Luca Toni

On attendait le match contre l’Espagne pour savoir si le grand attaquant avait réussi son Euro ou pas. La réponse est claire : non !

Depuis que la campagne de l’Euro a débuté, on n’a vu qu’une seule fois LucaToni arborer un large sourire. C’était le 26 mai, le jour de son 31e anniversaire. La Squadra était encore à Coverciano, près de Florence, et l’attaquant était heureux de rappeler le chemin parcouru en quatre ans. En 2004, il avait arraché la montée en D1 avec Palerme, était devenu champion du monde et était titulaire dans une des meilleures équipes du monde.  » Comme footballeur, je me sens gonflé à bloc moralement, sûr de moi. Je suis conscient que c’est mon premier et mon dernier Championnat d’Europe et je veux en profiter au maximum. Le Mondial était ma première compétition importante et je ressentais la pression. Cette fois, je suis plus tranquille « .

Si le mois de mai a été radieux, la première partie de juin l’a été un peu moins pour l’attaquant qui a inscrit 42 buts cette saison dont trois en équipe nationale. Depuis le début de la compétition, Toni avait perdu cette belle sérénité. La veille du match contre la Roumanie, il est sorti le premier du vestiaire après l’entraînement ; essayant de passer inaperçu (chose carrément impossible) au moment de rejoindre le car. Il avait la tête de celui qui vient d’apprendre qu’il ne jouera pas le lendemain (chose peu probable car l’avant est un des rares incontournables de l’équipe).

Toni a donné raison à ceux qui avaient prétendu qu’il avait rallié le camp d’entraînement avec quelques kilos de trop, info que le joueur avait démentie. En revanche, le Munichois ne pouvait nier que, sous la direction de RobertoDonadoni, il n’était jamais resté deux matches sans marquer et qu’il en est désormais à six depuis le quart perdu face à l’Espagne.  » J’ai tout fait pour m’améliorer mais, honnêtement, je crois que ma forme physique était identique à celle que j’ai conservée pendant tout le championnat avec le Bayern. Et en certaines occasions, j’ai marqué des buts alors que j’étais plus mal en point. Je sais que l’Italie dépendait beaucoup de mes buts mais, même si je n’ai pas marqué, mon devoir était d’aider les équipiers exactement comme je l’ai fait en Allemagne « .

Un expatrié amoureux de son pays

Après le succès de Berlin, et même s’il n’est pas trop fan des tatouages, Toni s’est quand même offert un petit dessin discret sur le bras gauche. Il avait aussi conclu deux paris avec MiroslavKlose et FranckRibéry, ses équipiers au Bayern.

 » Je veux bien payer un repas à Miro si, comme à la Coupe du Monde, il marque plus de buts que moi mais que je remporte le titre. J’ai été meilleur buteur de la Bundesliga, de la Coupe d’Allemagne et de la Coupe UEFA mais je n’aurais rien donné pour être celui de l’Euro. Cela ne m’intéresse pas. Dans ces tournois, seule la victoire compte, pas le titre de meilleur buteur. Avec Franck, nous avons parlé un nombre incroyable de fois de France-Italie. On pouvait discuter de n’importe quoi, on finissait toujours par aboutir sur cette rencontre. Avec Franck, il est impossible d’être sérieux. Le dernier jour d’entraînement au Bayern, il s’est caché sur le toit pour jeter des seaux d’eau sur tout le monde. J’espérais qu’il ne soit pas en forme contre nous mais pas qu’il sorte sur une civière, évidemment. Enfin, ce pari, je l’ai gagné vu que nous avons battu la France, ce qui n’était plus arrivé depuis 30 ans « .

Toni se sent bien dans le bel appartement qu’il habite en plein centre de Munich. Immigré de luxe en Allemagne, il reconnaît qu’il ressent très fort le sens du mot italianité et qu’il s’intéresse à la politique de son pays. Chose rare dans sa carrière, il va rester – de son plein gré – deux ans d’affilée dans le même club alors qu’il a connu 10 clubs en 14 ans. Mais il a juré à ses supporters qu’il terminera sa carrière en Italie. Parce qu’ils estiment qu’il est le meilleur…  » Non je ne suis pas le meilleur avant du monde « , reconnait humblement Toni. Tout d’abord, je ne pense pas avoir imité mon modèle, Marco van Basten. Un garçon comme FernandoTorres est bien plus complet techniquement. Zlatan Ibrahimovic, Lukas Podolski et Thierry Henry le sont aussi. Et puis, il y a le meilleur de tous, Cristiano Ronaldo. Je suis conscient que je suis moins beau à voir ballon au pied « .

par nicolas ribaudo – photo: reporters

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