois ans. On a directement été séduit par son talent : technique, rapide, bon centre. Ce n’est pas le style MarcinWasilewski mais un arrière latéral qui a du football dans les pieds. Son prix était dans nos cordes, tant d’un point de vue transfert que salaire. Mais à l’époque, on disposait de RobertoRosales. Lorsque le Vénézuélien est parti au FC Twente, on est allé aux nouvelles pour Rafinha mais son club ne voulait pas le lâcher et face à la nécessité d’engager un arrière droit, on a exploré le Portugal et la Norvège. On s’est notamment intéressé à TomHögli aujourd’hui à Bruges, mais il coûtait quatre fois plus cher. On s’est finalement rabattu sur MarioBaric. Sans perdre de vue notre Brésilien, pour qui nous sommes revenus à la charge l’été dernier. Une fois encore, on s’est heurté aux réticences de son club, qui ne voulait pas lâcher son joueur. L’élimination sur le front européen face à Schalke 04 (6-1 au retour) a débloqué la situation avant la date butoir du 31 août. Les Brésiliens qui ont réussi en Belgique sont rares, mais Rafinha figure parmi ceux qui disposent du plus d’atouts : outre son talent, il se montre également impeccable au niveau mentalité, attitude et caractère.  »

Rafinha, qui a joué au Brésil dans le club anonyme de Campinas, fêtera ses 30 ans le 29 juin. Il avoue toutefois que quitter la Finlande n’a pas été une décision facile à prendre, car après six ans là-bas, il avait pris mes repères.  » Le coach national s’était même enquis des possibilités de naturalisation. Mais le championnat de Belgique est d’un niveau supérieur. « 

Selon la presse finlandaise, Rafinha aurait été acquis pour 250.000 euros. Il est un peu le sosie de Wallace, l’arrière gauche brésilien – désormais remplaçant depuis l’arrivée de RemyMaréval – des Buffalos : mêmes taille, regard et style de jeu.

Sur la brèche depuis février 2011

L’adaptation de Rafinha a été rapide :  » Je suis devenu un grand fan de Sollied. La manière dont il parvient à motiver et à diriger le groupe est impressionnante. Et tactiquement, il est incroyable. Chacun, sur le terrain, sait exactement ce qu’on attend de lui. Quand on débarque, il suffit de s’immiscer au sein d’une machine. C’est très facile, on s’intègre plus facilement que dans d’autres systèmes de jeu. J’ai aussi le sentiment que le football belge est fait pour moi. « 

Sa fracture du bras a coupé son élan :  » J’ai pu courir assez rapidement après mon opération mais je ressentais toujours une douleur car un nerf avait été touché. Néanmoins, le fait de pouvoir courir m’a permis de limiter les dégâts en matière de condition physique. Lorsque j’ai pu me ré-entraîner avec le groupe lors du stage hivernal en Espagne, je me suis senti revivre. « 

Lorsqu’il court, on voit tout de même qu’il est encore gêné « , remarque Louwagie.  » Son allure est parfois étrange. « 

 » Il a peut-être besoin de souffler également « , se risque De Groote.  » Comme on joue l’été en Finlande, ses dernières vacances remontent à février 2011. Ce n’est pas parce qu’il s’est retrouvé sur la touche qu’il n’a pas travaillé. Quoi qu’il en soit, on sait déjà qu’on pourra compter sur un… nouveau joueur pour la saison 2012-2013. « 

PAR DANIEL DEVOS – PHOTO: IMAGEGLOBE

 » Ce n’est pas le style Wasilewski, c’est un arrière droit à la brésilienne « 

(Gilbert De Groote)

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