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Magni-Flick

Une révolution ! C’est ce que nous offrent des entraîneurs comme Hansi Flick, Julian Nagelsmann et Thomas Tuchel. On a eu la mode espagnole. On a eu la vague néerlandaise. Aujourd’hui, la nouveauté vient d’Allemagne. Trois coaches de ce pays en demi-finales de la Ligue des Champions, ce n’est pas un hasard. On doit y ajouter Jürgen Klopp, vainqueur du tournoi l’année passée et récent champion d’Angleterre.

Qu’est-ce que nos coaches attendent pour s’inspirer du spectacle de la Ligue des Champions ?

Tous ces entraîneurs impriment leurs propres accents, mais ils ont un dénominateur commun : Vollgasfussball. Un jeu attrayant, direct, avec beaucoup de mouvement, de la passion. Ça peut paraître un peu sauvage, mais c’est au contraire parfaitement réfléchi. Et basé sur de longues heures d’analyse de vidéos. À part Flick, ce sont des coaches qui n’ont pas un grand palmarès de joueurs. Des autodidactes. On les a parfois qualifiés, ironiquement, d’ entraîneurs laptop. Pas de problème pour nous, quand on voit à quels résultats ça mène.

Hansi Flick
Hansi Flick© BELGAIMAGE

Depuis l’âge d’or du Barça et du tiki-taka, on n’avait plus craqué à ce point devant des matches. Les rendez-vous de Leipzig, de Liverpool, du Bayern, c’est du bonheur. Les Bavarois ont marqué 43 buts en onze matches de CL. En plus de rater un paquet d’occasions. Un régal. Prenez une centaine d’entraîneurs dont l’équipe mènerait 1-0 à dix minutes du terme. Il y en a 99 qui fermeraient la boutique à double tour. Avec Flick, rien de tout ça.

Le Covid a rebattu les cartes. Tous les championnats ne se sont pas finis de la même façon et toutes les équipes ne sont pas arrivées au Portugal avec la même fraîcheur. Mais grâce aux coaches allemands, on a eu droit à un fantastique dénouement. Dès que les supporters pourront retourner dans les stades, l’UEFA devra négocier avec les grands clubs sur la poursuite d’une phase finale comme celle qu’on vient de vivre, un Final Eight ou un Final Four. En tout cas, l’expérience à laquelle on vient d’assister a été une pure réussite. On a vu beaucoup de buts, un jeu attractif, du suspense, et les deux finalistes auxquels on s’attendait. Et un vainqueur mérité.

Tout ça nous fait un peu oublier le triste spectacle proposé sur nos pelouses depuis la reprise. Dans les matches européens, les joueurs n’ont clairement pas besoin de l’appui du public pour se défoncer. En Pro League, c’est fort différent. On a l’impression que les gars de notre championnat traînent les pieds. Et le mauvais exemple vient d’en haut. Gand et Anderlecht ont déjà changé d’entraîneur, Genk et Bruges ne parviennent pas à lancer la machine.

On ne peut évidemment pas comparer la Pro League et la Ligue des Champions. Mais, même à un niveau plus faible, on doit pouvoir emballer les matches. Jouer plus vers l’avant et moins se focaliser sur l’organisation. Nos entraîneurs ont tous analysé les grands principes de Klopp, mais ils n’en tirent absolument aucun enseignement. On a trop souvent droit à un spectacle où les initiatives se terminent dans une sorte d’entonnoir, avec peu de créativité et de vitesse sur les flancs. C’est un jeu old school en perte de balle, on se replie sans presser. Toutes les équipes essaient de construire depuis l’arrière, mais c’est compliqué parce qu’il y a aussi beaucoup d’équipes dont les défenseurs sont incapables de le faire. Alors, quand, en plus, les coaches choisissent des bosseurs au lieu de privilégier des créatifs dans le milieu, on n’obtient rien de mieux qu’un champagne sans bulle. Et ça devient facile de brider les joueurs un peu créatifs comme Samuel Bastien, Vadis Odjidja, Lior Refaelov ou Krepin Diatta.

La Ligue des Champions vient de démontrer qu’il était possible de combiner attractivité et résultats. Et donc, on comprend encore moins que Gand, pourtant habitué à innover dans ses choix de coaches, ait remplacé Jess Thorup par Laszlo Bölöni. Plus old school que le Roumain, c’est compliqué à trouver.

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