MARCHANDAGE

Le Sporting perd un leader et se rabat sur un gardien réserviste.

Combien de temps Charleroi essayera-t-il encore de faire croire qu’il se renforce quand il passe son temps à se déforcer ? Certes, les remplaçants ne manquent pas de qualité mais ce club a perdu en l’espace de deux mois pas moins de cinq titulaires ( Loris Reina, Nasredine Kraouche, François Sterchele, Cyril Théréau et Bertrand Laquait) et deux serviteurs appréciés ( Toni Brogno et Vélimir Varga). Et continuera-t-il aussi à clamer que son club est sain alors que la vente de ses fleurons n’a fait que s’accentuer ? La politique actuelle est claire : c’est bien vendre ses joueurs au lieu de les brader à vil prix à des requins flairant la proie aux abois.

Le départ de Laquait a été conclu avec Recreativo Huelva sur la base d’un prêt d’un an, le club espagnol ayant une option prioritaire d’achat ensuite.  » C’est le club espagnol qui désirait une location car il ne voulait pas bloquer le joueur en cas de relégation « , explique Jorge Vidal, l’agent du gardien. Au total, le montant de la location et la levée de l’option éventuelle dans un an se monte à environ 800.000 euros, la somme se divisant en deux parts plus ou moins égales. Une bonne bouffée d’oxygène d’autant que les Carolos n’ont déboursé que 80.000 euros pour s’attacher les services de Luzi. Mouscron, à force de crier famine sur tous les toits, ne fait donc plus le poids dans les négociations. Au début du mercato, les Turcs de Kayserispor proposaient 250.000 euros. Quand on sait que Patrice Noukeu n’est parti à Gand que pour 250.000 euros et qu’une offre de 450.000 euros a été refusée pour Adnan Custovic (on en demandait 550.000 euros), cela fait beaucoup d’occasions manquées.

Perte sportive

Reste à préserver la valeur sportive des Zèbres. Laquait était un monument. Ses ex-coéquipiers étaient tous déçus. Mais pour lui, il était temps de relever un nouveau défi après les transferts avortés à Marseille en 2005 et au Standard un an plus tard :  » En une semaine, le transfert était réglé. Je pensais finalement rester à Charleroi. Puis la proposition de Huelva est arrivée et tenter une expérience en Espagne ne se refuse pas. Financièrement, l’opération n’est pas phénoménale car je ne gagnerai guère plus qu’à Charleroi. Par contre, c’est un défi sportif. Ce club a une histoire. C’est le matricule N. 1 en Espagne et comme à Charleroi, le public est toujours derrière ses couleurs. C’est aussi un autre monde au niveau des températures et de la médiatisation. Ma présentation s’est déroulée devant 60 journalistes. Le fait que j’arrive chez un promu ne me fait pas peur. Quand j’ai débarqué à Charleroi, le club était dans le trou avec seulement 9 points « .

Pour le remplacer, Charleroi a donc jeté son dévolu sur Luzi, qui a connu une expérience mouscronnoise en dents de scie.  » On n’a pas toujours agi de la bonne façon avec lui « , explique Gil Vandenbrouck.  » Dans un premier temps, le club a été trop laxiste et puis, on ne l’a plus épargné. Moi, je lui reproche un manque de travail et de stabilité émotionnelle. Pourtant, j’avais espéré que cela irait mieux après l’avoir écarté quelques semaines en décembre dernier. Un gardien doit être quelqu’un de posé. Ce n’est pas incompatible avec la fonction. On peut être kamikaze en sortant dans les pieds tout en étant stable. C’est fondamental car un gardien vit en permanence avec l’idée que s’il fait une erreur, cela coûte cher « .

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