Mark Cavendish au Tour, remonté contre Kittel

Trente victoires en deux saisons chez Omega Pharma – Quick-Step. Et dire qu’on avait classé Mark Cavendish !.. Certes, Marcel Kittel l’avait détrôné au Tour, dans les derniers hectomètres, son domaine de prédilection. En 2013, le Britannique a enlevé deux étapes : dans l’une d’elles, Kittel avait été lâché dans une côte et dans l’autre, la fameuse étape en éventail de Saint-Amand-Montrond, ses rivaux avaient été balayés. Dans tous ses autres duels, Cavendish a vu l’Allemand triompher. Jamais il n’a réussi à le vaincre dans un duel direct.

L’année dernière devait être celle de la revanche, à Harrogate, la ville anglaise où réside sa mère, mais Cav a chuté et s’est retrouvé à l’hôpital. Il n’a donc pas pu prendre sa revanche ni gagner la moindre étape dans un grand tour, une première depuis 2007, l’année de ses débuts. En août, le Manxman a gagné deux étapes du Tour de Poitou-Charentes mais au Tour de Grande-Bretagne, Marcel Kittel l’a dépassé à deux reprises.

Têtu et fier, Cavendish a travaillé d’arrache-pied en hiver. Pour ne pas prendre ses habituels kilos hivernaux, il a roulé les Six-Jours de Gand et de Zurich. Il était particulièrement affûté pendant les stages d’Etixx-Quick-Step.  » C’est ma meilleure préparation depuis 2008 « , a déclaré le Britannique, qui a une autre raison d’être en forme : il est en fin de contrat et Patrick Lefevere a déjà annoncé qu’il jugerait son sprinter au terme du printemps et, surtout, du Tour.  » Seules ses prestations comptent. J’aime les champions, pas les pseudo-champions. Si Kittel venait à le battre cinq fois au Tour, ça changerait tout.  »

Cavendish a donc accumulé les victoires cette année : 13, notamment aux Tours de San Luis, de Dubaï, de Turquie et de Californie, plus la Clasica de Almeria et Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Jamais Cavendish n’avait autant gagné avant le Tour et il peut encore gonfler son capital dès samedi au Tour de Suisse. Un fameux contraste avec Kittel, qui a perdu quelques feuilles de laurier, suite à une maladie récalcitrante.

Lefevere a entamé les négociations. Il voudrait diminuer le salaire du coureur, actuellement de 3,4 millions, de 1,9 millions, en instaurant un système lucratif de primes. Le Britannique se sent bien au sein de l’équipe, qui lui rappelle HTC-Highroad, avec laquelle il a signé ses plus grands succès. Ce n’est pas un hasard si Rolf Aldag et Brian Holm, deux disciples de Bob Stapelton, l’ancien propriétaire de Highroad, travaillent maintenant pour Etixx-Quick-Step, l’un comme Sport and Development Manager, l’autre comme directeur d’équipe.

Lefevere va toutefois attendre la fin du Tour pour apposer sa signature au bas du contrat. Cavendish sait donc ce qu’il lui reste à faire : enfin battre Kittel, s’il roule le Tour, Kristoff et Cie, plutôt deux fois qu’une. Pour son compte en banque comme pour son palmarès car il doit encore gagner neuf étapes du Tour pour égaler le record de 34 d’Eddy Merckx.

PAR JONAS CRÉTEUR

Cavendish n’avait jamais autant gagné que cette saison avant le Tour.

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