LES VOEUX DES ENTRAINEURS

Fin août, l’UEFA a invité à Genève les meilleurs entraîneurs de clubs du continent, pour échanger suggestions et idées quant à l’avenir du football européen. L’importance de cette réunion aux yeux de l’UEFA saute aux yeux: elle a été baptisée « Elite Coaches Forum » et Gerhard Aigner, le secrétaire général, le Dr. Jozef Venglos, le directeur du comité du développement et Andy Roxburgh, directeur technique, y assistaient.

Dans l’assemblée, les grands noms du moment, soit les entraîneurs de tous les clubs qui ont participé à la dernière phase finale de la Ligue des Champions, mais également Co Adriaanse, bien que l’Ajax n’émarge plus à l’élite depuis quelques années et que lui-même n’a vécu qu’une brève et peu positive aventure à ce niveau avec Willem II. Eric Gerets y aurait été mieux à sa place.

Un fait ressort clairement des discussions et de leurs conclusions: les entraîneurs désirent soulager leurs joueurs et réduire à un minimum le nombre de matches. Ils estiment que disputer deux tours est excessif et qu’au terme de la première série de dix rencontres, les seize clubs qui restent en lice devraient en revenir au système de l’élimination directe. Les finalistes ne devraient plus disputer que dix matches, au lieu de quinze selon le système actuel.

Les entraîneurs de l’élite, desquels Gérard Houiller s’est détaché par son éloquence, désirent aussi pouvoir placer vingt joueurs sur le banc et donc sur la feuille d’arbitre. Avec la possibilité, outre les trois remplacements autorisés, d’en effectuer un ou deux au repos. De même, en cas de prolongations, au terme des nonante minutes réglementaires, ils aimeraient pouvoir effectuer d’autres changements.

Les entraîneurs n’en sont sans doute pas conscients, mais de tels scénarios provoquent souvent des situations chaotiques, comme lors du dernier match amical Angleterre-Pays-Bas: les quarante joueurs présents ont été successivement alignés et, à la fin du match, les spectateurs ne s’y retrouvaient plus. Il en allait de même à Finlande-Belgique. Mais heureusement, c’est l’International Board et non les entraîneurs qui décide des modifications à apporter aux règles du jeu.

A Genève, les entraîneurs n’étaient pas d’accord avec la mort subite. Arsène Wenger a souligné qu’en aucun cas cette règle n’avait conféré plus d’audace offensive au jeu. En plus, a ajouté l’entraîneur d’Arsenal: « Voir comment une équipe menée réagit est un des aspects les plus passionnants du football ». Ce n’est pas dépourvu de bon sens.

Les entraîneurs désirent évidemment que leurs joueurs soient qualifiés le plus vite possible pour jouer. Ils aimeraient ainsi que ceux qui ont écopé de cartes voient leur casier blanchi après un certain temps, s’ils se comportent bien. Ce système est déjà appliqué en France et il aurait une influence positive en matière de fair-play.

Quinze grands clubs européens étaient représentés à Genève. Sept d’entre eux sont entraînés par un étranger, dont les quatre formations anglaises. Ce qui confirme ce qu’un journal britannique du dimanche a écrit après la victoire 1-5 de l’Angleterre de Sven-Göran Eriksson en Allemagne: les étrangers connaissent mieux le football anglais et ses joueurs que les Anglais eux-mêmes. L’Ecossais Alex Ferguson entraîne toujours Manchester United, l’Irlandais David O’Leary est manager de Leeds United, on retrouve les Français Arsène Wenger et Gerard Houiller à Arsenal et à Liverpool. Les autres étrangers sont Mircea Lucescu à Galatasaray, Hector Cuper à l’Inter Milan et le Turc Fatih Terim à l’AC Milan. Gerets est le seul Belge.

Mick Michels

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