Michel De Wolf et CICCIO GRAZIANI.

Bruno Govers

L’international italien fut son premier adversaire européen de renom

Michel De Wolf :  » Contrairement à mon grand copain Alex Czerniatynski, qui a gardé une trace de tous les adversaires directs qu’il a affrontés au cours de sa longue carrière, j’ai été beaucoup plus sélectif. Je n’ai conservé que des exemplaires des différents clubs où j’ai évolué : le SC Clabecq d’abord, puis le RWDM, La Gantoise, le FC Courtrai, Anderlecht et l’Olympique de Marseille. Pour certains, je possède bien sûr plusieurs tenues différentes puisque, d’une saison à l’autre, des modifications étaient très souvent apportées au niveau du design, voire du sponsor. Ces vareuses-là, qui sont en quelque sorte le fil conducteur de ma trajectoire dans le monde du football, je ne m’en séparerai pour rien au monde. De même, je possède également à la maison un exemplaire des diverses tuniques que j’ai portées avec les Diables Rouges. Il va de soi que j’ai procédé à pas mal d’échanges, et même par moments avec du beau monde. Car, sur le terrain, j’ai croisé notamment le Français Alain Giresse, l’Ecossais Kenny Dalglish, ou l’Anglais John Barnes. Même si cette défaite contre l’équipe à la Rose, lors du Mondiale 90, me reste toujours en travers de la gorge aujourd’hui. Car sous les ordres de Guy Thys, jamais la Belgique n’avait mieux joué que ce soir-là, hormis peut-être à l’occasion du match d’ouverture du Mundial 82 en Espagne, contre l’Argentine. Mais cette fois-là, je ne faisais pas partie de l’équipe (il rit).

De tous les maillots adverses que j’ai récoltés à la faveur de ces joutes, j’avoue n’en avoir plus un seul aujourd’hui. Je les ai tous distribués à des amis, des supporters, ou des collectionneurs qui m’en avaient fait la demande. Avant une rencontre, il arrivait souvent que je sache déjà quel souvenir ramener, tout simplement parce que telle ou telle personne était fan de tel ou tel joueur. Mais il y a quand même une exception à la règle, même si elle ne concerne pas un match de l’équipe nationale : il s’agit du maillot de l’Italien Francesco, dit Ciccio, Graziani, actif à Torino au début des eighties. C’est contre cette équipe que j’avais effectué mes grands débuts européens avec le RWDM en 1980-81. Il s’agissait d’une rencontre du premier tour de la Coupe de l’UEFA. J’avais été titularisé par l’entraîneur hollandais Cor Brom au milieu de la défense avec Dirk De Vriese et René Desaeyere à mes côtés. Ce match m’aura laissé un souvenir mitigé car les Turinois s’imposèrent finalement 1-2 chez nous. En guise de consolation, j’eus tout de même la satisfaction d’inscrire notre seul but cette fois-là. Je n’en ai pas marqué beaucoup durant mes vingt saisons professionnelles, mais celui-là pouvait compter, au même titre que celui que je paraphai dix ans plus tard avec la Belgique contre la Corée, à Vérone, lors de la Coupe du Monde 1990.

Pour les besoins de la revanche, à Turin, il va sans dire que nous ne nous faisions pas trop d’illusions : 1-2 à l’aller, c’est un résultat mortel face à une formation transalpine. Nous devions à tout prix nous découvrir là-bas si nous voulions renverser la vapeur, ce qui devait faire immanquablement les choux gras de l’adversaire, plutôt habile en contre comme tout représentant du Calcio qui se respecte. Mais aussi surprenant qu’il n’y paraisse, nous allions livrer le match parfait au Comunale de Turin. Et, au bout du temps réglementaire, le marquoir affichait 1-2 en notre avantage, suite à un goal d’ Eddy De Bolle ainsi qu’un autogoal de l’adversaire. Au cours des prolongations, le génial Francesco Graziani y alla toutefois d’un de ces coups de patte dont il avait le secret et nous étions éliminés. Sur l’ensemble des deux confrontations, il avait sans conteste été l’opposant le plus en vue. Dès lors, je tenais absolument à récupérer son maillot à la rentrée au vestiaire. Avec le recul, je me dis que ce fut une décision heureuse. Car une saison plus tard, le même joueur allait remporter la Coupe du Monde avec la SquadraAzzurra en Espagne et, deux ans après, il disputa la finale de la Coupe des Champions avec l’AS Rome contre le FC Liverpool. Ce n’était donc pas le maillot du premier venu que j’avais obtenu. Et j’en conçois toujours une certaine fierté aujourd’hui « .

Bruno Govers

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