MARQUAGE AU FER ROUGE

En manque d’idées pour assumer la possession, la Belgique a une autre option. Marc Wilmots prend une nouvelle toile blanche, et peint un tableau fait de transitions, avec une offensive à  » peu contre peu  » qui tourne systématiquement à l’avantage de ses talents. C’est la Belgique qui recule son bloc face à la Suède pour tenter de frapper en contre. Ou qui presse haut face à une Hongrie qui décide d’insister dans son jeu de position, malgré un 4-3-3 qui donne des références faciles au marquage individuel belge grâce à un système en miroir que les qualités individuelles belges rendent déformant.

Cette Belgique est dévastatrice et télégénique, car elle accepte de se faire peur pour effrayer l’adversaire, confiante en les qualités de Courtois pour garder le zéro. C’est sans doute le raisonnement qui traverse l’esprit de l’équipe après l’ouverture du score de Radja Nainggolan face aux Gallois. Reculer pour mieux marquer. Pourquoi pas, vu que le pressing n’est jamais collectif et ouvre des espaces qui régalent les adversaires, entre le tempérament du Ninja et le sang glacé de Witsel.

Mais le marquage individuel épouse mal l’idée d’un bloc bas. Le système défensif collectif n’est pas travaillé, puisqu’il responsabilise des individus plutôt qu’une équipe. Emmanuele Giaccherini en avait déjà profité lors du premier match, plongeant entre Alderweireld et Ciman pour semer le trouble dans les références du marquage. Une histoire déjà née avec les courses intérieures de Xherdan Shaqiri pendant le match amical en Suisse qui lançait la préparation belge.

Antonio Conte s’est engouffré dans la brèche, suivi par Zlatan Ibrahimovic et Balasz Dzsudzsak, avant que Gareth Bale et Aaron Ramsey ne finissent par appuyer trop fort sur la plaie déjà gangrénée de l’organisation défensive belge. Le but concédé sur phase arrêtée face au  » train gallois  » a battu en brèche l’argument d’imperméabilité sur coup de coin toujours avancé par Wilmots pour défendre son marquage individuel, comme si Ashley Williams avait décidé de peindre une métaphore de l’échec du système belge.

Une nouvelle fois, le pays de Galles a été la Nemesis du football belge. Un vieux démon orchestré par Chris Coleman, avec un système de jeu difficile à contrer malgré des individualités souvent moyennes, des talents mis en exergue par l’organisation et une préparation tactique sans faille. Tout l’inverse de cette Belgique qui préparait ses examens footballistiques  » au talent « , et qui a fini par craquer sur une feinte géniale d’ Hal Robson-Kanu. Un attaquant sans contrat. Mais un profil idéal dans un système où rien n’était laissé au hasard.

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