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MARC GROSJEAN

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

Marc Grosjean est l’entraîneur de l’Union Saint-Gilloise, en D1B, depuis avril 2015.

1 On nous avait vendu la D1B comme une formule qui allait passionner le grand public : on y est, ou pas ?

On y est, oui ! Il y a plus d’intérêt médiatique qu’il n’y en a jamais eu en D2. Tous les matches sont retransmis et la presse écrite suit le mouvement. Et malgré les diffusions en direct, il y a plus de monde dans les stades qu’au temps de la D2 ancienne formule. Je vois aussi passer les demandes de scouts qui veulent assister à nos matches, c’est en augmentation. Des clubs de D1 belge et étrangère se déplacent. Mais moi, ce qui m’intéresse surtout, c’est le niveau sportif. Et il est en nette hausse. Ça se rapproche de la deuxième moitié du tableau de la D1. Avant, en D2, on avait une affiche toutes les quatre ou cinq semaines. Aujourd’hui, avec la série réduite à huit bons clubs, c’est pratiquement une affiche chaque week-end. Et contrairement à ce qu’on voit avec la moitié des équipes de D1, tout le monde ou presque joue pour la gagne. En D1B, la conservation d’un résultat n’est plus la norme.

2  » L’Union qui sourit « , ça a été un tube du foot bruxellois. Mais ça ne sourit pas trop pour ton club depuis quelques semaines.

Je ne suis pas du tout d’accord. On a peut-être, avec Lommel, le plus petit budget des équipes de D1B. Et d’où vient l’Union ? En 2015, ce club était en D3. On a arraché la montée en D1B la saison dernière, c’était un exploit. Des clubs avec plus d’ambition et beaucoup plus de moyens n’y sont pas arrivés. Je pense à Seraing, à Virton, à Deinze. On a fait une excellente première partie de saison mais l’objectif n’a pas évolué. Cet objectif, c’est le maintien, rien d’autre. Changer d’objectif en cours de route, c’est la meilleure façon pour se casser la figure. On veut se maintenir et on va se maintenir ! S’il y a maintenant des gens qui croient que l’Union ne sourit pas, ce sont des gens qui ne comprennent pas…

3 Tu ne trouves pas qu’un personnage comme John Bico manque à la série, histoire de la mettre un peu plus encore dans l’actualité ?

Bah… Je ne m’exprimerai pas là-dessus. Ça n’a aucun intérêt. L’important, ce sont les gens qui font la vie de la D1B aujourd’hui, pas ceux qui ne sont plus là. La page John Bico est tournée. Il a été champion avec le White Star mais il y avait les soucis financiers qu’on connaît, c’est du passé.

4 Jouer au Stade Roi Baudouin, sur la même pelouse que Hazard et De Bruyne, mais devant des tribunes vides, c’est sympa ou c’est un cadeau empoisonné ?

C’est un cadeau empoisonné. Mais c’est un passage obligé en attendant que notre stade soit refait et mis en conformité. On attire généralement 2.000 ou 2.500 personnes au Roi Baudouin. J’estime que 50 % de notre potentiel spectateurs ne vient pas nous voir parce qu’ils n’aiment pas aller dans ce stade. Ces gens-là préfèrent nous regarder à la télé. Et je pense qu’on aurait au moins cinq ou six points de plus si on jouait chez nous, dans la vraie ambiance mythique de l’Union, avec un public qui pousserait les joueurs à aller chercher des résultats. C’est un handicap très lourd. Le point positif, c’est que ce potentiel public est toujours là. Il est dormant mais il reste présent. Ces gens-là ne vont pas à Anderlecht ou au RWDM, ils attendent simplement qu’on retrouve notre stade pour revenir.

5 Il y a des vraies ambitions de montée en Pro League ? Des ambitions réalistes ?

Oui. Mais calmement. Le plan est de se maintenir cette saison, de jouer la quatrième place l’année prochaine puis de se mêler à la lutte pour la montée un an plus tard. Pour le moment, le budget de l’Union tourne autour du million et demi d’euros alors qu’on parle de 10 à 12 millions pour l’Antwerp, de 8 millions pour Roulers, de 4 à 6 millions pour le Lierse et Louvain. Le stade refait sera synonyme de nouvelles rentrées qui n’existent pas au Heysel : augmentation du nombre de spectateurs, formules business, horeca, etc. Et ce serait bien aussi de trouver une solution pour nos infrastructures d’entraînement. Pour le moment, on doit se poser à plusieurs endroits de Bruxelles, jongler avec les disponibilités et l’état des terrains, tenir compte de la météo. A l’Union, les conditions de travail sont un problème !

PIERRE DANVOYE

 » S’il y a maintenant des gens qui croient que l’Union ne sourit pas, ce sont des gens qui ne comprennent pas…  » MARC GROSJEAN

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