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Meeuws doit améliorer la tactique de l’Ajax

Walter Meeuws a fêté ses septante ans le mois dernier, dans l’intimité.

On n’entend plus guère parler de lui. Walter Meeuws s’est retiré de la vie publique. Le 11 juillet, il a fêté ses septante ans dans l’anonymat le plus total. C’est étrange dans le chef d’un homme qui, joueur et entraîneur, a été aussi médiatisé. On a dû l’interviewer une quinzaine de fois et il avait toujours des choses intéressantes à raconter. Il nous recevait toujours avec classe dans sa villa de Gierle. Un morceau de tarte, puis une bouteille de vin. Walter Meeuws et sa femme Liliane étaient toujours la convivialité incarnée.

Interviewer Meeuws n’était pas difficile, ne serait-ce que parce qu’il disait toujours ce qu’il pensait, sans détours. Walter était direct. On se rappelle encore d’un entretien réalisé en octobre 1983, quand il jouait au Standard. En l’espace de quelques mois, le fier champion avait glissé dans l’anonymat du ventre mou. Meeuws avait parlé sans mettre de gants du manque de discipline, de la mauvaise gestion des transferts et surtout de la lutte de pouvoir qui ravageait l’entrejeu. Il avait raconté que Gérard Plessers n’était pas accepté au poste de meneur de jeu, Guy Vandermissen et Jos Daerden réclamant ce rôle. « Parfois, le succès aveugle et les footballeurs se surestiment », avait ajouté Meeuws. Il savait que ses propos seraient mal accueillis, mais ça ne le gênait pas: il fallait bien dire la vérité.

Walter Meeuws ne manquait pas d’assurance. Le Club Bruges l’avait banni du poste de libéro pour le confiner à l’arrière droit. C’était une insulte à ses yeux. Ce changement était en fait lié à l’arrivée du libéro hongrois László Bálint, que l’entraîneur, Han Grijzenhout, avait d’emblée chargé d’organiser la défense. Meeuws en avait conclu qu’il n’avait plus d’avenir dans la Venise du Nord, même s’il continuait à occuper le poste de libéro en équipe nationale.

Walter Meeuws ne se laissait pas facilement décontenancer. Quand il a été transféré à l’Ajax, durant l’été 1984, après la suspension collective infligée aux protagonistes du scandale Standard-Waterschei, il devait renforcer le sens tactique du club amstellodamois. Par moments, l’équipe était semblable à un navire sans capitaine et ne parvenait pas à se réorganiser de manière réaliste ni à apporter des corrections à son jeu en cours de match. L’entraîneur ajacide, Aad de Mos, estimait que Meeuws était l’homme idéal pour ce faire et de fait, Walter avait tenu bon parmi tous les Amstellodamois brutaux et sûrs d’eux, même si, au bout d’un an, il était revenu en Belgique, au FC Malines.

Walter Meeuws semblait disposer de toutes les qualités pour devenir un grand entraîneur, mais il n’y est pas parvenu. De 1987 à 2016, il a changé d’employeur à seize reprises. Il a été nommé sélectionneur beaucoup trop tôt, en 1989, après une année au Lierse et une saison au poste d’adjoint de Guy Thys. Il a vécu une aventure sinistre qui allait le poursuivre pendant des années. Plus tard, il a compris qu’il aurait mieux fait de ne pas accepter cette offre, la transition entre une carrière active et un poste d’entraîneur requérant quelques années. Il pensait que tous les regards étaient pointés dans la même direction, que tout le monde oeuvrait pour atteindre un objectif commun, mais il avait bien dû constater la présence de courants contraires.

Bien que Meeuws ait disputé avec l’Antwerp la finale de la C2, avant de se disputer avec le président Eddy Wauters, il a souvent dû repartir de zéro. Parfois, il devait parler plus qu’entraîner, mais à chaque mandat, il a essayé d’inciter l’équipe à suivre sa voie, avec des succès mitigés. Lommel a été son dernier club. Meeuws est entré en fonction en Campine le 28 octobre 2016, mais sa collaboration a été interrompue moins d’un mois plus tard. Meeuws a disparu lentement mais sûrement des feux de la rampe. Il n’éprouve pas le besoin de se joindre à l’armada des analystes.

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