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Mata, l’histoire d’un dossier compliqué

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Le latéral carolo rêve de l’étranger mais s’est retrouvé téléguidé vers la capitale. Son coup de frein a mis au frigo quelques millions attendus par les Carolos.

La presse est rassemblée au Mambour pour prendre le pouls de la nouvelle saison carolo. Felice Mazzù est inévitablement amené à parler de Clinton Mata. Le coach offre aux médias une phrase qu’il n’a pas directement glissée à son joueur, et que l’Angolais découvrira donc dans les journaux :  » Si je suis à la place de Clinton et qu’Anderlecht me demande d’y aller… Je pense que je serais déjà là-bas.  » Curieuse déclaration, de la part d’un entraîneur qui déclarait, quelques secondes plus tôt, que  » chacun avait des envies et que les collègues n’avaient pas à donner d’avis ni à influencer ce choix.  »

Il faut dire qu’à l’heure actuelle, le cas Mata irrite à Charleroi. Le latéral droit a congelé le pactole de 3,5 millions qui attend les Zèbres, désireux de renflouer les caisses pour régler avec plus de hâte et de conviction les cas de Jérémy Perbet et du remplaçant de Damien Marcq. Ce qui était censé être le deal le plus simple de l’été carolo semble désormais dans une impasse. Au sein du club, certains pointent du doigt la gourmandise du joueur, qui abuserait de la situation pour demander de revoir les chiffres d’un contrat mauve pourtant flatteur. Si l’accord avec Anderlecht tombe à l’eau, Mehdi Bayat n’acceptera certainement pas d’ouvrir le dialogue avec un club qui se présenterait avec un montant inférieur, quelle que soit l’avancée du mercato au moment de cette offre éventuelle.

Tout cela serait-il seulement une question d’argent ? Dans l’entourage de Clinton Mata, on réfute cet argument. Le problème, outre la concurrence féroce au poste d’arrière droit à Anderlecht, serait l’instrumentalisation d’un dossier dans lequel le joueur aurait été le dernier à être écouté. Il est de notoriété publique que Mogi Bayat est plutôt un agent de clubs qu’un agent de joueurs, et le clan Mata lui reproche d’avoir pensé à Charleroi et à Anderlecht avant de songer aux souhaits de Clinton.

L’international angolais rêve de l’étranger, et les récits anglais de Christian Kabasele n’ont fait qu’augmenter son appétit de franchir les frontières pour la suite de sa carrière. Mata sait évidemment que son agent a placé des clients bien moins chevronnés que lui de l’autre côté de la Manche, comme Obbi Oularé qui s’était engagé à Watford après seulement 1.439 minutes disputées sous le maillot de Bruges. Clinton s’est sans doute senti téléguidé vers Anderlecht, par un agent qui a pourtant quelques portes ouvertes en Angleterre et en France, et c’est certainement la raison principale pour laquelle le joueur a pris ses distances avec celui qui veillait à ses intérêts depuis son arrivée dans le Pays Noir. L’avenir de Mata est désormais entre les mains de son entourage de toujours, plus proche de lui mais bien moins introduit dans le milieu. De quoi rendre le dossier toujours plus flou.

GUILLAUME GAUTIER

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