LUC VANDAELE

Alison Van Uytvanck (21 ans) a surpris le monde du tennis à Roland-Garros. Luc Vandaele, président de la Fédération Royale belge de tennis, évoque l’effet qu’a son quart de finale sur le tennis belge.

Quel impact ont les performances d’Alison Van Uytvanck sur l’intérêt porté au tennis ?

Luc Vandaele : Je constate que le tournoi de Roland Garros a rempli des pages et des pages. Une Belge n’avait plus atteint les quarts de finale de ce tournoi depuis 2007 et le quatrième succès de Justine Henin. La presse oublie vite un sport qui ne fournit pas de grandes performances. Nous l’avons constaté quand Henin et Kim Clijsters ont pris leur retraite.

Le parcours d’Alison Van Uytvanck peut-il avoir un impact positif sur le nombre d’affiliés ?

Cette influence est limitée. Quand Henin et Clijsters ont raccroché, le nombre d’affiliés des deux côtés de la frontière linguistique est resté assez stable. C’est très différent en Allemagne : là, la fédération a perdu plus de 30 % de membres une fois Steffi Graf et Boris Becker retraités. Nous avons eu la chance de posséder, des deux côtés, de très bons joueurs : Dick Norman, Xavier Malisse et Clijsters en Flandre, les frères Rochus, Henin, Steve Darcis et maintenant David Goffin en Wallonie.

Van Uytvanck intègre le top 50. C’est mieux que Kirsten Flipkens (WTA 71) et Yanina Wickmayer (WTA 78). Est-ce une bonne nouvelle pour la Fed Cup ?

Depuis deux ans, nous n’arrivons pas à quitter la zone afro-européenne pour rejoindre le groupe mondial II. Alison est encore jeune. Elle possède le mental et les capacités physiques requis pour progresser mais en fait, il faut deux joueuses de haut niveau au moins. C’est aussi pour ça qu’il est si dommage qu’An-Sophie Mestach (WTA 111) soit accablée par les blessures.

On organise 25 tournois internationaux en Belgique cette année. Pourquoi ?

Il y a quelques années encore, nos jeunes talents devaient glaner leurs premiers points ATP ou WTA à l’étranger, ce qui représentait un énorme effort financier pour eux et leurs parents. Désormais, ils peuvent prendre des points dans leur pays, ce qui limite les frais. En regroupant treize tournois au littoral pendant l’été, nous leur permettons même de se déplacer en tram – façon de parler. Pour le moment, il y a 24 dames et 33 messieurs au classement mondial. Nous n’en avions jamais eu autant. Certains n’ont peut-être qu’un point mais c’est comme ça que Roger Federer a entamé sa carrière.

PAR CHRIS TETAERT

 » La presse oublie vite un sport qui ne donne pas lieu à de grandes performances.  »

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