MAIS QUI ES-TU VRAIMENT ADRIEN TREBEL ?

 » J’ai voulu le rencontrer pour me faire une idée de sa personne « , explique Herman Van Holsbeeck.  » Car on m’avait rapporté beaucoup de choses négatives sur lui. Et je peux affirmer que tout ce qu’on m’a raconté sur Adrien Trebel, c’est du bullshit.  »

La fin de parcours conflictuelle du côté de Sclessin a quelque peu terni l’image d’un joueur qui a traîné la patte ces six derniers mois. Et même si le joueur est resté une pièce centrale du onze d’Aleksandar Jankovic comme le prouvent les statistiques de ses deux derniers matches où Trebel totalisait 91 passes lors de la venue de Lokeren et 102 à Saint-Trond. Une réelle activité, mais qui n’arrivait plus à convaincre l’assemblée. Lors de la saison 2015-2016, déjà, Trebel connaît une moins bonne passe. Le départ en janvier de Sambou Yatabaré, dont la densité physique lui permettait de se concentrer essentiellement sur le jeu offensif, va marquer une cassure dans sa saison. Le néo-capitaine du Standard, suite au départ de Jelle Van Damme en MLS, fournit des prestations trop irrégulières mais reste un indiscutable. On parle même d’un intouchable dans le vestiaire. D’une part, le joueur ne souffre d’aucune concurrence ou presque (Maniatis était en fin de parcours alors qu’Enoh était régulièrement blessé) alors que son important contrat le protège également d’un éventuel passage sur le banc. Des problèmes aux adducteurs le font longtemps souffrir la saison dernière et cette année, c’est une fêlure aux côtes qui l’ennuie fortement. Mais le capitaine n’est jamais laissé au repos. Trebel a rapidement représenté une valeur financière importante pour la direction du Standard. Après ses six premiers mois à Sclessin (saison 2014-2015) c’est Monchi, le réputé directeur sportif de Séville, qui contacte l’entourage du joueur. Le Chievo Verone s’invite aussi dans la danse. Mais peu après le passage de témoin entre Roland Duchâtelet et Bruno Venanzi à la tête du Standard, ce dernier décide de prolonger jusqu’en 2018 l’ex-milieu de terrain nantais.  » J’ai participé aux négos concernant la prolongation de contrat « , nous explique l’ex-directeur technique du Standard, Axel Lawarée.  » C’était une solution win-win puisque ça permettait au joueur de gagner davantage et ça confortait le Standard dans les négociations avec les futurs clubs demandeurs. On savait très bien que le joueur n’irait pas au bout de son contrat.  »

Mais Trebel vit assez mal le départ de nombreux joueurs cadres. En un an, le club liégeois se sépare de Geoffrey Mujangi Bia, Laurent Ciman, Paul-José Mpoku, Mehdi Carcela, Anthony Knockaert, Yatabaré ou Van Damme. Après une claque à Bruges (7-1) le 30 août 2015, Trebel balance :  » Moi j’ai prolongé mon contrat pour jouer l’Europe et le haut du classement. Peut-être que d’autres ont la tête ailleurs.  » Un an plus tard, à la même période, Trebel fait partie de la caste des frondeurs en retweetant une interview de Ivan Santini (parti pour Caen) donnée à Sport/Foot Magazine qui visait la politique sportive du club. Après avoir connu la lanterne rouge la saison dernière après une défaite face à Westerlo, la saison 2015-2016 connaît aussi ses ratés. Le duo Trebel-Dossevi, qui émettra un avis négatif auprès de la direction, jouera un rôle dans le licenciement de Yannick Ferrera mais l’arrivée d’Aleksandar Jankovic n’a pas les effets escomptés. Lors de la saison 2015-2016, le staff compile une vidéo de toutes ses pertes de balles et lui montre devant tout le groupe. Cette saison, Trebel a la tête ailleurs et n’arrive pas à gommer ses imperfections.  » Quand il a envie, c’est un des meilleurs milieux de terrain en Belgique mais il faut être derrière lui « , explique Will Still, ancien bras droit de Yannick Ferrera.

Cette sason, Trebel râle régulièrement à l’entraînement, affiche son mécontentement, son visage se rougit. Mais le joueur n’est pour autant jamais en retard et reste pro.

 » Ce n’est pas un fouteur de merde, on n’a jamais eu de problème de discipline avec lui « , explique Lawarée.  » Mais c’est un Français… Ça lui est un peu monté à la tête le brassard, les louanges, etc.  »

Malgré son brassard au bras, Trebel n’a jamais eu l’âme d’un leader dans le vestiaire. L’home est plutôt casanier. La dernière fois où il a bu de l’alcool, c’est  » contraint et forcé  » lors de la montée du FC Nantes en Ligue 1 en 2013. Depuis son arrivée à Anderlecht, le joueur se dit impressionné par la qualité technique du noyau et par le professionnalisme qui entoure le club. Reste désormais à se faire une place de titulaire et repartir définitivement sur des nouvelles bases.

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