» Michel Evrard PLACE MAL SA FIERTÉ « 

Jeudi dernier, le président du tribunal de commerce voulait désigner un administrateur provisoire à la demande des actionnaires minoritaires qui voulaient éviter la faillite, mais il n’a pas été suivi par le Parquet. Le Procureur du Roi a requis la mise en faillite de la société et la décision aurait dû être prise ce lundi 29 mars. Comme il a été impossible d’avoir un contact avec Michel et Laurent Evrard et Nico Dewalque, nous sommes parvenus à entendre le président Philippe Claeys.

Vous êtes bruxellois et n’avez pas d’accointances avec le club, pourquoi avez-vous accepté ce poste ?

Michel Evrard est un ami de longue date. Je l’ai fait pour lui faire plaisir. Car je suis dirigeant de sociétés d’informatique et je n’ai pas beaucoup de temps à investir dans cette fonction.

Quel plaisir pouvez-vous éprouver à être président d’un club dont vous n’assistez jamais aux matches ?

Pour moi un match de football, c’est la fête. Et ce n’est plus le cas depuis que les supporters se montrent agressifs, à tort ou à raison. Ils ne m’ont jamais pris à partie physiquement, comme c’est le cas avec Michel Evrard, mais les quolibets ne font pas plaisir à entendre.

Pourquoi restez-vous, d’autant que, pour l’U. B, vous êtes avec Michel et Laurent Evrard, et Micheline Bronckaert, l’épouse du président d’honneur, un des quatre dirigeants responsables du club ?

Parce que j’ai pris l’engagement de l’aider quelles que soient les circonstances

Mais vous êtes conscient de la situation catastrophique du club ?

Oui, on est à la fin. Michel Evrard est arrivé au bout de ce qu’il pouvait faire.

En tant que dirigeant de société, comment pouvez-vous cautionner cette gestion ?

C’est clair que si ma société était gérée de la sorte je n’aurais pas de téléphone pour vous répondre.

Pourquoi Michel Evrard reste-t-il alors qu’il ne peut pas aller au match sans se faire molester et perd son argent et tout son crédit ?

C’est une question de fierté mal placée. Michel est un homme intelligent qui a réussi beaucoup de bonnes choses dans sa vie et qui ne veut pas admettre que dans ce cas-ci, il s’est planté.

Lui avez-vous conseillé de quitter le club ?

Oui, il est temps qu’il examine sérieusement les offres qui lui sont proposées. C’est clair qu’il s’est fait truander à plusieurs reprises sans doute pour avoir fait trop confiance aux gens.

Il a notamment cru à la filière libyenne.

Oui, il a versé de l’argent et a même accepté d’enrôler Anderson à 5.000 euros par mois comme cela il libérait une place dans le noyau de Pérouse, ce qui aurait permit à Kadhafi de jouer.

C’est vraiment du n’importe quoi. D’autant que mi-janvier, il a fait téléphoner à Sport-Foot Magazine pour avoir les coordonnées de l’homme de confiance de Kadhafi en Italie…

Sans doute. Et c’est bien à cette période-là qu’il a tenté de savoir où était passé son argent.

N’aurait-il pas été plus juste de verser cet argent aux joueurs, par exemple ?

Bien entendu.

Comme à Charleroi, Nico Dewalque était dans le coup dans cette fameuse piste libyenne. Pourquoi l’avoir engagé en janvier ?

Cela faisait plusieurs mois que Nico Dewalque était dans le giron du club et Michel Evrard a cru bon lui donner des pouvoirs.

Quelle est sa fonction officielle au sein du club ?

Il n’en a pas.

Il s’est donc autoproclamé manager du club ?

On peut le concevoir ainsi.

Il a promis, notamment, un don d’une banque qui en fait était un prêt.

C’est clair que si c’était pour recevoir un prêt, nous n’avions pas vraiment besoin de lui.

Ne faut-il pas se méfier quand des hommes providentiels débarquent ?

Là encore je crois que Michel Evrard est victime de sa propension à faire trop rapidement confiance.

Comment peut-on accorder sa confiance à un homme qui, alors que les problèmes urgents ne manquent pas, préfère s’occuper, les interviews accordés à la presse en attestent, de la construction d’une nouvelle tribune à Waremme.

Il y a effectivement d’autres priorités. Et je dois dire qu’indépendamment de la susceptibilité des supporters qui ne veulent pas quitter Liège, Waremme n’est pas la bonne solution.

Nicolas Ribaudo

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