Médian de caractère

par Peter T’ Kint

Ceux qui habitent le quartier du Kiel et aiment le football n’ont qu’un seul club : le Beerschot. Il était donc logique qu’à l’âge de 10 ans, Marc Brys (né le 10 mai 1962) s’affilie chez les mauve et blanc, où on fit de lui un médian gauche. Il était un peu trop lent pour le haut niveau, dit Luc De Ranter, aujourd’hui journaliste à la Gazet van Antwerpen et ex-équipier de Brys à Wilrijk, son deuxième club. Urbain Spaenhoven, entraîneur de Rupel-Boom, n’est cependant pas d’accord :  » Marc est intelligent, il a étudié et fut agent de police. Pour lui, le ballon n’était pas tout.  »

Après six ans passés au Beerschot, il opta pour Wilrijk, un club de Provinciale.  » Au début, nous nous sommes dit qu’il n’arriverait jamais en équipe première mais il nous a bluffés « , dit De Ranter.  » Il jouait dans mon dos : j’étais médian offensif et lui, défensif. Disons qu’il courait plus que moi (il rit). Marc était un brave type, toujours au service de l’équipe.  » Brave, mais dur.  » Techniquement, il se débrouillait mais dans les duels, il était implacable « , continue De Ranter.  » C’était un vrai gagneur. Il mettait la tête où d’autres ne mettaient pas le pied et jouait au caractère. C’était le Georges Leekens de son époque, mais dans l’entrejeu.  »

De Ranter et Brys cherchèrent souvent des petits boulots ensemble. Ils étaient serveurs dans des mariages ou donnaient un coup de main à la paroisse. Ils sortaient également ensemble.  » Nous avions un équipier, Bruno, qui venait d’une famille où tout tournait autour du football. Je crois que son frère jouait à Boom. Mais le plus important pour nous, c’était que sa s£ur, Hilde, assiste aux matches. Je vous jure que, dans l’équipe, tout le monde était fou d’elle. Mais personne n’avait réussi à l’avoir. Un soir, au début d’une fête, Marc décida qu’il y arriverait. Personne ne l’en croyait capable mais il y est arrivé et, aujourd’hui encore, il est marié avec elle.  »

Brys est également resté attaché à Wilrijk. Il joua bien un an à Merksem, en Promotion également, mais revint vite. Et au terme de sa carrière, alors que des douleurs chroniques à l’aine le faisaient souffrir, il joua encore un an à Willebroek, qui le payait un peu mieux. Il fut également, durant quelques semaines, joueur-entraîneur du Delta Londerzeel mais le cumul de fonctions ne lui plaisait guère.

On s’étonne d’apprendre que, dans le vestiaire, il était relativement calme.  » Mais il disait ce qu’il avait à dire et il a très rapidement commencé à entraîner les Préminimes « , dit De Ranter.  » Il y avait un leader en lui et c’était nécessaire au poste qu’il occupait. Wilrijk a beaucoup évolué avec lui car je crois que nous avions entamé notre parcours en deuxième provinciale…  »

 » … Or, nous avons échoué à un point de la troisième nationale « , dit Spaenhoven, qui a joué avec Brys avant de devenir son entraîneur.  » C’était un joueur intelligent et sa taille lui permettait d’inscrire de temps en temps un but. Pour un entraîneur, c’était un rêve car il était mon prolongement sur le terrain. C’était un type plaisant et loyal qui faisait en sorte qu’il y ait toujours une bonne ambiance dans le vestiaire. Et à ce niveau, c’est le plus important.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire