© iStock

Malgré ses ambitions XXL, l’Antwerp n’a pas encore trouvé son équilibre

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Le jour où Brian Priske a appris qu’il allait être le nouvel entraîneur de l’Antwerp, il a envoyé un message à son ancien coéquipier Philippe Clement. Le contenu de cette communication? Le futur coach des Anversois allait déposséder le T1 brugeois du titre. C’était envoyé sur le ton de l’humour, mais ça illustrait les ambitions grandissantes du plus vieux club de Belgique. Mais le week-end passé, Priske a bien dû reconnaître qu’il restait pas mal de boulot. Il voit notamment que son équipe gaspille trop d’occasions.

Francky Dury n’a pas à se justifier.

Priske a déposé ses valises à Anvers avec une ambition XXL. Il voulait d’abord produire un foot offensif. Mais jusqu’ici, on ne peut pas dire que le jeu proposé par les Anversois soit caractérisé par la fantaisie. Certes, les intentions offensives sont bien là, avec un grand nombre de joueurs portés vers l’avant, mais c’est justement ce qui constitue un gros problème. L’Antwerp manque d’équilibre dans le milieu du jeu. Et ça a des incidences sur la ligne arrière, avec un paquet d’occasions pour les adversaires.

L’Antwerp a fait venir 17 nouveaux joueurs, mais on n’a toujours pas un bloc bien balancé. Cette équipe va maintenant passer deux gros tests: ce jeudi dans le chaudron turc de Fenerbahçe, puis dimanche sur son terrain contre Bruges. Après ces deux rendez-vous, on en saura déjà un peu plus sur la vraie valeur des hommes de Priske.

Le week-end dernier, les Anversois ont été battus sur le terrain de Zulte Waregem et ça a sonné comme un soulagement pour Francky Dury. Avant ce match, il n’était pas heureux suite à certains articles de presse concernant sa situation personnelle. Il avait signalé que sa direction l’avait rassuré. Dury est assez malin pour savoir ce qu’on pense de lui dans son club, il sait parfaitement pourquoi il est toujours en place. Mais un coach de 64 ans, avec de tels états de service, ne devrait pas passer son temps à se justifier. Maintenant, ça doit lui faire mal que des supporters, à travers leurs banderoles, lui aient demandé de partir de lui-même. Cela fait dix ans qu’il est rentré à Waregem, après de brèves escapades ailleurs, et il a abattu de l’excellent boulot. Il a mis Zulte Waregem sur la carte du football, avec surtout une deuxième place en championnat en 2013. C’est à ce moment-là qu’il aurait dû s’en aller, sachant qu’il serait impossible de faire mieux. Mais pour cela, il faut recevoir des offres. Il a opté pour la sécurité, via un contrat de très longue durée. Reste à espérer pour lui qu’il puisse aller tranquillement au bout de la dernière année de son bail.

Francky Dury
Francky Dury© belgaimage – johan eyckens

Ailleurs en Flandre, au Beerschot, la situation est encore plus catastrophique qu’avant, suite à la défaite contre Malines. C’est étonnant de constater à quel point ce club conserve du soutien populaire. Il y avait près de 8.000 personnes à ce match alors que la deuxième équipe d’Anvers n’a toujours pas marqué un seul but à domicile cette saison. Elle a eu des occasions ce dimanche, mais une fois de plus, ça n’a pas voulu rentrer.

Une chute du Beerschot en D1B ne serait pas une bonne chose pour le football belge. Là-bas, les erreurs commises par la direction ont à peine des incidences sur ce fameux soutien populaire. On l’a encore vu dimanche, avant et après le match perdu. Malgré les résultats, l’effervescence continue dans les rues autour du stade, les gens se rassemblent toujours dans les bistrots. Le Beerschot n’est pas mort. Loin de là. Ce club a changé d’entraîneur. On attend encore que ça produise des effets positifs. Comme au Standard, où les débuts de Luka Elsner n’ont pas été très fructueux. Son équipe a laissé filer des points dans les dernières secondes, et ce n’est pas une première pour ce coach. Il s’était déjà fait surprendre de cette façon lors de ses derniers matches à la tête de Courtrai. Espérons simplement pour lui que ce n’est pas le début d’une funeste série. Que c’est simplement le fruit d’un mauvais hasard. Le week-end prochain, les Rouches se rendent au Cercle. Encore un club où l’entraîneur est sous pression. Mais parfois, c’est bien qu’une direction continue à faire confiance à son T1 en pleine tempête. Malines l’a fait la saison dernière. Une bonne décision, clairement.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire