Mal aux fesses

Consultante de la VRT et future maman, Sabine Appelmans nous livre ses impressions avant Wimbledon.

Avant toutes choses, on vous présente toutes nos félicitations puisqu’il semblerait que vous allez accoucher presque en même temps que la Princesse Mathilde…

Sabine Appelmans (elle rit): Oui, c’est vrai. C’est chouette, non?

Comment s’est déroulé votre premier Roland Garros en tant que consultante à la VRT?

Très bien, mais la demi-finale entre Justine et Kim était très difficile à commenter car nous voulions absolument rester neutres. Après le match, nous avons reçu des coups de téléphone pour nous dire que nous n’avions pas été assez enthousiastes. Pour le reste, je dois dire que ma quinzaine s’est passée de manière beaucoup plus relax que lorsque j’étais joueuse. Le seul stress que j’avais, c’était d’arriver à l’heure dans la cabine. Non, sinon, c’était très chouette de revoir tout le monde.

Vous avez eu envie de recommencer à jouer des tournois?

Non, vraiment pas. J’étais vraiment relax et je n’ai pas eu du tout une sensation de manque.

Comment expliquez-vous les prestations de Kim et de Justine?

Cela fait deux ou trois ans qu’on sait qu’elles allaient arriver à un moment dans le Top 10. Mais ce qui est extraordinaire, c’est qu’elles réalisent toujours des exploits plus tôt que ce que les gens imaginent. Moi, j’étais persuadée qu’elles étaient capables d’aller loin dans un tournoi du Grand Chelem en 2002 ou 2003.

Vous qui avez aussi réussi des résultats de haut niveau, comment parvenez-vous à juger ces performances? Y-a-il au fond de vous une certaine envie, voire une légère jalousie?

Non, franchement pas. Pour moi, le tennis, c’est fini. J’étais évidemment contente de retrouver l’ambiance d’un tournoi du Grand Chelem, mais quand je vois le niveau de jeu de Justine et Kim, il s’agit d’un niveau de tennis que je n’ai jamais atteint. Donc, je sais qu’elles réussissent et réussiront encore des résultats qui n’étaient pas à ma portée. Il n’y a donc ni jalousie, ni même envie.

Ressentez-vous une certaine satisfaction en vous disant que vous et Dominique Van Roost avez été des locomotives?

Oui, peut-être mais je ne suis pas certaine que Kim et Justine avaient besoin de nous pour être aussi fortes…

Comment pensez-vous que Justine et Kim auraient dû gérer les deux semaines entre Roland Garros et Wimbledon?

Moi, après un tournoi, je prenais toujours quelques jours de repos car il y a tellement d’émotion et de tension pendant un Grand Chelem que l’on a besoin de prendre du recul. D’autant que pendant la compétition, on ne peut pas se laisser aller. On n’a pas l’occasion de décompresser. Après ces quelques jours de décompression, il faut recommencer et, surtout, il faut oublier le résultat.

Pourquoi faut-il oublier les résultats?

Disons qu’il est clair que, pour la confiance et pour la motivation, les résultats obtenus à Roland Garros seront très positifs mais il ne faut pas comparer ce qui n’est pas comparable. Wimbledon, c’est un autre terrain, d’autres conditions de jeu. Les gens vont évidemment faire référence à Roland Garros mais il faut rappeler qu’en sport, un jour n’est pas l’autre.

Vous pensez qu’elles peuvent réussir à Wimbledon les mêmes résultats qu’à Paris?

Pourquoi pas? Quand on voit leur niveau de jeu, elles peuvent recommencer très vite. Vous savez, elles ne sont pas dans le Top 10 par hasard. Il y a parfois des filles qui ne font qu’entrer et sortir de ce Top 10 grâce à un très bon résultat qu’elles ne rééditent jamais. Mais Kim et Justine vont rester au sommet. Elles ont toutes les deux la possibilité de réussir un très bon Wimbledon.

Puisque vous parlez de Wimbledon, pouvez-vous nous rappeler les particularités de ce tournoi au niveau des vestiaires?

Il y a trois vestiaires différents. Un pour les anciens vainqueurs et pour les têtes de série. Mais je ne connais pas ce vestiaire car je n’ai jamais été tête de série à Londres. Pour en savoir plus, il faut que vous demandiez à Dominique Van Roost ou que vous attendiez quinze jours pour questionner Justine ou Kim. Un deuxième vestiaire est destiné aux joueuses du tableau de simple. Quant au troisième, il est réservé aux joueuses sortant des qualifs ou ne jouant que les doubles. Mais bon, ces deux vestiaires sont assez semblables. On peut passer de l’un à l’autre sans problème.

Quand on est vingtième mondiale comme vous l’avez été, on est vexé par cette situation?

Non, pas vraiment. Ce que l’on sait du vestiaire numéro 1, c’est qu’il manque d’ambiance. Le 2, par contre, est toujours très animé, surtout lorsqu’il pleut. Mais, honnêtement, on ne s’attarde pas à cela.

Y a-t-il d’autres différences entre les meilleures joueuses et les autres?

Les joueuses du top sont toujours plus entourées que les autres car elles ont les moyens de faire venir leur famille. Sinon, on ne peut pas dire qu’il y ait vraiment un traitement particulier. On mange toutes dans le même restaurant et on se côtoie dans les couloirs et les allées.

Vous aimiez bien l’ambiance de Wimbledon ?

Oui, je me sentais beaucoup plus relax qu’à Roland Garros. Surtout parce que j’adorais l’herbe et que je logeais dans un appartement situé tout près du stade. C’est le seul tournoi pendant lequel on peut mener une vie normale. Le soir, je cuisinais comme si j’étais chez moi et cela a pour effet de vous relaxer.

Le jeu sur gazon est vraiment différent?

La grande différence réside évidemment dans le rebond. Les premiers jours, beaucoup de joueuses ont mal aux fesses parce qu’il faut toujours être très bas sur les jambes. Il faut aussi prendre beaucoup de risques sur le retour car dès qu’il y a un break, on est en danger. Sur le service, on est obligée de faire des services-volées même si on ne possède pas une bonne première balle.

Qui possède les meilleures armes sur gazon? Kim ou Justine?

Avant Roland Garros, tout le monde disait que Kim ne réussirait pas de grandes performances sur terre et on a vu que tout le monde se trompait. Je pense qu’aujourd’hui, les joueuses sont beaucoup plus complètes qu’avant et, sauf les Espagnoles, je crois que la plupart des joueuses peuvent bien jouer à Wimbledon. Justine et Kim disposent, comme les autres, des armes nécessaires pour briller sur herbe.

Quelle est votre favorite pour le titre?

Avec leur service, les Williams vont être très difficiles à battre. Si Venus sert à 200 à l’heure, ce sera impossible de retourner.

Il y a combien de temps que vous n’avez plus joué au tennis?

Depuis l’Australian Open, j’ai joué deux fois. Une fois avec mon frère et une fois avec mon mari.

Et cela vous a plu?

Pendant trois mois, je n’ai plus du tout joué. Maintenant, je joue pour le plaisir. Mais je dois dire qu’avec Serge, c’est un peu difficile. Mais bon, je joue pour m’amuser et aussi pour maintenir ma forme. Cela dit, maintenant que je suis enceinte, je vais sans doute réduire mes activités sportives.

En parlant de grossesse, vous avez déjà vu le bébé de Dominique Van Roost?

Non, je lui ai téléphoné mais comme elle est en plein déménagement, je n’ai pas encore eu l’occasion d’aller la voir. J’irai dès qu’elle sera installée.

Bernard Ashed

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