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Mariage forcé et divorce annoncé

Englué dans des problèmes d’ordre privé lié à son divorce, Victor Vázquez a préféré clore avant qu’elle ne débute réellement son aventure à Eupen.

Victor Vázquez en tenue de ville dans le rond central du terrain d’entrainement du Kehrweg, ça ne sentait pas bon. La scène se déroule le mardi 13 octobre devant un groupe au complet, seulement privé de ses rares internationaux. La tête basse, l’Espagnol écoute d’abord les mots de son désormais ex-coach. C’est à Beñat San José que revient la délicate mission d’expliquer au groupe la décision de l’Espagnol de mettre un terme à son contrat.

L’ancien footballeur pro de l’année 2015 ne se cache pas longtemps. Au discours du coach s’ajoute bientôt celui d’un père de famille au coeur lourd. Sans rentrer dans les détails, le joueur explique une adaptation rendue compliquée par l’absence de ses enfants.  » Je ne sais pas si c’est le bon choix, mais c’est le mien. Et aujourd’hui, pour moi, la famille est plus importante que le football.  »

Vázquez aura donc tenu un peu moins de deux mois. Et finalement quitté la Belgique pour les mêmes raisons qui l’avaient déjà poussé à mettre un terme à son exil doré au Qatar. Empêtré dans un divorce à rallonge, l’Espagnol, passé ces dernières années par le Mexique et le Canada, pensait résoudre un premier problème géographique en rentrant en Europe. Finalement, la distance entre les Cantons de l’Est et la province de Barcelone était trop importante. C’était pourtant en insistant là-dessus que Jordi Condom avait fait la différence pour convaincre celui qu’il avait connu à Al-Arabi en 2019.

Aujourd’hui, pour moi, la famille est plus importante que le football.  » Victor Vázquez

 » Déjà à l’époque, j’avais beaucoup parlé avec lui « , rembobine le directeur technique eupenois. Je lui avais dit qu’en venant à Eupen, il s’offrait l’occasion de résoudre ses problèmes d’ordre privé. C’est une des raisons pour lesquelles il a, par exemple, refusé d’aller en Chine. Malheureusement, il n’était pas heureux ici, il n’avait pas la tête à Eupen. Et autant vous pouvez essayer de convaincre un joueur avec des arguments sportifs, autant quand c’est un problème humain, vous vous heurtez à un mur.  »

En retrait dans le vestiaire, l’Espagnol était un homme bien trop seul à Eupen pour y être épanoui. S’il discutait parfois avec Adriano ou Mamadou Koné, il n’aura pas plus eu le temps d’imprimer sa griffe sur le vestiaire eupenois que sur le jeu des Pandas. Il en avait pourtant encore le niveau. Ses seuls et maigres treize minutes de jeu disputées cette saison à Anderlecht en attestent. Les rares entraînements auxquels il a pris part aussi. Techniquement, Victor Vázquez avait encore le niveau pour faire tourner une équipe moyenne de D1A.

Mentalement par contre, les piles étaient complètement plates. Un premier retour au pays mi-septembre avait fait naître chez certains les premiers doutes. Rentré à Barcelone pour voir ses enfants, le champion de Belgique 2016 revenait en Belgique avec l’obligation d’y respecter une quarantaine, qui le privait du déplacement à l’Antwerp et d’entraînements pendant dix jours. Son apparition contre Anderlecht n’était qu’un feu de paille. Quelques jours plus tard, le joueur tombait malade et loupait une nouvelle demi-semaine d’entraînement. La goutte d’eau dans un vase plein depuis trop longtemps qui poussait finalement Vázquez à annoncer sa décision à Jordi Condom en début de semaine dernière. Sans que celui-ci ne puisse réellement avouer sa surprise. L’histoire d’une greffe qui ne prend pas, mais d’un patient qui refuse de voir la réalité en face. Dans les couloirs du Kehrweg, on raconte ainsi que certains croient encore au retour de la plaque tournante espagnole dans les prochains mois, une fois ses problèmes familiaux derrière lui et son divorce entériné.  » Le cas échéant, on l’accueillerait encore à bras ouverts, parce que du peu qu’on en a vu, il était techniquement le meilleur joueur de l’équipe « , valide un membre du groupe.  » Mais honnêtement, ça m’étonnerait. Son discours, le jour de son départ, ressemblait plus à des adieux.  »

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