Marc Delire (Belgacom TV) :  » On devrait obtenir beaucoup plus de disponibilité. « 

Belgacom verse 36 millions par saison aux clubs D1 et a logiquement droit à des privilèges.  » Les entraîneurs sont obligés de venir à l’interview dans les 10 minutes qui suivent la fin du match « , signale Marc Delire.  » Ils peuvent râler sur l’interview précédente que nous avons faite avec eux, ça ne change rien. Cette obligation nous offre une grande liberté de ton et de contenu, cela nous permet de poser des questions qui fâchent sans risquer un boycott lors des matches suivants. Parfois, nous passons vraiment entre les mailles du filet. Il est arrivé que Frankie Vercauteren se pointe au tout dernier moment. Quand il était à Bruges, Emilio Ferrera se faisait aussi tirer l’oreille ou essayait de nous envoyer un de ses adjoints. Pour nous, ce n’est pas un drame de rater Harm van Veldhoven. Par contre, c’est très embêtant si nous n’avons pas le coach d’Anderlecht, du Standard ou de Bruges « .

Certains entraîneurs essayent-ils de limiter le rayon d’action de l’intervieweur, de l’empêcher de poser certaines questions ?  » Jamais. Et si l’un d’eux essaye de le faire, ce sera la première chose que je signalerai quand il arrivera devant la caméra. Qu’ils assument leur métier d’entraîneur. Certains ont déjà avoué, après l’interview, qu’ils regrettaient d’avoir dit telle ou telle chose. Tant pis. Un coach comme Robert Waseige détestait venir après un match. Tout le monde se souvient de la fameuse interview qu’il avait donnée à Michel Lecomte pour Match 1 après Mons-Standard en 2002. On sentait que sa place était plus que menacée et Lecomte l’avait cuisiné sur le sujet. Waseige était plus qu’irrité. Je présentais l’émission ce soir-là et on m’a suggéré de couper certains passages. J’ai répondu : -Si je dois couper, je ne suis plus ici la semaine prochaine. Réduire une interview intéressante, c’est se priver de la fin d’un bon film « .

Delire se souvient aussi du jour où il a allumé Wilfried Van Moer et des conséquences de son commentaire :  » Il entraînait l’équipe nationale mais refusait de s’exprimer en français. Il nous renvoyait systématiquement vers Ariel Jacobs, son adjoint. J’en ai fait un sujet dans le Journal Télévisé. J’ai dit que c’était anormal et inqualifiable de la part d’un coach fédéral. Alain Courtois a tenté d’intervenir in extremis pour que ce reportage ne soit pas diffusé. Michel D’Hooghe a essayé de m’amadouer en m’expliquant que Van Moer allait prendre des cours de français. Ils n’ont évidemment pas réussi à me faire changer d’avis. Je me suis aussi fait engueuler de tous les noms par Waseige : ce n’est pas un problème, je n’ai pas besoin d’être l’ami des entraîneurs et l’inverse est tout aussi vrai « .

Les soirs de matches de D1, Delire propose régulièrement sur Belgacom TV une  » interview supporter « . Il pose à des entraîneurs des questions parfois très vaches que pourraient se poser des gars du kop. Les règles du jeu : le coach ne peut pas connaître les questions avant le tournage et il est obligé de répondre à tout.  » Albert Cartier, Georges Leekens et José Riga ont déjà joué le jeu. J’attends maintenant une réponse de Vercauteren « . Et l’animateur vedette voudrait aller encore plus loin, si Belgacom conserve les droits du championnat après cette saison :  » Un club comme Anderlecht refuse que nous fassions des interviews à la mi-temps. C’est difficile à Bruges aussi. Moi, j’estime qu’en versant 36 millions d’euros par saison, Belgacom devrait recevoir beaucoup plus de la part des joueurs et des entraîneurs. Dans certains pays, et notamment en France, les journalistes de la télé peuvent poser une question aux entraîneurs pendant le match. En cyclisme, on interviewe des directeurs sportifs en pleine course. C’est souvent très intéressant « .

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