MICHY EST INTRINSÈQUEMENT LE PLUS FORT

On oublie parfois que Romelu Lukaku n’a pas encore 23 ans. Avec son doublé contre Aston Villa, il a déjà dépassé la barre des cinquante buts en Premier League. Une efficacité qui contraste avec ses difficultés sous le maillot des Diables. Mais Romelu n’est pas le seul à souffrir de ce problème en équipe nationale.

Dans tous les autres pays, les grands attaquants marquent des buts. Zlatan Ibrahimovic a fini la campagne qualificative avec dix buts marqués, Robert Lewandowski a trouvé treize fois le chemin des filets… Et chez nous, aucun des attaquants n’a marqué plus d’un but sur l’ensemble des qualifications. On attend évidemment plus de choses de la part des  » buteurs  » de la première nation mondiale. Mais personne ne s’impose. D’ailleurs, Marc Wilmots aura bien du mal à n’en choisir que trois pour l’Euro 2016.

Pour le sélectionneur, Christian Benteke reste le numéro un. Le problème, c’est de savoir s’il sera à 100 %. Est-ce qu’il sera fit au mois de mai, au moment de choisir 23 noms ? Avec lui, on n’est jamais vraiment sûr de rien. J’ai toujours des doutes à son sujet.

La situation de Lukaku est différente. Son manque de réussite finira par prendre fin. Dès qu’il aura trouvé ses marques, il sera parti. C’est à la fois une question de temps et de confiance. Il a besoin d’être soutenu et, personnellement, je crois toujours beaucoup en lui. D’ailleurs, tout comme Benteke, il devrait être du voyage en France en tant que numéro 2.

Le plus à même de bouleverser cette hiérarchie, c’est Michy Batshuayi. Ses trente minutes contre l’Italie ont encore prouvé que c’était un vrai buteur. Il est mobile, il a deux bons pieds, va assez vite et sait jouer dos au but. S’il continue à réaliser le travail défensif demandé par Marc Wilmots et à enchaîner les bonnes prestations avec Marseille, il faudra compter avec lui. Il est devenu plus mûr et me plaît de plus en plus. Intrinsèquement, c’est peut-être le meilleur attaquant belge.

Laurent Depoitre a encore six mois pour confirmer ses prestations du début de saison. Si c’est le cas, il entre en concurrence directe avec Benteke parce qu’ils évoluent dans le même registre : un jeu physique, avec un bon jeu de tête, et un profil qui pèse sur la défense adverse. Il sera le candidat numéro un pour remplacer Benteke s’il n’est pas à 100 %. Là, Wilmots devra se poser cette question : qui choisir entre un attaquant qui ne se blesse presque jamais et un autre qui rate six matches sur dix ?

La situation de Divock Origi est la plus complexe. Il ne joue pas à Liverpool, c’est un vrai problème. Il devra trouver un club en janvier pour obtenir du temps de jeu, du rythme et de la confiance. Il a beau être l’un des protégés de Wilmots, tu ne joues pas l’Euro parce que le coach t’aime bien. Il faut montrer en club que tu mérites d’être Diable Rouge.

Cette situation autour de nos attaquants est vraiment étrange. Personne ne s’impose et, pourtant, le dilemme qui se présente devant Marc Wilmots ressemble plutôt à un problème de luxe. L’attaquant de pointe reste la seule position du onze de base où les Diables n’ont pas encore trouvé un titulaire fiable.

RECUEILLI PAR GUILLAUME GAUTIER

Avec Benteke, on n’est jamais vraiment sûr de rien. J’ai toujours des doutes à son sujet.

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