LES VRAIES QUESTIONS

La plupart des observateurs ont tendance à juger un club uniquement sur les résultats. Ils constatent donc que Mouscron a obtenu 6 points sur 27 et occupe la 16e place. Ce n’est évidemment pas brillant. Pour nous, les véritables problèmes se situent cependant ailleurs.

Le patron sportif.

L’Excel a réalisé ses meilleures performances lorsqu’il avait un homme fort à la tête du département sportif : Georges Leekens, à deux reprises, et Hugo Broos pendant cinq ans. Trois fois, les Hurlus ont confié la destinée de leur équipe Première à un entraîneur inexpérimenté : Lorenzo Staelens, Philippe Saint-Jean et Geert Broeckaert. A chaque fois, cela s’est mal passé. A la décharge de ces derniers, il faut reconnaître qu’ils n’ont jamais bénéficié d’une équipe aussi talentueuse que leurs réputés confrères. Mais l’un découle peut-être de l’autre : grâce à leur réputation, Leekens et Broos avaient suffisamment de poigne pour imposer leurs vues et l’engagement de joueurs de qualité. -Oui, mais à quel prix ?, demanderont certains.

Le cas Broeckaert.

A-t-il la carrure pour diriger l’équipe Première ? Beaucoup de gens se posent la question. Quels arguments plaident-ils en sa faveur ? D’abord, il est à Mouscron depuis 14 ans et connaît tous les rouages du club. C’est un clubman, et à l’heure où les Hurlus ont engagé 12 joueurs étrangers, ils ont besoin de certains repères. Il a aussi réussi à maintenir le club en D1. Un autre que lui y serait peut-être parvenu aussi, mais on ne pourra jamais le prouver. Enfin, mais là l’argument est d’ordre financier, il est sous contrat jusqu’en 2009 et un limogeage coûterait cher (à moins de le réinsérer dans l’organigramme du Futurosport). Quels arguments plaident-ils en sa défaveur ? Les résultats, tout d’abord : sur 18 matches, il en a gagné 6 et en a perdu 12. Ce n’est pas brillant. Le jeu, ensuite : la tâche n’était pas facile, avec 12 nouveaux joueurs qui ne se connaissaient pas et certains arrivés en retard de condition physique, mais après neuf journées de championnat, il n’est pas encore parvenu à trouver le bon amalgame. Ses déclarations, enfin :  » Je cherche, mais je ne trouve pas « . C’est un aveu de faiblesse. Si lui ne trouve pas, peut-être faudrait-il laisser la possibilité à quelqu’un d’autre de trouver.

La gestion sportive.

Selon le président Edward Van Daele et le directeur Francis D’Haese, le départ de Roland Louf n’est pas un problème puisqu’on n’effectuera de toute façon plus de transfert avant le mercato hivernal. Mais la gestion sportive d’un club ne se limite pas à l’engagement de joueurs. Qui prendra éventuellement la décision de limoger (ou de garder) Geert Broeckaert ? Et qui peut être sûr que ce sera la bonne décision ? Van Daele avoue volontiers qu’il n’a pas été élu président sur base de ses connaissances footballistiques. Quant à D’Haese, il se définit essentiellement comme un financier. La lumière viendra-t-elle de l’Hôtel de Ville ? De cet ancien président du club qui, officiellement, n’a plus rien à dire ? Pourtant, lui non plus n’est pas toujours conséquent. D’abord, dans la double promesse faite à Philippe Saint-Jean et à Geert Broeckaert, que nous avions déjà évoquée précédemment. Ensuite, dans ses déclarations faites récemment à nos confrères du journal Le Soir, lorsqu’il affirmait : – Des Albert Cartier, il n’y en a pas 36. Il faut pouvoir mettre la main dessus ! Or, l’Excel a eu l’occasion de mettre la main sur le Vosgien lorsque celui-ci s’est retrouvé sans club en fin de saison dernière.

La politique sportive.

Il est urgent de la définir sur deux axes.

1° Quel type de recrutement veut-on pour l’équipe Première ? Des mercenaires qui arrivent en masse, comme cette année ; qui viennent pour se montrer et que l’on revendra lorsqu’ils auront acquis une certaine valeur marchande, afin de boucher les trous dans le budget ? Ou veut-on, au contraire, privilégier l’identité régionale et montrer aux jeunes du Futurosport qu’il y a un avenir pour eux au plus haut niveau ?

2° Si l’on opte pour cette deuxième possibilité, il faudrait aussi définir quelle orientation on veut donner au Futurosport. Veut-on un football physique, engagé, à la Belge, tel que le préconise la paire Geert Broeckaert-Dirk Degrijse actuellement en place ? Ou, au contraire, un football plus technique et plus tactique, tel que le préconiserait Philippe Saint-Jean et (éventuellement) un entraîneur français ? Actuellement, les deux genres sont mêlés. Certains diront que le mélange des genres peut donner de très bons résultats, mais ici, c’est plutôt à cause d’une politique sans fil conducteur que tout ce beau monde cohabite.

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