MBO MPENZA

Retour sur la trajectoire sportive de l’aîné des frères qui vient de mettre un terme à sa carrière à seulement 32 ans.

Léopold Club Mesvin (1986-89) : sur les traces de Momo Lashaf

Né à Kinshasa le 4 décembre 1976, Mbo Mpenza s’affilie dès l’âge de 10 ans au Léopold Club de Mesvin, dans la banlieue montoise. A l’instar du voisin, Havré, où Frédéric Herpoel s’était épanoui avant d’accomplir la carrière que l’on sait, le Léo peut se targuer lui aussi d’être un fameux formateur. Car avant que Mbo et son frangin Emile n’y plantent leurs premiers studs, Mohamed Lashaf, future star du Standard et des Lions de l’Atlas, était déjà passé par là.

Les frérots jureront fidélité pendant trois ans à leur entité d’origine, avant de mettre le cap sur Courtrai. Il est vrai que leur notoriété n’était déjà plus à faire. Après une saison à peine en Minimes, l’aîné était déjà partie prenante en sélection provinciale. L’autre allait suivre.

KV Courtrai (1989-96) : le feeling de Patrick Van Geem

Après avoir repris le flambeau de James Storme, en 1993-94, le nouvel entraîneur, Patrick Van Geem, décide d’inclure en Réserve les meilleurs jeunes, au rang desquels figurent Stefaan Tanghe et Mbo Mpenza précisément. A 16 ans, l’aîné des brothers est lancé en Première. Il disputera 20 matches au total sur l’ensemble de la saison, paraphant 14 buts au passage.

Van Geem avait eu la bonne idée de l’aligner à la pointe de l’attaque alors qu’en formations d’âge, il était plutôt titularisé comme milieu axial. Mbo est définitivement lancé et continue à se montrer prolifique en D2 : 11 goals en 26 matches lors de la campagne 1994-95 et le même total, mais en 39 joutes, l’année suivante, sa dernière aussi sous les couleurs courtraisiennes.

Excelsior Mouscron (1996-97) : la découverte de la D1

Mbo change pour la deuxième fois de cadre de travail. Et pour la deuxième fois, Emile est du voyage aussi. Papa Arsène et maman Rosalie se sont montrés une fois encore inflexibles : si les Hurlus voulaient l’un, ils devaient prendre l’autre dans la foulée aussi. Finalement, tout le monde, sans exception, y trouve son compte car le président Jean-Pierre Detremmerie trouve même un emploi pour le paternel, qui a fait des études de pharmacie.

Sous la houlette de Georges Leekens, Mbo ne tarde pas à prendre ses repères au Canonnier et trouve pour la première fois le chemin du but en D1, le 7 septembre à l’occasion de la visite de l’Antwerp (2-2). Au total, il en inscrira encore 11 autres durant cet exercice. Après quoi, de concert encore avec son frère, il met le cap sur le Standard, au grand dam de l’Excel.

Standard (1997-99) : l’Europe, un rêve inaccessible

Pour avoir omis de régulariser le dossier des frères, acquis sur la base d’un transfert C mais non renouvelé avant la date du 30 avril 1997, la direction mouscronnoise n’a plus que ses yeux pour pleurer cet été-là. Considérant le duo comme libre, le Standard lui propose un contrat en bonne et due forme tout en payant le montant libératoire dû à Courtrai. L’affaire est portée devant les tribunaux et les Hennuyers obtiendront gain de cause sous la forme du paiement d’une indemnité de rupture de 200.000 euros. Un montant dérisoire, finalement, au regard de ce que les frères allaient rapporter plus tard à la trésorerie liégeoise, puisqu’Emile s’en fuit à Schalke et Mbo au Sporting du Portugal en 2000.

Entre-temps, tous deux marquèrent en trois saisons quelque 45 goals pour les Rouches : 26 pour Emile et 19 pour Mbo. Dont le seul regret, à Sclessin, aura été de ne jamais disputer de rencontre européenne avec les Liégeois.

Sporting Clube Portugal (1999-01) : le titre après 17 ans de disette

La première aventure étrangère de Mbo se révèle un coup dans le mille puisqu’il contribue à la conquête d’un titre qui se dérobait depuis 17 ans aux Vert et Blanc de la capitale. Auteur de trois buts durant sa première saison au stade José Alvalade, la suite des événements sera moins heureuse pour lui. Tant le coach Augusto Inacio que son successeur Manuel Fernandes ne l’utilisent plus que de manière épisodique. Et quand un certain Laszlo Bölöni est appelé à son tour à la barre de l’équipe-fanion, le sort de l’aîné des Mpenza est définitivement scellé.

Avec aucun but à son actif en 2000-01, l’intéressé sert finalement de monnaie d’échange, conjointement avec ses coéquipiers Robert Spehar et Pavel Horvat contre le buteur de Galatasaray, Mario Jardel, ancien Sportingman lui-même, dont le départ n’avait laissé que des regrets chez les Lisboètes.

Galatasaray (2001) : tête de Turc chez les Sang et Or

Mircea Lucescu, entraîneur de Galatasaray, ne fait pas plus que Bölöni une priorité de Mbo, qui lui a été imposé par ses dirigeants. Sous sa férule, l’aîné ne joue d’ailleurs pas la moindre minute pour ses nouvelles couleurs. Privé corollairement de salaire par les Turcs, notre homme obtient finalement sa liberté, à l’automne de cette même année, par l’entremise de son avocat, Laurent Denis, pour non-respect des modalités de paiement.

Au terme de deux aventures mi-figue, mi-raisin à l’étranger, Mbo décide de retourner à la case-départ à Mouscron.

Excelsior Mouscron (2001-04) : le retour de l’enfant prodige

Au Canonnier, Mbo retrouve trois copains de ses débuts : Olivier Besengez, Steve Dugardein et Gordan Vidovic. Pour la deuxième fois, le club frontalier lui sert de rampe de lancement, mais à destination d’Anderlecht cette fois. Où l’on espère que son association avec Aruna Dindane sera aussi heureuse que celle qu’il forma à la fin, chez les Hurlus, avec Luigi Pieroni.

Anderlecht (2004-08) : un goût de trop peu

La troisième tentative de séduction de la part du RSCA pour Mbo est enfin la bonne. A l’époque où il militait à Courtrai, le Sporting s’était déjà manifesté pour lui et son frère, par le biais de l’infortuné Jean Dockx, mais les parents Mpenza n’avaient rien voulu entendre. Plus tard, soucieux de respecter un gentlemen’s agreement entre les clubs, ils n’avaient pas voulu interférer non plus lors du clash entre les Hurlus et le Standard, bien que les frérots les intéressaient au plus haut point à ce moment-là aussi. En définitive, c’est à l’intersaison 2004 que Mbo a rallié Anderlecht. Avec des fortunes diverses. D’un côté, il y aura gagné deux titres en 2006 et 2007 tout en remportant la finale de la Coupe de Belgique l’été passé.

De l’autre, il ne se sera pas signalé suffisamment, à son goût, sur le terrain. Sous la férule d’ Hugo Broos, qu’il avait déjà connu à Mouscron, il était encore loin de jouer les utilités. Mais avec son successeur, Frankie Vercauteren, son temps de jeu allait devenir des plus limités. Lui, qui n’avait pu découvrir l’Europe avec les Rouches, ne fut pas logé à meilleure enseigne au Sporting, avec deux campagnes calamiteuses en Ligue des Champions soldées par un 3 sur 36. Une consolation quand même pour lui, peut-être : c’est sur cette scène que Mbo livra probablement son match le plus abouti. C’était à Lens, où grâce à ses deux buts il contribua au partage des Mauves face à Lille : 2-2.

Larissa (2008) : un dos récalcitrant

Destiné à Panthrakikos, le club entraîné par Emilio Ferrera, qui désirait absolument son concours, Mbo aboutit finalement, via le manager Rachid Tajmout, à Larissa, qui émarge au sub-top en Grèce. L’aventure tourne court : blessé au dos depuis le début de la saison, il ne s’avère d’aucun secours pour ses couleurs et se voit forcé de mettre un terme à sa carrière alors qu’il vient tout juste de fêter ses 32 ans. l

par bruno govers

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire