Les Zèbres s’offrent UN BEAU NOËL

Les joueurs de D1 sont au repos, vont partir au soleil, garnir le beau sapin vert avec leurs enfants, voir des amis lors des réveillons ou glisser les jambes sous la table dressée par belle-maman. A l’heure du grand déballage des cadeaux, beaucoup auront l’espoir de recevoir ce qui leur a fait défaut jusqu’à présent : des renforts à Mons, au FC Brussels, à Ostende ou de l’oseille au Lierse ou à Mouscron. Anderlecht, Bruges et le Standard attendront des v£ux européens. Un convive ne demandera rien à personne et s’est déjà offert son cadeau de Noël : la troisième place au classement général. Mais qui s’attendait à cette surprise ? Pour nous, et d’autres, après tant d’années de misère, Charleroi était mûr pour la D2.

C’était oublier que les Zèbres étaient en train de vivre une onde de choc. Abbas Bayat s’est accroché à son navire. Il n’a pas quitté la barre alors que le vent était prêt à briser ses flancs comme ceux de l’Exxon-Valdes. Sans cela, c’était la marée noire qui aurait tout englué sur son passage. Abbas Bayat a tenu bon, a rééquilibré les comptes, fait confiance à un nouveau staff, suivi de nouvelles pistes, tiré les leçons de ses erreurs, etc. La jeunesse dicte indiscutablement le ton du côté des Zèbres avec Jacky Mathijssen, Dante Brogno, Mogi Bayat, Raymond Mommens. Mogi Bayat, le neveu du patron, joue un grand rôle dans cette évolution des mentalités. Il déménage, énerve, fonce, parvient à susciter l’enthousiasme, a découvert avec Mommens les richesses cachées du marché français. Tout le monde ne supporte pas ce bonhomme envahissant, qui a sans cesse le pied au plancher. Son omniprésence avait fini par lasser Robert Waseige qui avait succédé à Dante Brogno en cours de saison. Etait-ce le choc des générations ?

Au plus fort de la crise, la saison passée, Abbas Bayat eut l’idée qui sauve. Il engagea Mathijssen et lui proposa de prendre immédiatement la direction sportive des Zèbres. C’est là que se trouve la clef des succès actuels. Mathijssen releva le défi, quitta Saint-Trond en cours d’exercice, et sauva Charleroi engagé jusqu’au cou dans la lutte pour le maintien.

Mission accomplie, Jacky Mathijssen jura que les Carolos ne vivraient plus jamais une campagne aussi difficile. Il hérita de quelques joueurs : Toni Brogno, Izzet Akgül, Thierry Siquet, Orlando, Grégory Christ, Nasredine Kraouche. Ils s’ajoutaient à un effectif doté d’un fort accent français. Après un début de saison assez hésitant, qui fit rire la critique, Jacky Mathijssen verrouilla la porte à triple tour en déplacement.

Il gagna parfois au Lotto comme face à Anderlecht quand Tristan Peersman laissa passer la boule entre ses jambes ou en exploitant les erreurs défensives du FC Brussels. Charleroi s’imposa souvent à l’extérieur, ce qui n’était plus arrivé depuis belle lurette. Ce n’est pas possible sans une bonne organisation tactique et une foi en ses moyens Beaucoup de joueurs ont acquis un nouveau statut sous la gouverne du coach limbourgeois. Le talent de Bertrand Laquait était connu et le gardien de but français est devenu une référence en D1. Il joue un rôle considérable sur le terrain et dans le vestiaire. Bertrand Laquait requinque sans cesse tout le monde. C’est le chef de la bande. D’autres ont retrouvé leur verve au centre du terrain où Laurent Macquet et Sébastien Chabaud tournent à haut régime. Abdelmajid Oulmers a souvent été sensationnel avant sa blessure. Nasredine Kraouche fut décisif en décembre.

Toni Brogno a justifié l’utilité de son retour. Grégory Christ est une trouvaille, tout comme Akgül. Ibrahim Kargbo a recouvré la confiance et Frank Defays les jambes de ses 20 ans. Charleroi pétille comme le meilleur champagne de cette fin d’année. C’est la bonne nouvelle de cette première partie de championnat. Les Zèbres garderont-ils quelques bouteilles au frais pour la fin de la saison ?

par Pierre Bilic

Charleroi S’IMPOSE SOUVENT à L’EXTéRIEUR, ce qui n’était plus arrivé depuis belle lurette

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