Luciano, pas touche au jouet de Dominique !

C’est fou comme le trio du Standard interviewé la semaine dernière par Pierre Bilic avait vu clair avant le déplacement à Anderlecht.

 » La défense d’Anderlecht est à prendre « , avait analysé Gonzague Vandooren.

 » On ne revient jamais intact du Celtic Glasgow « , avait prévenu Roberto Bisconti.

 » Notre 4-3-1-2 est bien rodé « , avait prévu Jonathan Walasiak.

Vous secouez le tout et vous obtenez un 1-4 bien tassé, une cinquième victoire de rang, une deuxième place au classement à six points d’Anderlecht et quatre unités devant le Club Brugeois. Le Standard est pour la première fois officiellement dans la course pour la Ligue des Champions 2004-2005. Et en disant cela, on ne peut s’empêcher de penser à Justine Henin, la Belge qui sait mieux que quiconque que rêver à des objectifs n’est jamais inutile.

Si la petite Juju est devenue la première joueuse mondiale, pourquoi le Standard ne jouerait-il pas dans les plus belles pièces du théâtre européen ? Il y a une condition, évidemment : rester aussi travailleur et concentré que la joueuse de tennis. On pardonnera volontiers aux Rouches d’être énervés, Justine l’est aussi ; et à la limite un peu hypocondriaque, voyant dans le moindre pépin physique des signes de maladie. Bah, le stress n’a jamais fait de mal aux sportifs quand il est bien canalisé ! Vous avez déjà vu un pur-sang calme, vous ?

Le Standard fait du bien par où ça passe. Il est temps… Après tous les essais technico-tactiques de ces dernières saisons, le groupe de Dominique D’Onofrio est sur les bons rails. Mais il a besoin de grandir ensemble.

On espère, maintenant, que le frère du coach, Luciano, ne voudra pas jouer avec son train électrique, au risque de le casser.

A Anderlecht, on ne peut être satisfait des deux derniers matches. Tant au Celtic Glasgow qu’à domicile contre le Standard, les Mauves ne semblaient pas prêts à jouer. Ils se sont chaque fois fait prendre à la gorge sans pouvoir réagir. Le parcours de l’équipe d’ Hugo Broos en championnat a longtemps fait penser à certains que les Mauves transpiraient de puissance et de classe, mais la vérité était évidemment que le calendrier était facile pour eux. Le premier gros client d’Anderlecht û le Club Brugeois û le contraignit au match nul. Au Parc Astrid encore bien !

Et puis il y a cette victoire du Standard. Faut-il en conclure qu’après avoir plané, l’équipe est en déclin et que û du coup û il faut penser à la bouleverser ? Non, voyons ce que le coach va faire avant de préjuger de son travail.

A Broos de plonger les mains dans le cambouis. Il est comme le garagiste qui a entendu un bruit bizarre dans la mécanique mais qui ne parvient pas à mettre le doigt sur son origine et qui angoisse à l’idée de la panne.

Une comparaison oiseuse ? Non, Broos a toujours donné l’impression de devoir réparer dans l’urgence et l’inquiétude ce qu’il ne parvenait pas à concevoir clairement. Et on s’étonne de le voir aussi passif en matière de coaching, sur le bord du terrain. C’est très difficile d’intervenir en cours de match, d’accord, mais dimanche dernier, il n’a fait aucun changement avant que le score définitif soit acquis. C’est un peu léger.

D’ailleurs, on en arrive à se demander si l’excellente décision de Broos lors d’Anderlecht-Celtic, qui consista à laisser jouer son équipe à trois derrière du fait de l’exclusion de Glen De Boeck, n’était pas plutôt à mettre sur le compte d’une absence de réaction. Broos, ne sachant pas quoi faire, aurait laissé le jeu se dérouler en pensant à une solution et, les choses se mettant bien en place naturellement, il aurait û sagement û pris la décision de les laisser en l’état.

par John Baete

 » Si Justine est devenue la première joueuse mondiale, pourquoi le Standard ne jouerait-il pas en Ligue des Champions ? »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire