MATTHIAS SAMMER

Eliminé de la Ligue des Champions comme de la Coupe d’Allemagne, le Borussia Dortmund s’est rabattu sur la deuxième place du classement, synonyme de qualification directe pour la Ligue des Champions. Ses récentes contre-performances en déplacement (trois défaites, deux nuls) ont permis à Stuttgart de revenir. Pourtant, Matthias Sammer (35 ans), l’implacable adjudant de Dortmund, semble s’être fait moins exigeant.

L’élimination en Ligue des Champions a-t-elle laissé des traces?

Matthias Sammer: Non. Il s’en est fallu d’un cheveu. Compte tenu de notre potentiel, nous pouvions espérer mieux mais l’équipe conserve une large marge de progression. Elle est très jeune. De toute façon, nous avons toujours affirmé que le championnat constituait la priorité absolue. Ce qui me déplaît, c’est qu’on nous place dans le même sac que Leverkusen et le Bayern alors que nous avons été compétitifs jusqu’à la fin du deuxième tour de la Ligue des Champions Parce que nous restons sur une saison fantastique, ponctuée d’un titre et de la finale de l’UEFA, on ne nous passe rien cette année alors que d’autres, qui connaissent une progression plus lente, se voient octroyer un large crédit et suscitent l’admiration générale. C’est ridicule.

Seriez-vous moins ambitieux qu’avant?

Non mais je me rends compte que j’exige parfois trop des joueurs, tout comme les observateurs nous en demandent trop. Il m’arrive d’oublier que mes jeunes peuvent connaître des contrecoups, même s’ils ont été finalistes de la Coupe UEFA la saison passée.

Dortmund manque de force de pénétration, surtout en déplacement. Ne dépend-il pas trop de Rosicky?

Lorsqu’il est en pleine forme, il est incontestablement un joueur-clef. Je ne vois pas pourquoi il serait négatif de dépendre d’un joueur de cet acabit. Ceci dit, nous travaillons à mieux répartir les responsabilités. En fait, je regrette surtout qu’à part Lehmann, personne ne se comporte en patron sur le terrain. Les jeunes n’osent pas et d’autres, comme Koller, sont effacés alors que leur valeur leur permettrait d’être des patrons.

En quoi l’équipe a-t-elle progressé?

L’année passée, malgré le titre, nous avons parfois livré des prestations dont je pensais: c’est la cata. Nous sommes plus réguliers cette saison. Nous devons améliorer une série de détails. Par exemple, nous ne parvenons pas à ouvrir la marque à l’extérieur. Il est clair que notre bilan en déplacement ne me satisfait pas.

Le retard que vous accusez sur le Bayern doit faire mal?

Le Bayern est impérial en Bundesliga. Nous n’avons pas à en rougir. Par contre, sa contre-performance en Ligue des Champions est d’autant plus pénible. Le 19 avril nous l’accueillerons et si toutes nos places ont été vendues en deux heures, ce n’est pas pour fêter le titre du Bayern. C’est pour assister à un bon match. (P. Piérard)

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