Luc Devroe

1 Joseph Allijns, le président courtraisien, a crié au scandale que vous ayez transféré Yves Vanderhaeghe derrière son dos, alors qu’il venait de reconduire son contrat en cours. Ne pouviez-vous pas faire les choses plus correctement, d’autant que Patrick Turcq, le manager de Courtrai, est votre neveu ?

Luc Devroe : Plus correctement ? Ecoutez, quand vous concoctez un contrat comprenant pareille clause, vous devez vous attendre à ce que ça arrive. L’autre club n’a même pas besoin de vous contacter. C’est valable pour tout le monde. Si vous voulez l’empêcher, vous n’insérez pas de clause de ce genre. Il y a toutefois eu un contact. Les Courtraisiens étaient au courant. Yves Vanderhaeghe était notre premier candidat à la succession de Frederik Vanderbiest mais j’avais abandonné l’idée quand il avait prolongé. Pas notre président. Mais nous n’avons pas colporté la nouvelle. Rien n’avait été signé à ce moment-là, quoi qu’on en dise : je peux prouver que nous n’avons signé que le lundi suivant. Nous n’avions pas d’autre choix à ce moment.

2 Qu’est-ce qui plaide en faveur d’Yves Vanderhaeghe si vous le comparez à Fred Vanderbiest ?

Comme Vanderbiest, c’est un battant, mais avec les planches en plus. Vanderhaeghe a acquis six ans d’expérience à Courtrai, sous les ordres de Georges Leekens et de Hein Vanhaezebrouck, deux entraîneurs au style radicalement différent. Je pense en plus que ce dernier a fait ses preuves cette saison.

3 Le KV Ostende de Marc Coucke est de plus en plus ambitieux. Vous vous intéressez à des joueurs comme Gohi Bi Cyriac, qui allait gagner 800.000 euros par an à Anderlecht, et vous allez rénover complètement le stade cette saison. Allez-vous également investir dans les terrains des jeunes au Schorre ? Nous venons de voir un match de U11, sur le terrain deux, et deux joueurs ont dû être évacués, victimes d’entorses de la cheville.

Nous avons déjà travaillé aux terrains de l’équipe fanion. Le terrain des U19 a été rénové il y a un an et est en bon état. Nous sommes en train de placer un terrain artificiel. Tout se déroule pas à pas. Le Schorre ne nous appartient pas. Sa rénovation doit se dérouler par le chemin politique. Nous y travaillons. En principe, nous allons désormais être responsables de l’entretien des terrains. Ils sont inclus, comme le terrain principal, dans le contrat passé entre la ville et le club. Les vestiaires et les cantines ont déjà été rénovés mais pour un footballeur, le bon état des terrains est évidemment l’aspect le plus important. Tout est en bonne voie mais ça requiert du temps.

4 Le Club Bruges a une fois de plus raté le titre. N’avez-vous jamais rêvé que Bart Verhaeghe vienne vous rechercher à genoux pour aider à gagner le premier titre depuis 2005 ?

Non, je n’en rêve absolument pas car je suis bien à Ostende, avec Marc Coucke. Le Club Bruges m’a limogé en janvier 2011. Ça fait partie du boulot, je n’ai pas fait de problèmes.

5 On a retiré son permis de conduire à Jordan Lukaku pour sept mois et demi, notamment pour avoir été flashé à 175 km/h. N’allez-vous pas mettre à sa disposition un chauffeur privé ou lui offrir un abonnement de train-tram-bus pour se rendre aux entraînements ?

A ce que je sache, on ne lui a pas interdit de rouler à vélo. Il peut donc parfaitement se déplacer sur deux roues de son appartement aux terrains d’entraînement, voire faire le trajet avec un coéquipier. S’il veut un chauffeur, je crains qu’il ne doive le payer de sa poche.

Luc Devroe (49 ans) est directeur sportif du KV Ostende.

PAR CHRISTIAN VANDENABEELE

 » Comme Vanderbiest, Vanderhaeghe est un battant mais avec les planches en plus.  » Luc Devroe

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