LES TROIS ÉCRANS DE D’ONOFRIO

Entre 2009 et 2016, Luciano D’Onofrio a utilisé trois sociétés écrans pour toucher des commissions sur des transferts ou acquérir des droits économiques de joueurs en tierce propriété (TPO). Maurizio Delmenico, bras droit, prête-nom et architecte de tous les montages offshore de D’Onofrio depuis trente ans, est le représentant légal de ces trois boîtes aux lettres.

ROBI PLUS LIMITED : ROYAUME-UNI)

Créée en 2002 à Londres par Delmenico, Robi Plus est une société qui a changé trois fois d’adresse. Son actionnariat est impossible à déterminer puisque les titres de Robi Plus sont  » au porteur « . Cela veut dire que les actions peuvent s’échanger de la main à la main, et que celui qui les détient physiquement est actionnaire. Les titres au porteur sont interdits dans la plupart des pays civilisés car ils facilitent la fraude fiscale et le blanchiment. Suite à la pression internationale, ils ont été finalement bannis au Royaume-Uni en mai 2015. Et devinez quoi ? Robi Plus a été mise en liquidation le 30 avril…

DANUBIO FINANZIERUNGSLEISTUNGEN UND MARKETING GMBH : AUTRICHE

Fondée à Vienne en 2007, Danubio est bien plus opaque encore que Robi Plus. Delmenico n’apparaît nulle part dans les documents officiels de la société. Ses actionnaires sont des prête-noms : Susanna Gemeiner (26%) et Bretline Enterprises Ltd. (74%). Femme de paille professionnelle en Autriche, Gemeiner est directrice de 61 sociétés, actionnaire de 22 autres et présidente de 20 fondations privées. Bretline est une société écran basée à Chypre, créée en 2006. Son unique actionnaire est KKLaw Nominees Limited, une boîte aux lettres chypriote contrôlée par un grand cabinet d’avocats de Nicosie, Koushos & Korfiotis. Seule une fuite ou une perquisition du cabinet permettrait d’identifier le bénéficiaire économique de Danubio.

KICK INTERNATIONAL AGENCY BV : PAYS-BAS

Boîte aux lettres créée en 1996 et domiciliée chez le géant de l’audit KPMG à Amsterdam, Kick a renfloué les caisses du Standard entre avril 1999 et juin 2002 à hauteur de 3,6 millions d’euros. Elle détenait ainsi 10 % des parts de la SA Standard de Liège. Des enquêtes judiciaires, en France et en Belgique, ont montré que les fonds de Kick provenaient de commissions occultes touchées par IAM, une société du Liechtenstein dont Luciano D’Onofrio est le bénéficiaire économique. Ces commissions provenaient de transferts réalisés à l’époque où D’Onofrio était un des agents de joueurs les plus influents de la planète foot (ses poulains s’appelaient alors Zidane, Dugarry, Baia, Desailly…). Inculpée en 2011 pour blanchiment dans l’affaire du Standard de Liège, Kick a payé une transaction pénale de 137.813 euros pour éviter un procès. Ainsi  » blanchie « , elle a repris le service en 2016…

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