Libérez-LES !

Le nouveau coach de Mons explique sa philosophie avant de se rendre à Charleroi samedi.

Mons a été éliminé en Ligue Européenne FIBA et peut nourrir des regrets car il ne lui a manqué qu’un seul succès (ou même simplement un goal-average positif par rapport aux Israéliens de Bnei Hasharon) pour être qualifié. Plus, la défaite contre Amsterdam a coûté sa place au coach YvesDefraigne, en poste depuis six ans et remplacé par son adjoint JürgenVanMeerbeeck.

 » Dès mon premier match, qui s’est soldé par une défaite 96-105 contre Anvers, certains ont essayé de me descendre « , regrette le nouveau patron sportif de l’Union Mons-Hainaut.  » On a écrit que le bateau avait pris l’eau de toutes parts. J’avais appris le mercredi que je devenais l’entraîneur principal. J’ai eu deux jours û le jeudi et le vendredi û pour préparer le match. Pouvais-je tout changer durant ce laps de temps ? Personnellement, je ne crois pas au choc psychologique, car il s’assimile trop souvent à une étincelle sans lendemain. Je crois au travail sur le long terme. Aux entraînements durs et intensifs, mais surtout aux entraînements de qualité « .

Dans ce score de 96-105, certains ont cru voir le nouveau label de l’Union Mons-Hainaut, version Van Meerbeeck : tout pour l’attaque et portes ouvertes en défense.  » Faux « , s’insurge l’intéressé.  » Au contraire, je mise sur une défense très agressive, car c’est la base de tout. Une défense très agressive permet de partir en contre-attaque et d’avoir des paniers faciles. Lorsqu’on marque, on retrouve la confiance. Et lorsqu’on est en confiance…  »

Jürgen Van Meerbeeck avoue avoir des ambitions dans le coaching.  » Je ne veux pas être un simple intérimaire « , admet-il.  » S’il est vrai que je n’ai aucune expérience comme coach principal en D1, j’ai dirigé pendant deux ans les Juniors de l’Union Mons-Hainaut. Durant cette période, on a gagné tout ce qu’il était possible de gagner « . Il fut, pendant six saisons, l’adjoint d’Yves Defraigne.  » Yves est le premier, et le seul jusqu’à présent, à m’avoir fait confiance en me prenant comme adjoint, et à ce titre, je lui vouerai une reconnaissance éternelle. Il restera toujours un ami, et je tiens à préciser que pendant ces six années, je me suis toujours montré loyal envers lui. Jamais, je n’ai essayé de le saboter, pour essayer de devenir calife à la place du calife. La décision de le remplacer a été prise par la direction « . Pendant ces six années, Defraigne et Van Meerbeeck avaient formé un duo que l’on jugeait complémentaire : le premier était réputé pour son sérieux et sa rigueur, le second pour son côté plus volage. C’est aux côtés de Defraigne que Van Meerbeeck a appris le métier. Il a eu tout le loisir d’observer. Maintenant qu’il se retrouve seul à la barre, il entend se servir de ces observations pour effectuer les réglages nécessaires et modifier ce qui, selon lui, ne fonctionnait pas.

Répéter sans cesse les mêmes gestes

D’abord, il entend simplifier les systèmes de jeu.  » Avec Yves, les joueurs devaient peut-être trop réfléchir, par moments. Je veux libérer les joueurs. Les amener à prendre leurs responsabilités. Leur redonner du plaisir. Chez certains, l’envie n’était peut-être plus trop là « .

Il entend aussi se baser sur les qualités propres à ses joueurs, sans trop s’adapter à l’adversaire. Un principe valable aussi bien sur le plan offensif que défensif.  » Précédemment, on adaptait la défense en fonction des set-plays joués par l’adversaire. Désormais, j’entends que Mons impose son propre style de défense. J’ai un grand principe, que les Américains traduisent par : consistentlydoingthesamethings. En français : répéter sans arrêt les mêmes gestes, pour qu’ils deviennent à la longue des automatismes « .

Accroître l’intensité des entraînements est un autre objectif :  » Pour pratiquer le basket que je préconise, une très bonne condition physique est nécessaire « .

Et pour jouer ce basket-là, il aura besoin de tout le monde :  » Il y avait peut-être une hiérarchie trop prononcée dans le groupe. J’entends placer tout le monde sur un pied d’égalité. Le n°1 a sans doute plus de talent que le n°10, mais lorsque le n°1 est en méforme, le n°10 doit être prêt à prendre le relais avec un égal bonheur. Si possible, même, en apportant un plus « .

Van Meerbeeck a déjà pris une décision :  » Je ne demanderai aucun nouveau joueur. On a déjà procédé à des modifications de l’effectif précédemment et j’estime que le groupe actuel recèle de la qualité. Il sera encore plus fort lors du retour de JeanMarcJaumin « .

En l’absence du stratège belge, la distribution a parfois été pointée du doigt.  » En engageant MantasCesnauskis en décembre, je pense que le club a fait un bon choix. Il est encore très jeune, mais il a un énorme potentiel. Pour le seconder à la distribution, je crois davantage en JitimYoung qu’en RaimondsVaikulis ou en PapiTurgeman, qui sont plus à l’aise en position n°2. J’entends mettre les qualités spécifiques de mes joueurs en évidence. Pour ce faire, je redistribuerai peut-être certains rôles, mais je ne modifierai pas l’équipage « .

Pour l’instant, Mons est exclu des playoffs :  » Mais rien n’est perdu. L’écart avec le 4e classé, Bree, n’est pas insurmontable. Et mon groupe est encore loin d’évoluer à son meilleur niveau. Parfois, il est préférable d’aborder le sprint final dans le peloton des poursuivants, que de faire la course en tête sans parvenir à conclure « .

Daniel Devos

 » Je n’ai jamais voulu être CALIFE à LA PLACE DU CALIFE « 

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