» Même à la mi-temps, je reste assis « 

Sport/Foot Magazine rencontre chaque semaine un fan d’un club de D1

Pourquoi êtes-vous devenu supporter du CS Bruges ?

Eric Lagrou : C’est souvent quelque chose qui se transmet de père en fils, mais ce ne fut pas le cas en ce qui me concerne. Mes parents ne s’intéressaient pas vraiment au football. Moi, j’aimais jouer et je me débrouillais relativement bien. A l’école secondaire, j’ai décidé de m’affilier au Cercle parce que j’avais plusieurs amis supporters de ce club. Ou plutôt : de cette association car le mot Club est tabou chez les Vert et Noir (ilrit). Mes deux plus jeunes frères y ont joué aussi et nous avons transmis le virus à nos enfants. Tant leurs fils que les miens ont joué au Cercle. Nous sommes tous de vrais Cercle-boys.

D’où suivez-vous les matches ?

J’essaye d’assister à chaque match à domicile, souvent avec mes frères. Nous y allons plus souvent maintenant qu’avant car, il y a quelques années encore, nous avions toujours des activités dans d’autres… clubs. Patrick et moi avons été entraîneurs tandis que le plus jeune de mes frères a été président. Mon fils aîné est responsable de l’informatique au Cercle et notre famille est bien représentée à chaque match. Si, pour des raisons familiales, je ne peux me rendre au stade, j’essaye de suivre le match à la télévision. Avec les possibilités actuelles, c’est devenu très facile. Je vais rarement voir un match au café. Un supporter aime être dans l’ambiance et vivre les à-côtés du match. Quand ce n’est pas trop loin, je vais aussi en déplacement. Cette saison, par exemple, je suis allé à Ostende.

Avez-vous des rituels avant un match ?

Je vais boire un verre avec mes frères dans un pub ou sous la tribune, histoire d’être directement dans l’ambiance. Pendant le match, je suis très attentif. En fait, je regarde le match comme si j’étais encore entraîneur. D’autant que j’ai quand même été, pendant trois ans, adjoint de l’équipe première. Mais le supporter qui est en moi reprend toujours le dessus. Au repos, je reste assis parce que je ne veux vraiment rien rater du match. Après la rencontre, nous faisons un débriefing et ça peut durer des heures (il rit) mais ça fait partie du jeu. Pendant le match, je porte toujours mon écharpe vert et noir. Et en coupe, je porte le grand chapeau qui avait été conçu spécialement pour la finale de la Coupe face à Gand, il y a deux ans.

Quel est votre grand rêve ?

J’aimerais que le Cercle dispute un jour les play-offs I. Il y a deux ans, nous y étions presque. Il s’en est fallu d’un ou deux buts. J’espère que nous pourrons un jour causer la surprise. Et secrètement, je rêve toujours d’un match de Coupe d’Europe. Le Cercle est une petite association familiale et sympa. Ne serait-ce pas cool de pouvoir décrocher un ticket européen et d’ainsi prouver qu’on peut aller loin sans disposer de beaucoup de moyens ?

Quel fut votre plus grand moment de tristesse en tant que supporter ?

Pas besoin de réfléchir longtemps : le 10-0 face au FC Bruges ! A l’époque, j’étais entraîneur-adjoint. Quelle tristesse, ce jour-là ! La saison dernière fut difficile aussi. Je n’ai pourtant jamais voulu me montrer aussi critique que les supporters et les médias. Comme le mot le dit, un supporter doit soutenir son équipe. J’ai posté des messages sur les réseaux sociaux disant qu’il fallait toujours y croire, jusqu’au dernier moment. C’est ça, le boulot d’un supporter.?

PAR JASMIEN SCHAEVERS

 » Je regarde le match comme si j’étais encore entraîneur. « 

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