MARSEILLE JOUE AUX BOULES

Certains jettent parfois le cochonnet un peu plus loin que prévu.

Bernard Tapie adore rouler les mécaniques mais il est tombé sur plus fort que lui à Marseille. Et Robert Louis-Dreyfus en rit peut-être car il savait bien sûr que Nanard n’allait pas allonger Pierre Dubiton comme un vulgaire pastis. Le directeur financier de l’OM tient les cordons de la bourse et il ne signe pas les contrats des joueurs sans les relire dix fois. Cela entraîne des dialogues qui battent souvent tous les records de vulgarité comme en témoignent des cassettes qu’un vent favorable a déposées dans certaines rédactions. On apprend notamment que Pierre Dubiton a répliqué à une attaque de Bernard Tapie en le qualifiant de… pédé (sic).

La lutte pour le pouvoir a commencé entre le directeur financier (Dubiton) et le grand chef sportif (Tapie) et il y a gros à parier que ce n’est qu’un début même si Robert Louis-Dreyfus a tenté de calmer un peu le jeu. Dans le fond, on peut se demander si cette nouvelle tension n’arrange pas RLD. Ces événements prouvent que Tapie n’est pas plus capable que d’autres de contrôler le volcan marseillais. RLD connaît bien Dubiton qui fut un des adversaires de sa politique sur le plan financier. Louis-Dreyfus savait qu’il accrochait un fameux piranha au pantalon de Bernard Tapie.

Le manager de Vedran Runje en sait quelque chose car Dubiton lui décocha récemment un coup de tête sur le nez. Il n’avait pas supporté que le conseiller de Runje le qualifie de « merde ». Pierre Dubiton a un passé de dur, prit part à la guerre d’Algérie, fut membre de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète qui luttait pour l’Algérie française et signa des actes de terrorisme), se retrouva dans la clandestinité, fut blessé au bras, se retrouva dans les rangs de l’armée israélienne lors de la guerre des Six Jours, etc. On imagine qu’un gars de cette trempe se fout de Bernard Tapie comme de sa première guerre.

Dubiton tient les cordons de la bourse et s’oppose très souvent aux coups médiatiques de Nanard. RLD a misé juste : Tapie doit gagner sur le plan sportif et Dubiton a pour mission de compter les sous. Marseille ne sera jamais un club comme les autres et ne constitue pas un exemple pour le foot français. Par contre, Lille montre bien la voie à suivre. Le club est uni, continue sur sa lancée en championnat, a réussi un grand exploit à Parme sur le chemin de la Ligue des Champions, etc. Mais à Lille, on ne joue pas aux boules. (P.Bilic)

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