Meilleur que les chiffres

Mal lotis, les Coalisés doivent aspirer à des jours meilleurs.

Nanti d’un seul et maigre petit point après cinq journées de compétition, le FC Brussels doit-il désespérer ? D’une saison à l’autre, le contraste est évidemment saisissant entre une formation qui, forte de ses dix unités, occupait les premières loges il y a un an, et celle qui se retrouve aujourd’hui menacée. L’année passée, on s’en souviendra, l’émergence des Coalisés n’avait été que de courte durée et, au fil des semaines, les hommes d’ Albert Cartier étaient progressivement rentrés dans le rang. Cette fois, malgré une entame catastrophique, il y a pourtant lieu de croire que le meilleur est proche. Plusieurs facteurs abondent dans ce sens.

1. Un calendrier favorable

En l’espace de cinq rencontres, les Rouge/Noir/Blanc ont été appelés à croiser le fer contre trois représentants du Top5 : le Standard et Anderlecht en déplacement, de même que La Gantoise au stade Edmond Machtens. Un quatrième larron, Westerlo en l’occurrence, n’était pas un cadeau non plus. Seul Roulers, en visite samedi dernier à la rue Malis, était un coup jouable pour Alan Haydock et les siens. Finalement, il s’en est fallu de très peu que le FC Brussels empoche sa première victoire.

Avec un peu plus de réussite dans le chef de son duo d’attaque new look, composé de Lutula Eale et de Pavel Fort, le deuxième club de la capitale serait à coup sûr arrivé à ses fins. A défaut d’un succès, on aura relevé dans le chef des Bruxellois un collectif de mieux en mieux huilé et de nombreuses occasions de but. Logiquement, il devrait être récompensé au cours des semaines à venir, dans la mesure où le club affrontera sous peu des adversaires à sa taille, comme Mons, Saint-Trond et Lokeren.

2. Une nouvelle approche

Dans un passé pas si lointain, le Brussels songeait essentiellement à assurer ses arrières, ce qui lui réussissait d’ailleurs fort bien. Cette conception était étroitement liée au matériel humain dont disposait le coach, qui avait dû composer avec une seule pointe ( Dieudonné Kalulika ou Jonathan Téhoué) avant de rectifier le tir suite à l’arrivée de Sambegou Bangoura. Du 4-5-1 ou du 4-4-1-1 avec Julien Gorius comme soutien d’attaque, système fréquemment en vigueur en 2006-07, on est passé à présent à un 4-3-1-2 voire par moments à un 4-3-3 contre Roulers, avec Eale et Fort devant, soutenus par Matumona Zola, nettement plus à l’aise dans un rôle axial que lorsqu’il est confiné sur une aile. Résultat : bon nombre de beaux mouvements mais, surtout, une demi-douzaine d’occasions franches face aux Flandriens. Dont quelques-unes auraient logiquement dû se solder par un but : un face-à-face entre Eale et le gardien Jurgen Sierens ou encore un tir juste à côté du but de son compère d’attaque tchèque.

3. Un noyau revu et corrigé

Suite aux longues indisponibilités de Mickaël Citony et de Richard Culek, le club se devait de faire appel à du sang neuf. Pour sa division offensive, le choix s’est finalement porté sur l’ancien coéquipier de Fort à Toulouse, Jean-Louis Akpa Akpro, jeune Franco-Ivoirien de 22 ans formé au Téfécé dès 1993. Au total, il disputa 37 matches pour le compte des Sudistes en l’espace de deux ans et demi, inscrivant quatre goals au passage. Prêté au Brest Armorique en janvier passé, il parapha deux autres buts en 15 rencontres. Barré par la paire formée du Suédois Johan Elmander et d’ André-Pierre Gignac, il avait à c£ur de s’exprimer ailleurs, à l’instar de Fort.

Longtemps, on a cru que le FC Brussels engagerait encore un autre forward, mais un élément susceptible d’occuper un couloir cette fois. Toutefois, ni le Français William Mocquet, libre de contrat après avoir défendu les couleurs du Havre, Louhans-Cuiseaux et Sunderland, ni surtout Grégory Dufer n’ont rallié la capitale. Cartier aurait pourtant aimé pouvoir compter sur le concours du Carolo, qui était déjà dans son viseur la saison passée. Mais à partir du moment où le Standard s’est montré intéressé par ses services, le joueur avait rapidement fait son choix. Dommage, en ce sens que les Coalisés manquent de percussion et, surtout, de possibilités sur les portions latérales du terrain. Ebou Sillah, qui n’a jamais répondu à l’attente sur le flanc gauche, n’est désormais plus une solution, puisqu’il a rejoint les rangs du MVV Maastricht. Quant à Citony, le seul à avoir des facultés de débordement sur l’aile droite, il ne sera pas opérationnel avant le deuxième tour.

Ces carences interpellent d’autant plus que, dans l’axe, les possibilités sont légion avec des garçons comme Flavien Le Postollec, Gorius Christ Bruno, Haydock et Matumona. Finalement, à défaut d’un joueur de couloir, les Bruxellois ont jeté leur dévolu sur un défenseur : le Croate Ante Aracic, actif au Slavia Prague la saison passée et qui avait effectué un test dernièrement à La Gantoise. Compte tenu des absences de Steve Colpaert et Zoltan Petö dans l’axe de la défense, l’embrigadement d’un arrière central ne constituait nullement un luxe superflu. Car Bruno, titularisé à ce poste face à Roulers, est manifestement plus à l’aise en tant que demi récupérateur. Quant à Sven Verdonck, il est encore un peu tendre face à des attaquants routinés.

Enfin, on signalera qu’Anderlecht était prêt à faire une fleur à son voisin sous la forme de la cession du jeune milieu offensif Sven Kums, prêté au Lierse la saison passée, mais qui avait refusé une offre de Courtrai pour évoluer en D1. Le Brussels eût été un point de chute idéal pour lui mais Johan Vermeersch, le président des Coalisés s’y est opposé car il n’avait aucune envie de s’asseoir à la table des négociations avec son homologue du RSCA, Roger Vanden Stock et encore moins avec Herman Van Holsbeeck, son meilleur ennemi.

par bruno govers

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