Mata dort pas

Ce flanc gauche explose à Valence derrière Villa.

Cette saison, la révélation du FC Valence est JuanMata (né le 28 avril 1988 à Burgos, où son père a joué de 1984 à 1989). Le jeune flanc gauche, qui fut champion d’Europe des -19 ans en 2007 en compagnie de l’ex-Mouscronnois CarlosCoto, entre autres, a pleinement profité de la blessure de DavidSilva pour saisir sa chance. S’il a grandi dans les Asturies, et a été formé au Real Madrid, il n’a jamais réussi à percer dans la capitale. Sa carrière a pris un virage à 180° lorsqu’il a décidé de rejoindre Mestalla, il y a un an et demi. Aujourd’hui, ses buts, ses passes décisives (souvent pour DavidVilla) et sa vitesse en ont fait une figure-clef du club ché. Vicente Del Bosque le tient également en haute estime puisqu’il l’a pour première fois appelé en sélection (sans monter au jeu) face au Chili.

 » Mon premier club était dénommé La Fresneda, une toute petite équipe des environs d’Oviedo dont l’entraîneur était un ami de mon père « , se souvient-il.  » Je n’étais même pas affilié, je me contentais de m’entraîner. Après, je suis passé à la Juventud Estadio, puis surtout au Real Oviedo où j’ai joué trois ans. Je garde de très bons souvenirs de cette période. C’est là que j’ai commencé à disputer des tournois importants. Avec l’équipe de ma catégorie d’âge, j’ai affronté le Real Madrid et le FC Barcelone. Suite à cela, j’ai été appelé pour la première fois dans les sélections nationales de jeunes. C’était en -15 ans. J’avais déjà le rôle qui est le mien aujourd’hui : j’alternais les positions de flanc gauche et de deuxième attaquant. « 

Mata passa alors au Real Madrid.  » Ismael, un scout du Real chargé de prospecter dans les Asturies, fut le premier à m’avoir repéré. Un deuxième scout est ensuite venu me voir et son rapport a dû être positif, puisque j’ai été engagé. J’ai continué ma formation jusqu’à intégrer le Real Madrid Castilla, qui évolue en D3, mais le pas qui sépare l’équipe filiale de l’équipe Première est très difficile à franchir. Le club engage, chaque saison, quantité de grands noms qui barrent le chemin du noyau A aux jeunes du cru.  »

Mata décida alors de répondre à l’appel du FC Valence.  » C’est le grand avantage lorsqu’on a été formé au Real Madrid : on peut présenter une carte de visite intéressante et on finit généralement par trouver de l’embauche ailleurs. « 

Mais à Valence, tout n’a pas été simple dès le départ.  » Effectivement, ce n’est jamais gai d’apprendre, au moment où l’on débarque, que l’on n’entre pas dans les plans de l’entraîneur. Mais on apprend dans les bons et les mauvais moments « , relativise Mata.  » Cette période difficile m’a aidé à mûrir plus rapidement. Ma famille m’a toujours soutenu, mais je n’oublierai pas non plus le soutien de RonaldKoeman : c’est lui, le premier, qui m’a permis d’arriver où je suis aujourd’hui.  »

La saison dernière, c’est surtout David Silva qui a explosé sur le flanc gauche : un joueur qui évolue à sa place. Mais, jamais, Mata n’a envisagé la possibilité d’être prêté ailleurs.  » C’est sûr, on a toujours envie de jouer et parfois, je ressentais des fourmis dans les jambes, mais j’avais confiance en mes possibilités et je savais qu’un jour, la roue tournerait en ma faveur. Ma patience a, effectivement, été récompensée. « 

Malgré une saison 2007-2008 très difficile, Mata a déjà pu épingler une Coupe du Roi à son palmarès.  » Un trophée sur lequel personne ne comptait, tant la saison avait été calamiteuse.  » Mais, actuellement, il en va différemment.  » On a entamé la nouvelle saison avec plus de sérénité et plus de confiance. L’ambiance est meilleure dans le groupe, et les supporters, satisfaits de nos prestations, nous soutiennent davantage également. « 

L’arrivée d’ UnaiEmery comme entraîneur n’y est pas étrangère. Mata :  » C’est un entraîneur qui est très proche des joueurs. Dès son arrivée, il nous a parlé d’humilité. On a compris le message. Il dirige très bien le groupe et est très méthodique.  »

Les statistiques parlent en faveur de Mata : ses buts et ses assists ont déjà fait la différence à maintes reprises.  » Je profite de la bonne période que traverse l’équipe « , répond-il modestement.  » Et puis, je joue derrière un attaquant du calibre de David Villa. Cela me facilite grandement la tâche. Avec lui, on sait qu’une bonne passe est très souvent convertie en but. Pour tout avouer : lorsque j’étais au centre de formation du Real Madrid, je lui vouais déjà une grande admiration. « 

VicenteDelBosque, le sélectionneur national, songerait déjà à Mata pour un proche avenir.  » Je l’ai lu dans la presse « , dit Mata.  » C’est flatteur, mais cela ne m’empêche pas de dormir. Je suis très content d’avoir participé à la qualification des -21 ans pour le Championnat d’Europe, et pour l’instant, je ne regarde pas plus loin.  »

par rafa monza (esm) – photo: reporters

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