Manque à gagner ?

Quick-Step va revoir ses ambitions à la baisse.

La blessure au genou qui tiendra Tom Boonen écarté du Tour n’a pas que des conséquences sportives. Il y a aussi un contrecoup commercial pour le sponsor de l’équipe. Imaginons un instant que Boonen remporte l’étape du dimanche 4 juillet à Bruxelles. « Dans ce cas, la valeur commerciale d’une telle victoire est comparable médiatiquement à celle dans le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix. On arrive à environ 300.000 euros », dit Philiep Caryn, responsable de la communication et du sponsoring chez Quick-Step.  » Soit le montant qu’il faudrait débourser pour obtenir autant de visibilité et de pub qu’après une victoire d’étape au Tour.  »

De plus, Boonen s’était fixé comme objectif de ramener le maillot vert, ce qui lui avait déjà réussi en 2007.  » La valeur de ce maillot a également gonflé depuis que CNN diffuse quotidiennement les leaders des différents classements « , nous confie Caryn. Un seul jour en maillot vert signifie pour Quick-Step, une marque présente dans 110 pays, jusqu’à un demi-million de pub gratuite.  »

Sponsoriser, ce n’est pas seulement évaluer mais aussi tenter de limiter les risques.  » Les campagnes publicitaires développées pour le Tour ne devront heureusement pas être adaptées « , poursuit Caryn.  » Ces dernières années, nous ne construisons plus notre image autour d’un coureur particulier, mais autour de l’équipe. Nous tenons ces campagnes au chaud jusqu’à ce qu’un des nôtres remporte une étape ou mène à l’un des classements. « 

Un scénario encore réaliste ?  » Sans notre leader nous devons bien sur revoir nos ambitions « , tempère Caryn.  » Nous serons très heureux si nous gagnons une étape. Mais je suis convaincu que nos jeunes auront à c£ur de se montrer. Et avec Carlos Barredo, Sylvain Chavanel et Jérôme Pineau, nous avons trois coureurs expérimentés dans nos rangs.  »

Une victoire d’étape de l’Espagnol ou d’un des deux Français serait même encore plus intéressante qu’un succès de Boonen pour un sponsor comme Quick-Step. « La valeur publicitaire d’une victoire dépend en premier lieu de la nationalité du coureur », explique Caryn. « Si Chavanel accroche un succès d’étape, l’impact commercial sera d’autant plus grand en France, qui compte six fois plus d’habitants que la Belgique. Et donc six fois plus d’acheteurs potentiels. « 

Chez Quick-Step, on n’estime pas que le Tour doive combler un printemps décevant, où les hommes de Patrick Lefevere n’ont pas décroché une seule classique.  » En termes médiatiques, sur base d’études de visibilité, nous avons même été davantage présents dans les médias pendant les cinq premiers mois de l’année « , poursuit Caryn. Il espère que l’histoire du Giro se répétera :  » Avant le départ, tout le monde m’a demandé ce qu’on était capables de faire en Italie. Finalement nous avons remporté deux étapes. Après le Giro, plus personne n’est venu m’en parler. Attendons le Tour avant de faire l’ddition.  »

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