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MARC HENDRIKX

Que devient Marc Hendrikx ? Eh bien, il n’a plus une minute à lui ! L’ancien latéral gauche, qui a vécu les plus beaux moments de sa carrière à Genk et à Anderlecht, combine actuellement quatre métiers. S’il s’est éloigné du monde du football, il continue à le suivre.  » Neuf matches sur dix sont ennuyeux.  »

MarcHendrikx a débuté comme professionnel en 1992, à l’âge de 18 ans, dans l’équipe de Lommel qui venait d’être promue en D1. 25 ans plus tard, à 20 kilomètres de là, le sympathique Limbourgeois a commencé sa deuxième carrière. À Ham, dans un bâtiment joliment rénové, il gère les entreprises axées sur la technologie GOit et GOdevelop, et il s’occupe des vélos électriques JoolsE-Bikes.

 » La technologie a toujours été l’une de mes passions, depuis ma jeunesse. Jools E-bikes, c’est une autre histoire. J’ai pratiqué le mountain-bike, autrefois, mais j’ai surtout considéré Jools comme une opportunité : la demande pour des vélos électriques est énorme dans notre pays. Dans mon entreprise, je recherche ce dont le marché a besoin, et je veille à ce que mes 20 employés viennent tous les jours au boulot d’un pas léger et d’humeur guillerette.  »

En tant qu’homme d’affaires, celui qui a été international à 15 reprises n’a quasiment plus aucun contact avec le monde du football, même si cela pourrait changer à l’avenir.  » Nous automatisons et optimalisons certains procédés, et nous pouvons donc être utiles dans différents secteurs. Grâce à un simple programme, nous allons par exemple résoudre le problème des cartes de parking du club de basket de Limburg United. Et bientôt, nous lancerons PUUNTO, notre propre business-software « , explique fièrement Hendrikx.

SOUVENIRS

Hendrikx insiste sur le fait que la plupart de ses clients connaissent son parcours de footballeur :  » Cela aide à briser la glace plus rapidement, même si mon nom ne m’ouvre pas de portes supplémentaires.  » Mais il est logique que ce nom évoque des souvenirs chez beaucoup de personnes. Le Limbourgeois a remporté deux Coupes de Belgique avec Genk, il a joué avec Anderlecht en Champions League et a aussi été champion. Hendrikx a vécu beaucoup de beaux moments, mais il est incapable d’en citer un en particulier.  » Ce sont toutes les années à Genk et à Anderlecht qui ont été fantastiques « , sourit-il. Chez les Limbourgeois, il a fait partie de l’équipe légendaire coachée par AiméAnthuenis et emmenée offensivement par BrankoStrupar et SouleymaneOulare.  » Lorsque je suis arrivé en 1996, nous jouions encore dans le vieux stade Thyl Gheyselinck. Cinq ans plus tard, j’ai quitté un superbe temple du football (l’actuelle Luminus Arena, baptisée à l’époque Fenixstadion, ndlr.). Les joueurs ont joué leur rôle dans le succès du club, car le plus important reste ce qui se passe sur la pelouse. Beaucoup de clubs semblent l’oublier.  »

Cela nous amène à son quatrième métier : celui d’analyste pour le quotidien limbourgeois HetBelangvanLimburg. Mais il ne se montre pas très élogieux :  » Neuf matches sur dix sont ennuyeux. Le public ne semble prendre aucun plaisir. Tous les clubs de D1 devraient visionner les rencontres que Genk disputait à la fin des années 90. Nous étions en mouvement pendant 90 minutes. Actuellement, je ne retrouve plus que très rarement cette même mentalité, ce même sens du sacrifice. Je suis convaincu que l’équipe de Genk qui a été championne à l’époque, jouerait encore pour le titre aujourd’hui. Nous serions peut-être même encore champions.  »

Hendrikx n’insinue toutefois pas que l’on jouait mieux au football autrefois :  » Mais le public avait toujours du spectacle. Je compare cela à la Premier League. Burnley et Hull City ne jouent pas toujours du football champagne, mais les joueurs mouillent toujours leur maillot et se donnent à fond pour leurs supporters.  »

PROMENADES

Mais il n’y a pas que des titres sur le CV du sympathique Limbourgeois. Il a aussi effectué des passages plus anonymes à Lokeren et au Germinal Beerschot. Hendrikx a même connu à deux reprises les affres d’une relégation : avec Saint-Trond et – lors de sa dernière saison professionnelle – avec Eupen. Les germanophones ont changé à trois reprises de coach durant la saison 2010-2011, mais sans succès.

EziolinoCapuano était l’un d’eux. L’excentrique Italien n’est pas resté T1 durant plus d’un mois au Kehrweg, mais Hendrikx n’en démord pas :  » Ses entraînements étaient dispensés en dépit du bon sens. Ses exercices étaient des promenades. La course était réservée pour les matches, prétendait-il. Mais, rapidement, l’infirmerie s’est remplie. Seuls ceux qui s’adonnaient à des séances individuelles supplémentaires étaient épargnés par les blessures.  »

Ce manque de travail à l’entraînement rappelle au Limbourgeois d’autres anciens collègues.  » Si l’on évoque d’anciens équipiers qui n’ont pas totalement exploité leur immense potentiel, certains noms me reviennent automatiquement à l’esprit : AlinStoica, WalterBaseggio,… Aujourd’hui, ils regrettent probablement de ne pas toujours s’être comportés en vrais professionnels ou de ne pas avoir toujours adopté la mentalité adéquate. (Il s’interrompt) En fait, j’espère qu’ils ne s’en rendent pas compte, sinon ils savent désormais quel sommet ils auraient pu atteindre. Et c’est encore bien plus grave.  »

C’est le genre de regret que Hendrikx ne nourrit pas lorsqu’il se remémore sa propre carrière. Même pas pour la Coupe du Monde 2002 au Japon. Son nom avait sauté de la liste au dernier moment.  » Le sélectionneur ne peut emmener que 23 joueurs « , relativise-t-il.  » Les explications de RobertWaseige m’ont convaincu, je n’ai pas l’impression qu’il m’ait traité de façon malhonnête. Certes, j’aurais bien aimé être du voyage. Mais, deux ans plus tôt, j’ai pu participer au Championnat d’Europe dans mon propre pays. Ce n’était pas mal non plus  »

PAR PHILIPPE CROLS – PHOTOS BELGAIMAGE

 » Neuf matches sur dix sont ennuyeux. Le public ne semble prendre aucun plaisir.  » – MARC HENDRIKX

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